Rénovation urbaine. Sabrina Agresti-Roubache en visite à Marseille : Il faut simplifier la législation si on veut rénover les quartiers

La secrétaire d’État chargée de la ville, reconduite dans le gouvernement Attal, a consacré son premier déplacement à Marseille. La mission de Sabrina Agresti-Roubache est de faire le point sur la rénovation urbaine dans les quartiers et d’essayer de simplifier les choses.

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La secrétaire d’État chargée de la ville, Sabrina Agresti-Roubache, accompagnée de Samia Ghali est venue in situ constater les problèmes inhérents au parc Kallisté (Photo Joël Barcy)

Une visite entre Marseillais

Une partie des élus présents et la ministre comprise sont nés dans ces quartiers. Ils connaissent bien les problèmes. Les projets qui n’aboutissent pas, les lenteurs et la désespérance des habitants. Au parc Kallisté, dans le 15e arrondissement, visité par la secrétaire d’État, les choses avancent. Du moins sur le papier. Sur les plans présentés au pied des tours, tout est dessiné :  les barres à détruire, celles à rénover, le centre social et les commerces à construire. Le schéma d’aménagement et l’argent sont là mais rien ne démarre en raison d’un manque de textes législatifs pour débloquer des situations parfois ubuesques.

 « L’argent est là mais on est bloqués »

Samia Ghali, maire-adjointe, en charge des relations avec l’Anru (Agence nationale pour la rénovation urbaine) connaît bien les difficultés rencontrées pour lancer un projet structurant dans les quartiers : «On a l’argent, tout le monde est d’accord mais on est bloqués parce qu’on a des biens sans maîtres, des appartements dont on ne connaît pas les héritiers. Il faut que la ministre nous aide, que la loi évolue. Qu’on provisionne afin de payer les appartements si on retrouve des propriétaires et que le chantier puisse démarrer ». La barre G du parc Kallisté n’est pas rasée car une demi-douzaine de propriétaires sont inconnus.

 « On se sent abandonnés »

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Les habitants se sentent abandonnés (Photo Joël Barcy)

 Pour les habitants de ces quartiers c’est le sentiment d’abandon qui prédomine. « On en a marre, le quartier est sale, on vit avec des rats, les appartements sont pourris, ils sont plein d’humidité », dénonce Assimina Cascanbari. « On nous dit que c’est temporaire, qu’on va déménager et on est toujours là. Moi ça fait dix ans. Il y a des incendies, un petit est mort dans l’immeuble à côté et les enfants sont traumatisés. On se sent abandonnés ».

« On va simplifier »

Face à la lassitude des habitants et la volonté farouche des acteurs locaux de faire avancer les choses, Sabrina Agresti-Roubache a promis, lors d’une table ronde avec les associations et travailleurs sociaux du parc Kallisté, de peser pour qu’une loi « simplifie les choses et que des chantiers ne soient plus bloqués pour la simple raison qu’on n’a pas pu identifier les propriétaires ».

Reportage Joël BARCY

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