Mipim Cannes. La métropole Aix-Marseille Provence veut séduire les investisseurs privés

Publié le 14 mars 2024 à  21h05 - Dernière mise à  jour le 17 mars 2024 à  10h59

« La métropole Aix-Marseille-Provence est née par forceps. Moi aussi… et vous voyez ça va ». La boutade de Martine Vassal entend démontrer dans l’ambiance business du Mipim (Marché International de Professionnels de l’immobilier) que la Métropole se porte bien, qu’elle possède une forte attractivité.  Elle en profite, avec le renfort de ses vice-présidents, pour tordre le cou aux à priori.

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Martine Vassal entourée de Gérard Gazay, Laure-Agnès Caradec , Jean-Luc Chauvin et David Ytier vice-président de la métropole en charge du logement (Photo Joël Barcy)

Il pleut des milliards d’euros

Entre les investissements de l’État, des collectivités et ceux du privé, on arrive à peine à compter les milliards qui doivent irriguer la métropole Aix-Marseille-Provence. Plan de 7 milliards pour l’équipement et la mobilité, 11 à 14 milliards sur les bassins de Fos sans compter le milliard pour les écoles et les millions pour le logement. N’en jeter plus. Sur un stand ouvert de près de 90 m², avec une maquette géante des contours de la Métropole, pour accueillir les visiteurs, la collectivité veut séduire les investisseurs immobiliers. « Notre métropole c‘est 4 fois le Grand Paris, 2 fois le Grand Londres, 6 fois Lyon », affiche fièrement Gérard Gazay, le vice-président de la métropole, délégué au développement des entreprises. « On est là pour lutter contre le « métropole bashing » encore trop présent et attirer les investisseurs. Notre Métropole est attractive, on doit le faire savoir », indique Martine Vassal.

Euroméditerranée 1, 2 … 3 et 4

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(Photo Joël Barcy)

 Les atours de la Métropole pourraient aussi se construire à travers Euromed. « Après la phase 1 et 2 pourquoi pas 3 et 4 », s’interroge Anne-Laure Caradec, la présidente du conseil d’administration. « On peut s’étendre vers le Nord. Il existe du foncier. Sur le périmètre il y a consensus mais encore faut-il faire partager nos projets par l’État pour bénéficier d’une OIN (Opération d’intérêt national ndlr) comme dans les deux premières phases ».

 Aides à la ville

 Dans cette ambiance économique où chaque collectivité entend valoriser son territoire, la présidente de la métropole et du conseil départemental des Bouches-du-Rhône ne s’est pas privée de redire qu’elle souhaitait aider financièrement la ville de Marseille. « On peut participer à l’amélioration des cantines scolaires, à la sécurité, à la construction de médiathèques voire de piscines mais pas comme celle éphémère du Mucem, voulue par la municipalité, qui ne dure que 2 mois par an et coûte 6 millions d’euros… ». Tout cela ne ressemblerait-il pas au contenu d’un programme des prochaines municipales ?

Un momentum industriel

 « On vit un momentum industriel, une période exceptionnelle » insiste Jean-Luc Chauvin président de la CCI Aix-Marseille Provence.  «On n’a jamais eu autant de projets depuis la création de la zone industrialo-portuaire de Fos. C’est 11 à 14 milliards qui seront investis dans une industrie décarbonée avec 10 à 14 000 emplois à la clé ». La Métropole attire avec  70 projets d’implantation d’entreprises qui ont été réalisées en 2023 dont 51% avec des capitaux étrangers. En outre 79% des sociétés s’installent pour la première fois sur le territoire.  « Cela démontre l’attractivité de cette métropole monde que nous sommes et qui est vue de l’extérieur.»

« L’État doit investir »

Reste un bémol. « Il ne faut pas que l’on soit en retard. Il faut que l’on soit au-rendez-vous des attentes des investisseurs sur le plan des infrastructures routières ou des logements. Il faudra que l’État donne le La, que les multiples embouteillages actuels autour des bassins ouest soient résolus», explique Jean-Luc Chauvin qui considère : « L’État doit nous aider et respecter les engagements qui n’ont pas été tenus par le passé. Pourquoi ne pas créer une structure de type OIN (opération d’intérêt national). Le développement de Fos c’est aussi celui de la France.»

En matière de circulation, dès 2027 un transport par câble permettra de relier la gare de Vitrolles à l’aéroport Marseille Provence, en 6 minutes, avec une station à Airbus hélicoptère. Pour 2030, la Métropole assure que 90% des habitants seront à moins de 15 minutes d’un transport collectif. Elle annonce également un doublement de la fréquentation des lignes interurbaines.

Reportage Joël BARCY

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