Conseil Municipal à Marseille: La grève de la RTM s’invite dans l’hémicycle

Publié le 10 décembre 2013 à  19h40 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  17h10

Pendant que la CGT reconduisait son mouvement de grève ce lundi en fin de matinée, les dépôts n’étant cependant plus bloqués, le conflit de la RTM a donné lieu à une passe d’armes dans l’hémicycle du conseil municipal de Marseille espace Bargemon. Si Marie-Louise Lota (UMP) a attaqué la gestion du dossier par la gauche désormais aux manettes, Eugène Caselli (PS) estime que la crise a été mieux gérée qu’en 2005 quand la droite était aux affaires.

img_1676_photo_du_jour-ffa31.jpg « Dans la grève de la RTM, ni Eugène Caselli (PS), ni Karim Zéribi (EELV) n’ont fait valoir leurs responsabilités. Ce silence assourdissant est la preuve de leur indifférence envers les Marseillais ». Alors que la séance du conseil municipal de Marseille touche à sa fin en ce lundi 9 décembre, l’heure du déjeuner ayant déjà été allégrement dépassée, ce verdict sans appel est prononcé Marie-Louise Lota (UMP), adjointe au maire déléguée au Plan spécial des Transports. Et si les mauvais points sont pour le président de l’autorité organisatrice des transports (Eugène Caselli) et le président de la RTM (Karim Zéribi), le sénateur-maire de Marseille a en revanche droit à des bons points. « Pendant cette semaine, où nous n’avons eu que le tramway et le métro, c’est une évidence que le tramway réalisé sous votre mandature est une vraie réussite » lance-t-elle à Jean-Claude Gaudin. Avant de s’en prendre à nouveau aux deux élus de gauche. « Ils sont obsédés par quelle est leur position sur la future liste aux municipales. Ils sont semblables aux grévistes qui défendent leur position au mépris de l’intérêt général », dénonce Marie-Louise Lota.
Le président de la communauté urbaine Marseille Provence Métropole (MPM) Eugène Caselli ne manque pas de réagir. « J’ai déjà entendu des dérives politiciennes, mais là, c’est pas mal », ironise-t-il d’emblée. Avant de répliquer sur le fond. « Aujourd’hui, les dépôts sont libérés et le trafic reprend. C’est une bonne nouvelle pour les Marseillais et les commerçants du centre-ville », assure-t-il. Ce qui permet au président de MPM de défendre sa gestion de la crise. « Notre démarche a toujours été la même, la fermeté et la main tendue : « Libérez les dépôts et nous ouvrirons les négociations ». C’était une grève minoritaire qui touchait 30% du personnel. Nous avons saisi la justice qui nous a donné raison vendredi. Mais nous n’avons pas envoyé la police car nous leur avons laissé la possibilité de sortir la tête haute », souligne-t-il.

« La dernière fois qu’il y a eu un conflit de ce type alors que vous étiez aux affaires, il avait duré 49 jours et ça avait bloqué Marseille »

Et de s’en prendre à son tour à l’adjointe au maire déléguée au Plan spécial des Transports. « Nous n’avons pas à recevoir, Pierre Riboud (directeur de la RTM), Karim Zéribi et moi-même, les leçons de Mme Lota, qui devrait lire les journaux et écouter la radio avant de s’exprimer. La dernière fois qu’il y a eu un conflit de ce type alors que vous étiez aux affaires, il avait duré 49 jours et ça avait bloqué Marseille. Dans ce type de négociation, la discrétion, ça paye, et ça n’humilie pas les personnels », assène Eugène Caselli.
Des propos qui font également réagir Jean-Claude Gaudin. « Seulement au bout de 49 jours, M. Rocca-Serra (président de la RTM à l’époque des faits en 2005) et moi-même n’avions rien cédé du tout », réplique le sénateur-maire UMP de Marseille.
Puis c’est à Jacques Rocca-Serra (UDI) d’y aller de son commentaire. « Je suis inquiet de la crise de la RTM car si j’en crois les journaux, elle n’est pas complétement résolue », lâche-t-il d’entrée. L’ancien président de la RTM en vient ensuite à la gestion de crise. « Je sais pertinemment que le directeur de la RTM, même s’il est excellent comme M. Riboud, n’est pas à même de régler le problème. Personne ne peut régler le problème seul : c’est au pouvoir politique de le faire », juge-t-il. Et Jacques Rocca-Serra de défendre ainsi la façon dont il avait, lui, géré le dossier en 2005, avec Jean-Claude Gaudin. « Nous avons négocié, reçu les syndicats. Mais négocié, cela ne veut pas dire cédé et il faut éviter un blocage », résume-t-il. Avant de conclure à l’attention des élus de la gauche désormais aux affaires. « C’est à M. Zéribi, M. Molino (PCF), président de la commission Transports à la communauté urbaine, et à M. Caselli de régler le problème. Autrement, les Marseillais seront privés de transports en commun durant les fêtes. Nous devons défendre les intérêts des commerçants de la ville », insiste-t-il.
Une prise de position à laquelle tenait à réagir Christian Pellicani (PCF). « Les élus communistes, républicains et citoyens, nous avons saisi l’autorité organisatrice dès lundi dernier pour qu’elle négocie avec les personnels. Nous n’avons pas attendu aujourd’hui pour demander l’ouverture de négociations », martèle-t-il. Avant de dénoncer l’analyse de Jacques Rocca-Serra. « Quant aux commerçants, la grève, ce n’est pas ce qui gêne, les gens se déplacent, se promènent. Ce n’est pas ça le problème, c’est le pouvoir d’achat qui se dégrade. Vous dévoyez en permanence le débat. Vous devriez mieux regarder les vrais problèmes », dénonce-t-il.
Serge PAYRAU

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