Chronique cinéma d’Eric Delbecque. Ant-Man et la Guêpe : vous allez aimer les insectes héroïques !

Publié le 4 août 2018 à  21h55 - Dernière mise à  jour le 29 octobre 2022 à  13h46

Très honnêtement, ne vous privez pas de voir Ant-Man, et la Guêpe ! Le deuxième opus des aventures de l’homme qui murmure à l’antenne des fourmis vous fera passer un très bon moment. La principale réussite – extrêmement évidente- des plus récents blockbusters de super-héros, c’est de mêler le très grand spectacle aux qualités traditionnelles des autres catégories de films.

Destimed arton8868

ant_delbecque_copie.jpgL’humour ? Totalement présent. Le triangle de Paul Rudd (Ant-Man), Evangeline Lilly (la Guêpe) et Michael Douglas (Pym, le premier Ant-Man) fonctionne parfaitement, donnant lieu à des échanges particulièrement bien vus qui donnent à ce film d’aventure un supplément de rythme que l’on apprécie sans réserve. La qualité du show trouve également son compte dans le réglage des combats les plus variés et des poursuites en voiture qui parviennent à atteindre la juste dose (ni trop peu ni pas assez). Les personnages d’ambiance, notamment les «collègues» de Scott Lang (allias Ant-Man) qui ambitionnent de devenir des champions de la sécurité high tech, humanisent et décontractent les héros principaux, évitant le style arrogant ou ampoulé, pompier, que certains reprochent souvent aux films de super-héros.

Dans le même ordre d’idées, l’aspect gaffeur de Lang lui offre une marge de liberté dans le pilotage de son jeu d’acteur, ce qui ouvre des perspectives intéressantes. Ant-Man s’affirme comme une sorte d’hybride entre le mauvais garçon sympa, l’aventurier, le scientifique et le papa-poule, qui lui permet de ne pas s’enfermer dans une caricature de héros sous-dimensionné par rapport aux autres Vengeurs. Cela autorise Paul Rudd à occuper un véritable espace alternatif entre Thor (le mythe inflexible), Iron Man (le play-boy surdoué et un brin cynique), Captain America (la statue du commandeur, héroïque, beau gosse et leader), et la Panthère noire (monarque ultra digne et responsable, protecteur de la tradition et messager du progrès technologique et moral).

Que dire de Hope van Dyne (la Guêpe), sinon que la magnifique Evangeline Lilly l’interprète avec force et trouve le ton juste avec une aisance réjouissante. Sans jouer les raides amazones et en évitant d’en faire beaucoup trop dans le style «girl power» vindicatif, elle incarne à merveille une femme héroïque, attachée à ceux qu’elle aime, élégante, courageuse et équilibrée : une vraie réussite que l’on adore voir évoluer à l’écran. Enfin, le couple Michael Douglas/Michelle Pfeiffer (qui incarna jadis Catwoman, prestation que l’on critique aujourd’hui assez durement et injustement) apporte tendresse et nostalgie à ceux qui se rappellent les heures de gloire de ces deux acteurs que l’on retrouve toujours avec bonheur (et que l’on ne se lassera pas de voir apparaître). Bref, Peyton Reed a fait le job et l’on attend la suite en espérant le même travail soigné.

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Eric Delbecque est l’auteur de : Les super-héros pour les nuls (First)
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