Attac : la Grèce et la mobilisation pour la COP21 au centre des travaux de l’Université d’été

Publié le 31 août 2015 à  9h41 - Dernière mise à  jour le 29 octobre 2022 à  13h44

(Photo Robert Poulain)
(Photo Robert Poulain)
(Photo Robert Poulain)
(Photo Robert Poulain)

L’université d’été vient de prendre fin. Deux questions en ont été le fil rouge : la crise grecque et celle du climat. Ainsi, la plénière de clôture a souligné les enjeux de la COP 21 qui se déroulera à Paris du 30 novembre au 11 décembre 2015. Geneviève Azam et Dominique Plihon, porte-paroles d’Attac ont fait le point sur les travaux réalisés et les mobilisations à venir dans le cadre de la COP 21. Dominique Plihon rappelle que l’actualité s’est invitée au cœur de l’université avec la crise financière en Chine qui risque de toucher le reste du monde : «On voit bien là le danger d’un système dont les responsables renoncent à mettre en place des régulations or, la logique aujourd’hui à l’œuvre à Bruxelles vise à encore plus de dérégulation». « La finance, avec la Grèce et le réchauffement climatique ont été nos axes de travail», ajoute Geneviève Azam. «Au départ, poursuit-elle, la finance est le « cœur de métier » d’Attac, ce qui a pu nous pousser à étudier le financement de la transition énergétique. Mais au-delà, la catastrophe grecque nous invite aussi à penser une autre Europe. Et on ne peut le faire sans y intégrer les questions du climat, de l’environnement. De plus, force est de constater que l’idéologie de dérégulation est également celle qui opère pour le climat avec le refus de mettre en place des réglementations qui, pourtant, sont les seules qui permettent de vivre ensemble. Nous sommes donc très inquiets de ce qui se dessine en terme de négociations internationales car les accords annoncés sont largement en dessous de ce qui serait nécessaire pour rester en deçà des 2 degrés supplémentaires». Le point positif qu’elle note «c’est l’opinion publique qui est de plus en plus consciente des enjeux. Il existe dans le monde de nombreuses luttes qui s’inscrivent dans une logique de transition écologique». Elle insiste sur la publication, par Attac et 350.org, aux éditions du Seuil de «Crime Climatique Stop ! L’appel de la société civile», un ouvrage qui dénonce l’absence de prise en compte de l’urgence climatique pointée par les scientifiques et dévoile un appel de la société civile pour l’insurrection et la mobilisation de toutes et tous pour sortir d’un modèle économique fossile criminel. «Nous ne voulons plus rester dans l’abstraction et désigner les responsables, nous allons les cibler. Le 12 décembre, à la fin de la conférence, il y aura une manifestation lors de laquelle nous exprimerons ce que nous penserons de la COP. Il se peut que nous appelions alors à une désobéissance massive et non violente. La nature et la société sont en légitime défense face à une catastrophe écologique et financière».
Pascal Canfin (EELV), ancien ministre du développement, invité à l’université, note : «Attac joue un rôle essentiel pour qu’il y ait une grande mobilisation à l’occasion de la COP 21». Avant de dénoncer à son tour la politique financière : «L’argent n’a pas servi à relancer l’emploi mais à la spéculation sur les marchés financiers». Geneviève Azam reprend : «Le mouvement social est certes divisé et notre conviction est qu’il faut le rendre plus fort. Mais il faut aussi mesurer que, sur le climat, c’est la première fois qu’il existe une unité aussi large, une coalition de 130 associations et syndicats. Et, il est important de noter que personne ne coupe la question climatique de l’urgence sociale. De même, si les négociations sur Tafta (l’accord commercial transatlantique), sont enlisées, c’est parce qu’il y a eu un mouvement social qui s’est radicalement battu contre. De même, en France, nous l’avons emporté sur le gaz de schiste, même si, comme pour Tafta, le combat n’est pas fini. Nous engrangeons des victoires et nous transformons la société». Elle regrette: «Après, il est vrai que « l’échec Tzipras » n’est pas celui d’une personne mais de l’insuffisance de soutien populaire au niveau européen alors que ce qui se jouait, ce n’était pas la Grèce, mais une conception de l’Europe».
Michel CAIRE

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