François Hollande à Alger : une visite courte mais intense

Publié le 16 juin 2015 à  16h47 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  19h17

(Photo M.C.)
(Photo M.C.)

Même si elle n’a duré que quelques heures, la visite du chef de l’État français, François Hollande, effectuée ce 15 juin à Alger, aura été autant chargée en activités qu’en déclarations, dans le sens d’une volonté de «renforcement» du partenariat bilatéral, tous azimuts. Un partenariat dont il a, dès son atterrissage à l’aéroport d’Alger, souligné le caractère «exceptionnel», tout en parlant d’amitié «réelle et fraternelle» unissant les deux pays. Pour sa seconde visite du genre en Algérie (après celle de 2012), François Hollande aura brassé, en quelques heures, les aspects protocolaires, politiques, économiques et mémoriels qui font la particularité des relations entre Alger et Paris.
Le Président français a tenu également, à l’entame de sa visite, à relever avoir «beaucoup œuvré ces derniers mois» avec son homologue algérien pour «rapprocher encore» les deux pays dans les différents domaines. Se disant, il mettra en avant une «relation personnelle» établie avec le Président Bouteflika à même, selon lui, de permettre de concrétiser ce «renforcement» escompté.
Sur le plan économique, M.Hollande a commencé par rappeler que la France est «le premier partenaire» de l’Algérie, qu’elle «entend le rester» et même développer davantage sa présence. Qualifiant ce partenariat de «fructueux», il a révélé l’existence d’un projet d’implantation en Algérie d’une usine du constructeur de véhicules Peugeot et dont les discussions sont en stade «avancé».
Le constructeur automobile français viendrait ainsi renforcer la présence d’autres importantes entreprises, comme Renault dont le premier véhicule «made in Algeria» est sorti en novembre 2014 de son usine basée à Oran (ouest algérien).
Aux côté de Renault et Peugeot, Hollande a cité les représentations en Algérie des deux groupes Alstom et Sanofi, avant de souligner que l’objectif de ces firmes est de «développer l’emploi en Algérie et en France notamment en faveur de jeunesse algérienne».
Il n’a pas omis, se disant, d’exprimer la volonté du gouvernement français d’attirer les investisseurs français en Algérie et inversement et par conséquent de «faciliter la mobilité» des citoyens et des opérateurs économiques entre les deux pays, faisant valoir les efforts engagés par son pays en termes de délivrance des visas.
Attendu sur le chapitre de l’histoire commune, le chef de l’État français a plaidé lors de son escale algéroise pour un «travail de mémoire tout en se tournant vers l’avenir». Un avenir, a-t-il poursuivi, qui «tourne autour du développement économique et du rapprochement universitaire et culturel». De là, à présenter des «excuses» et à faire la «repentance» de la France coloniale pour ses «crimes», ceux qui l’exigent, côté algérien, comme préalable à une relation véritablement «apaisée» n’auront pas été entendus, cette fois encore! Cela même si lui, a considéré que «beaucoup de choses ont été apaisées» lors de sa précédente visite, en n’omettant pas de reconnaitre néanmoins que ce passé historique est «douloureux».
L’actualité internationale n’a évidemment pas été en reste lors des entretiens de M.Hollande avec les hautes autorités algériennes, notamment avec son homologue Bouteflika avec lequel, a-t-il noté, il entrevoit les «mêmes propositions» de règlement des crises dans la région et dans le monde. Mettant en exergue le «combat commun» contre le terrorisme, il salué, en abordant ce volet, le travail accompli par l’Algérie, notamment dans le rétablissement de la paix au Mali et saisi l’opportunité de sa visite à Alger pour exprimer sa «gratitude» au gouvernement algérien qui «a tout fait» pour permettre de retrouver les auteurs de l’assassinat d’Hervé Gourdel. Ce ressortissant français, rappelons-le, avait été assassiné en Algérie par un groupe terroriste en 2014.
Lors d’une conférence de presse animée avant de quitter Alger, le président français a été interpellé sur le fait du jour, l’assassinat annoncé du terroriste Mokhtar Belmokhtar, chef d’El-Qaida au Maghreb Islamique (AQMI) par une frappe américaine en Libye. Confirmant qu’une opération militaire contre un site en Libye où le terroriste s’y trouvait a «bien eu lieu», M.Hollande a évoqué une «grande probabilité» que le fait soit avéré.
Fatima Abbad correspondante Destimed en Algérie

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