Messe du Vœu des Échevins : Mgr Pontier, Archevêque de Marseille plaide pour la paix et le respect de la dignité de tout être humain

Publié le 12 juin 2015 à  22h33 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  19h17

L’Archevêque de Marseille, Mgr Pontier a présidé, ce vendredi 12 juin, la messe du Vœu des Échevins en la basilique du Sacré-Cœur, en présence des autorités civiles et militaires. Selon la tradition, Mgr Pontier a prononcé une homélie sur un sujet d’actualité : en cette année marquée par le souvenir des génocides du XXe siècle et par de nombreux conflits dans le monde. Il a invité à la conversion des cœurs et souhaité la mise en œuvre de politiques vraiment au service de la paix, respectant la dignité de tout être humain.

A l'offertoire, le président de la Chambre de commerce, Jacques Pfister, a remis à l'Archevêque le cierge de cire blanche, orné de l'écusson de Marseille (Photo D.R.)
A l’offertoire, le président de la Chambre de commerce, Jacques Pfister, a remis à l’Archevêque le cierge de cire blanche, orné de l’écusson de Marseille (Photo D.R.)
Messe du voeu des Échevins présidée par Mgr Pontier (Photo D.R.)
Messe du voeu des Échevins présidée par Mgr Pontier (Photo D.R.)
De nombreux élus du territoire étaient présents  (Photo D.R.)
De nombreux élus du territoire étaient présents (Photo D.R.)
Mgr Pointier avec les élèves de CM1 de l'école Jeanne d'Arc (Photo D.R.)
Mgr Pointier avec les élèves de CM1 de l’école Jeanne d’Arc (Photo D.R.)
(Photo D.R.)
(Photo D.R.)

A l’offertoire, le président de la Chambre de commerce, Jacques Pfister, a remis à l’Archevêque le cierge de cire blanche, orné de l’écusson de Marseille, selon la promesse faite en 1722 par les Échevins de la Ville, après la grande peste qui avait ravagé la cité deux ans plus tôt.
Monseigneur Pontier, de déclarer, dans son homélie: «Cette année, nous sommes marqués par le souvenir des drames du XXe siècle : celui de la guerre de 14-18, celui du génocide des Arméniens et déjà des chrétiens assyro-chaldéo-syriaques, le drame de la guerre de 39-45 avec la Shoah, cet impensable génocide de la population juive. Nous sommes également marqués par les conflits qui assombrissent notre temps : celui de la quasi-guerre entre l’Ukraine et la Russie avec ses répercussions sur toute l’Europe, ceux du Moyen-Orient, d’Irak, de Syrie, avec, particulièrement, le drame vécu par les populations civiles, condamnées au massacre ou à l’exil par des forces inhumaines et folles. Parmi ces victimes, le sort des minorités nous préoccupe d’une façon bien légitime, et tout spécialement celui des minorités chrétiennes vivant sur ces terres depuis 2000 ans et qui sont nos frères dans la foi».

«Ces milliers et milliers de migrants fuyant des conditions de vie impossibles et voyant leurs rêves se transformer en naufrages oubliés »

«Nous sommes également, poursuit-il,marqués par ce drame qui se joue sur la Méditerranée, avec ces milliers et milliers de migrants fuyant des conditions de vie impossibles et voyant leurs rêves se transformer en naufrages oubliés».
Puis de rappeler qu’à Sarajevo, dimanche dernier, «le Pape François dénonçait cette réalité». Évoquant: «Une sorte de troisième guerre mondiale livrée par morceaux». Mgr Pontier de préciser que de tels propos ont été tenus dans une ville martyre «où se reconstruisent des relations fraternelles entre les composantes diverses d’une population où chrétiens, musulmans et juifs cohabitent. Ce n’est pas cette composante plurireligieuse que le Pape a désignée comme cause des conflits, mais bien les appétits de pouvoir, d’argent, d’intérêts personnels ou nationaux qui habitent le cœur de ceux qui, régulièrement, dressent les unes contre les autres des populations désireuses pourtant de vivre en paix».
Pour Monseigneur Pontier: «Le Cœur de Jésus nous révèle que le lieu du premier combat est le cœur de chacun pour y vaincre les sentiments mortifères : ceux de la haine, du mépris, de la vengeance, de la domination facile, de l’orgueil et de l’égoïsme insatiables, des formes diverses de racisme, des nationalismes étroits».

«Ni la violence, ni la vengeance ne sont des manières de Dieu»

Et de citer: «Trois lumières exigeantes mais porteuses d’espérance». Il parle en premier lieu: «du refus de l’indifférence au sort des autres». Il évoque le Christ: «Il est venu courir le risque du rejet, de la condamnation, de la mort, pour défendre les petits, les rejetés, pour changer les cœurs de pierre, pour faire taire les langues qui distillent le venin des oppositions et des mépris qui engendrent la mort».
Puis il est question du refus d’utiliser la violence, la vengeance: «Ni la violence, ni la vengeance ne sont des manières de Dieu. Justifier leur usage comme fidélité à Dieu est le pire des sacrilèges et la pire des caricatures».
Il s’agit enfin, pour l’Archevêque, «de la confiance en son Père, Maître de l’histoire, à qui il revient de triompher du péché, de la mort, de l’inhumanité des hommes».
Il invite: «Puisons dans notre foi chrétienne la force d’aimer, la force de réconcilier, la force de la tendresse, de la fidélité, la force de la solidarité, celle de la fraternité humaine. Et déjà commençons ici, à Marseille, dans notre ville plurielle. Montrons qu’il est plus agréable et humain de se parler, de se connaître, de s’accueillir, de se respecter, que de se stigmatiser, de s’ignorer, de se soupçonner. Par nos engagements et nos décisions, donnons au plus grand nombre des raisons d’espérer, tendons à chacun des mains fraternelles. A la manière de ceux qui se sont solidarisés pour lutter contre la peste de leur temps, nous aussi, mettons-nous au service de tous. Et pour être certains de nous y mettre, commençons par entendre ceux qui sont le plus en souffrance».
Michel CAIRE

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