Cepasco. Épices and love… et les plats prennent du relief

Publié le 29 mars 2022 à  10h30 - Dernière mise à  jour le 4 novembre 2022 à  18h40

Se rendre à Gémenos au siège de l’usine Cepasco c’est se rendre au pays des arômes et des saveurs; c’est aller à la rencontre d’une entreprise où, depuis 1876, cinq générations se sont succédé avant d’accueillir deux fonds d’investissement, le suisse Evoco (57% du capital) et le français BNP Paribas Développement. La société, solide sur ses fondamentaux, poursuit son développement en s’appuyant notamment sur le goût pour la cuisine et de nouvelles saveurs ont pointé leur nez pendant la Covid. Une pandémie qui a par ailleurs conduit la société à créer un kit pour permettre de retrouver goût et odorat.

Les saveurs du monde (Photo Robert Poulain/Cepasco)
Les saveurs du monde (Photo Robert Poulain/Cepasco)

Cepasco, c’est l’histoire d’une famille espagnole d’Algérie, la famille Espig, qui crée une société pour commercer le Safran pour la paella. Puis, verra le jour, il y a maintenant plus de 100 ans, Spigol. La famille viendra s’installer à Marseille en 1962. Son usine, implantée depuis les années 90 à Gémenos produit, à travers ses 5 marques, 200 épices du Monde et de Provence. Sortent ainsi chaque année 2 500 tonnes à destination des cuisiniers: des grands chefs aux familles. La société compte 75 salariés à Gémenos, 15 dans le Nord et 3 en Belgique. Chaque marque est présente sur des marchés de niche avec pour objectif d’être au plus proche du consommateur: «Espig» est distribué dans le circuit traditionnel, ethnique et la restauration hors foyer – «Spigol» dans les grandes et moyennes surfaces (GMS), l’épicerie salée – «La planète des épices» (GMS) – «Épicé Tout» (GMS bio)- «Antoine Espig» (RHF premium) et «Maison Espig» (premium bio).

Cepasco est ainsi présent sur tous les segments de marchés en France avec un rôle de leader sur le segment cuisine du monde. L’entreprise développe aussi des usages inédits des épices comme cette collaboration en cours avec l’AP-HM (Assistance Publique – Hôpitaux de Marseille) et l’orthophoniste Emmanuelle Albert pour concevoir un kit (en vente depuis le 15 mars) aidant à guérir les pertes de goût et d’odorat causés par les Covid longs. Une opération qui a vu le jour après des cas de Covid au sein de l’entreprise.

«45% de notre activité concerne le commerce ethnique»

Bertrand Cosse, directeur Général de Cepasco explique en premier lieu que la clientèle est particulièrement exigeante: «Il faut en effet savoir que 45% de notre activité concerne le commerce ethnique: kasher, hallal et asiatique. Trois clientèles qui connaissent les saveurs depuis leur enfance, pour qui elles sont associées à la maman, à la famille. Ce sont des experts qui savent reconnaître la qualité du produit».«Pour assurer une qualité constante de nos produits, précise-t-il, une qualité constante de nos produits nous faisons analyser par des laboratoires indépendants tous les produits qui nous sont livrés. C’est eux qui valident la qualité et la sécurité des produits reçus. Et, ici, nous contrôlons l’odeur, le goût et la couleur des produits».

«Nous évitons au maximum les intermédiaires»

Les produits sont travaillé sur place, ici la badiane (Photo Robert Poulain/Cepasco)
Les produits sont travaillé sur place, ici la badiane (Photo Robert Poulain/Cepasco)

Soizic Chauvel, responsable des achats, ajoute que «pour assurer la qualité de nos produits nous évitons au maximum les intermédiaires et nous fidélisons au maximum nos partenaires. Je participe à des salons afin de découvrir de nouveaux produits, de rencontrer des potentiels fournisseurs». D’Amérique du Nord arrive ainsi lin et moutarde; d’Amérique centrale la Cardamone; d’Amérique du Sud poivres, fèves de tonka, baies roses; de Madagascar girofle, vanille, cannelle; d’Asie du Sud-Est poivres, gingembre, muscade, ail; d’Afrique piment fort et sésame et d’Europe: herbes aromatiques, persil, coriandre et paprika.

«Nous nous engageons également dans la filière Provence»

Bertrand Cosse reprend: «Nous nous engageons également dans la filière Provence afin de garantir la qualité de ses herbes aromatiques, de soutenir le développement économique local et de limiter le transport pour réduire l’impact carbone. Les Herbes de Provence, Thym, Origan et Romarin sont cultivés, triés et conditionnés en Provence». «En fait, poursuit-il, nous nous adaptons à la demande. Pour ne donner qu’un seul exemple notre gamme de poivre s’est énormément développé en cinq ans».

L’entreprise est certifiée ISF

Conditionnement des graines (Photo Robert Poulain/Cepasco)
Conditionnement des graines (Photo Robert Poulain/Cepasco)

Les produits sont travaillés sur place, les épices sont sélectionnées, connaissent une mise en beauté: criblage, tamisage, nettoyage, calibrage, mouture et mélange des épices. tout est mis en œuvre pour les rendre les plus appétissantes possibles. Au sein de l’atelier, des moulins descendent les produits plus ou moins finement moulus selon les besoins, tandis que d’autres sont simplement concassés. «Ensuite, nous avons quatre lignes qui, en fonction de la grosseur, récupèrent les produits et les mettent en sachet», précise Patrick Mesquida, directeur de la partie industrielle, qui signale que l’entreprise est certifiée ISF Food. Une certification qui permet de contrôler la conformité des activités des entreprises dans le secteur de la transformation alimentaire ou du conditionnement de produits nus, ainsi que la capacité de ces acteurs à garantir des produits sûrs et sains pour leur commercialisation.
C'est à la main que les sachets de safran sont remplis  (Photo Robert Poulain/Cepasco)
C’est à la main que les sachets de safran sont remplis (Photo Robert Poulain/Cepasco)

Dans un atelier à part, protégé par des vitres, une salariée prépare à la main les sachets de safran, produit aussi précieux que fragile: «Elle parvient, grâce à son expérience, à trouver quasiment la bonne quantité avant même la pesée», dévoile Patrick Mesquida.

1899: mise au point d’un nouveau produit appelé Spigol

Le Spigol (Photo Robert Poulain/ Cepasco)
Le Spigol (Photo Robert Poulain/ Cepasco)

C’est dans un même espace clos que se prépare les doses de 5 grammes de Spigolette. Comment ne pas évoquer le Spigol en parlant de Cepasco? «En 1876, Antoine Espig, d’origine espagnole, s’installe à Alger et commerce le safran importé d’Espagne puis étend son activité en vendant d’autres safrans d’origines diverses. Puis en 1899, son fils Frédéric lui succède et met au point un nouveau produit appelé Spigol, un mélange de safran et d’épices pour relever et colorer la célèbre paella en toute saison, sans être tributaire du seul safran», raconte Bertrand Cosse.
Un univers où les senteurs et les couleurs s’épousent distillant des envies de voyage dans les cuisines du monde.
Michel CAIRE

[( Le groupe Cepasco en chiffres
Cepasco (épices, herbes et aromates) réalise un chiffre d’affaires de 24,5M€. Flavori (épices, herbes et aromates): 2,2M€ et DulFrance (soupes et fonds de sauce déshydratés): 3,5 millions d’Euros. )]

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