Centrale thermique de Gardanne : les élus EELV de la région dénoncent « la politique du fait accompli » mise en œuvre par le groupe E.ON

Le groupe E.ON, qui exploite la centrale thermique de Gardanne, communique actuellement sur le démarrage, cet été, des travaux relatifs à son projet de conversion à la biomasse (bois et résidus bois). A cette occasion, les élu-e-s écologistes de notre région rappellent qu’ils « sont soucieux du maintien et surtout du développement de l’emploi » et qu’ils « se mobilisent depuis de nombreuses années en faveur des énergies renouvelables et de la valorisation de la biomasse ». Ils soulignent en outre qu’« une meilleure structuration de la filière bois dans notre région est nécessaire ».
Ils tiennent cependant à rappeler que « les questions centrales et les réserves qu’ils ont soulevées lors de l’enquête publique concernant ce projet de conversion n’ont, pour l’instant, pas reçu de réponses satisfaisantes ou rassurantes ». Des interrogations qui portaient notamment sur « le caractère disproportionné du projet » par rapport aux ressources en bois de notre région, sur les gains réels apportés dans la limitation des émissions de gaz à effet de serre (transport de bois importé de loin, utilisation de combustibles adjuvantés…), sur l’absence de la valorisation de la chaleur (« 30% de rendement : c’est un arbre brûlé pour de l’électricité, deux arbres brûlés pour chauffer… les oiseaux ?! »), sur les conséquences d’« une exploitation forestière intensive, incompatible avec une gestion durable de la forêt », sur la préservation de la biodiversité dans notre région, sur les prix d’achat de la matière première, sur l’articulation avec les autres projets de centrales biomasses ou usines dépendants de cette même ressource et les risques de dégâts sociaux collatéraux (« notamment l’usine Fibre Excellence de Tarascon »), et sur la mobilisation de « près de 100 M€ d’argent public par an pendant 20 ans qui serait certainement plus efficace pour, par exemple, la rénovation thermique des logements de nos concitoyens les plus précaires ».
Les élus écologistes rappellent également qu’« un Comité régional de la Biomasse ne rendra qu’en septembre ses conclusions sur ce projet de la société E.ON ». « Nombre d’acteurs de la filière ont exprimé leur réserve sur ce projet et préconisent un autre modèle, celui d’un réel partenariat de tous les acteurs de la chaîne pour une juste répartition des aides publiques », précisent-ils avant d’en conclure : « La politique du fait accompli ne fait pas une politique d’intérêt général ».

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