Club de l’Immobilier Marseille Provence: 7e Assises de la transition écologique

Publié le 9 septembre 2021 à  11h11 - Dernière mise à  jour le 1 novembre 2022 à  14h55

Le Congrès mondial de la nature a beau se tenir en ce moment à Marseille, la phrase «Les promoteurs immobiliers au chevet de la planète» prête encore à sourire tant ils sont associés à des bétonneurs de tout poil. Pourtant, en cherchant bien, les actions à destination de la transition écologique existent. Le Club de l’immobilier de Marseille Provence est d’ailleurs là pour les promouvoir voire les inciter. Depuis sept ans il organise les Assises de la transition écologique. Les participants ne sont pas des pionniers mais un exemple en entraîne un autre et les projets se multiplient. Passage en revue des évolutions et des actions. Même la mairie de Marseille semble réconciliée avec eux et envisage l’avenir en commun.

Les 7e Assises de la Transition écologique se sont tenues au théâtre de la Joliette à Marseille ©Joël Barcy
Les 7e Assises de la Transition écologique se sont tenues au théâtre de la Joliette à Marseille ©Joël Barcy

L’immobilier est le second pollueur

On ne va pas se mentir, l’immobilier est un gros pollueur : 45% de la consommation énergétique, 16% de l’eau et la bagatelle du quart des gaz à effet de serre, GES dans le jargon écolo. L’élève n’est pas brillant il ne peut donc que progresser. Cela tombe bien les acteurs présents à ces 7e Assises de la transition écologique sont là pour faire part de leurs réalisations.

Un immeuble végétal à Nice

Là, il s’agissait de transformer la surface de l’ancien stade Le Ray en immeubles d’habitations et commerces. Parti pris : des façades végétalisées. L’opération a nécessité de dialoguer avec les futurs occupants. On aime les araignées ou les insectes en forêt mais pas nécessairement sur son balcon… Autre écueil, la nature ne se déploie pas en un claquement de doigt. Résultat les premiers mois l’immeuble semble avoir gardé des échafaudages en bois alors qu’il s’agit des tuteurs qui accueilleront la végétation, pas trop top pour l’esthétique. Mais, «les mentalités évoluent vite et l’ensemble est bien accueilli » estime Diane Renouard, directrice d’Even Conseil, chargée de la stratégie du développement durable.

Un triangle vert

Un exemple avec l’ancien centre de tri postal près de la gare Saint-Charles à Marseille. Une emprise au sol de 3 500 m² au cœur de la ville, cela donne envie de faire une belle plus-value. On rase tout et voilà de quoi construire un immeuble avec un certain tarif au m². Mais la Poste «dans un souci environnemental » a préféré réhabiliter cette friche. Isolation, toits végétalisés et non plus goudronnés, 6 000 m² de bureaux loués à la SNCF et le reste maintenu pour ses activités. Le surcoût de l’axe environnemental est d’environ 400 000 € mais «ils seront récupérés à moyen terme en économie d’énergie et en image », explique Leslie Morfin-Fau, responsable du développement et maîtrise d’ouvrage de Poste Immo.

L’exemple paie

Le monde de l’immobilier s’est réveillé tardivement en matière écologique. Il n’est pas encore à fond. C’est souvent la règlementation qui le contraint à évoluer mais les exemples concrets valorisés ici et là devraient permettre de «transformer la contrainte écologique en atout», pour Jérôme Dentz l’un des co-présidents du Club de l’immobilier Marseille Provence.

« On est à la traîne »

Promoteur immobilier et fondateur de la fondation Cap Ô Vert , Joël Briot n’y va pas par quatre chemins: «On est à la traîne, d’autres secteurs ont bougé beaucoup plus vite que nous. On doit changer de modèle, miser sur l’innovation. Peu importe si on fait des erreurs, on avancera».

« Un phare de la transition écologique »

Présent à ces Assises Sébastien Barles, adjoint au maire de Marseille, en charge de la Transition écologique, veut que la cité phocéenne soit en pointe. «Il faut un récit pour cette ville, que Marseille soit un phare du monde méditerranéen en matière environnementale, cela peut embarquer les habitants. Il faut aussi que transition écologique rime avec solidarité ». Globalement l’élu note que le monde des promoteurs immobiliers a évolué. S’il faut encore actualiser le logiciel, des progrès sont faits. Une partie des acteurs du club de l’immobilier de Marseille Provence ont été invités au Congrès mondial pour la conservation de la nature à Marseille afin de faire part de leurs réalisations. Le signe sans doute qu’il faut tous travailler main dans la main pour sauver la planète et que la performance économique rimera désormais avec transition écologique. Propos recueillis par Joël BARCY

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