Social, écologie, RSE… L’ESS serait-elle une économie d’avenir ?

Publié le 4 novembre 2022 à  10h57 - Dernière mise à  jour le 9 juin 2023 à  20h51

Le salon de l’Économie social et solidaire Sud, qui vient de se tenir à Marseille, a prouvé le dynamisme de cette économie qui entend bien poursuivre son développement…

Un public, venu en nombre, a participé au salon de l'ESS ©Cress Paca
Un public, venu en nombre, a participé au salon de l’ESS ©Cress Paca
Union des forces : Christophe Mirmand (Etat), Isabelle Campagnola-Savon (Région Sud), Denis Philippe (Cress Paca) et Laurent Lhardi (Ville de Marseille) © Joël Barcy
Union des forces : Christophe Mirmand (Etat), Isabelle Campagnola-Savon (Région Sud), Denis Philippe (Cress Paca) et Laurent Lhardi (Ville de Marseille) © Joël Barcy

C’est par une intervention vidéo que Marlène Schiappa, secrétaire d’État en charge de l’ESS a souligné toute l’importance que le gouvernement accorde à l’Économie social et solidaire : «Vous créez des ponts entre tous les acteurs économiques engagés qu’ils soient entreprises de l’ESS, entreprises engagées dans une démarche RSE, acteurs publics».

Des propos que Denis Philippe apprécie lui qui, voilà peu, poussait «un coup de gueule» contre l’État. Il indique aujourd’hui: «J’ai trouvé en la personne du Préfet de Région un interlocuteur attentif pour faire remonter tout ce que nous pouvons faire ensemble». Il insiste, une nouvelle fois, sur le fait que l’ESS «c’est avant tout de l’économie, des entreprises». Pour lui, avec un partenaire historique tel que la Région, des relations plus fortes avec l’État, des attentes nouvelles face aux enjeux, tout est réuni «pour créer les conditions d’une économie plurielle, durable et performante, au service de la transition sociale, écologique et économique de nos territoires». Et de réaffirmer l’ambition formulée cet été avec le président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, Renaud Muselier: «Devenir la première région française en matière d’ESS». Au-delà, il invite à prendre en compte les évolutions du monde économique, à redessiner les contours de l’ESS: «Je vois des entreprises engagées, des entreprises responsables, je vois la jeunesse inventer de nouvelles façons d’entreprendre, on a intérêt à faire ensemble». Par ailleurs, il entend que certains ne comprennent pas toujours ce qu’est l’ESS, ce qu’elle représente, plutôt que de s’emporter il veut faire preuve de pédagogie: «Nous allons mettre en place une formation à l’ESS à destination des partenaires publics et privés pour expliquer les réalités de l’ESS»


Isabelle Campagnola-Savon, conseillère régionale Provence-Alpes-Côte d’Azur, représentant Renaud Muselier, rappelle l’engagement de la région en faveur de l’ESS car insiste-t-elle: «Si c’est une autre manière de faire de l’économie c’est bien de l’économie». Elle souligne le poids de ce secteur dans la région. Se félicite des thématiques abordées lors de ce Salon notamment les achats socialement et écologiquement responsables, la responsabilité sociétale des entreprises et des organisations, l’économie circulaire et la commande publique socialement et écologiquement responsable. Isabelle Campagnola-Savon précise à ce propos: «À la Région, 70% des achats doivent être socialement et écologiquement responsables et 13% du panel d’achat de la région est composé d’entreprises de l’ESS». Rappelle que «près de 96 millions d’euros sont investis par la région sur toute la mandature pour simplifier la vie des entreprises de l’ESS et amplifier le développement économique de nos territoires».


Pour le préfet de région, Christophe Mirmand «ce salon témoigne de la vitalité de l’ESS en région». Il considère : «Vous avez raison de demander plus de reconnaissance pour l’ESS mais sachez que l’État a pleinement conscience qu’elle irrigue des secteurs essentiels pour nos concitoyens dans tout ce qui fait la vie quotidienne». Il annonce : «Un plein soutien de l’État, la présence d’un interlocuteur de l’État en région en capacité de se mobiliser chaque fois que cela sera nécessaire à vos côtés sans oublier mon investissement personnel».


Pour Laurent Lhardit, adjoint au maire de Marseille, en charge de l’économie: «Tous les grands fleurons économiques du pays ont été créés grâce à un soutient massif de l’État, je pense donc que l’Etat a encore des marges pour faire plus en faveur de l’ESS». Mais, déjà, il considère: «L’ESS est un virus bienveillant qui se répand au sein de l’économie».

Laurent Lhardit rappelle que: «Marseille n’est pas une ville pauvre, c’est une ville riche mais incroyablement inégalitaire. Or aucune grande villes ne peut développer sa prospérité en laissant une part aussi importante de sa population, de sa jeunesse, au bord du chemin. Mais Marseille, en même temps, est solidaire avec notamment 19% de son emploi salarié qui dépend de l’ESS».

Rédaction Michel CAIRE- Reportage vidéo Joël BARCY

Ils sont au salon de l’ESS ils expliquent pourquoi.

Trouver des solutions concrètes et de terrain
Jean-Marc Borello, président du Groupe SOS
«Au Groupe SOS nous avons décidé de nous investir pleinement pour trouver des solutions concrètes et de terrain. Les associations et entreprises sociales du Groupe SOS (Acta Vista, La Citadelle, Germinal, Wimoov, les Marais du Vigueirat…) travaillent avec cette ambition en employant notamment plus de trois mille salariés en insertion
dans les métiers verts. Nos actions se concentrent au service de la préservation et valorisation du capital naturel ; de l’agriculture et l’alimentation durable ; de l’enseignement et la formation ; du financement de la transition. Plus qu’une association de plaidoyer nous sommes surtout des entrepreneurs sociaux et environnementaux de terrain.
»

Proposer un guide de bonnes pratiques
Suzanne Chami, déléguée générale de l’institut IDEAS
« Nous accompagnons bénévolement les acteurs du secteur non lucratif dans leur gouvernance et pilotage stratégique pour plus d’efficacité et d’impact. Ce travail s’effectue sur la base d’un guide de bonnes pratiques, et il peut conduire à l’obtention d’un label indépendant. Plus de 80 organismes ont obtenu ce label depuis la création. IDEAS propose également des solutions gratuites pour accompagner la montée en compétences des associations. »

Soutenir les jeunes entrepreneur.es engagé.es
Jean-Philippe Courtois, vice-président exécutif de Microsoft et cofondateur de Live for Good
«Inégalités, gaspillage alimentaire, vieillissement de la population, mobilité, accès à l’éducation… Autant d’enjeux de société que de ruptures à opérer par l’ensemble des acteurs économiques et sociaux ! À commencer par une nouvelle génération de jeunes venu.es de tous les horizons prêt.es à innover. L’association Live for Good propose le programme Entrepreneur for Good pour soutenir les jeunes entrepreneurs qui veulent s’engager dans un projet à impact social ou environnemental : un accompagnement gratuit de 9 mois avec 250 heures de formation, dont 12 jours dans un campus d’exception, un coaching personnalisé, une plateforme technologique innovante, une communauté soudée et un réseau d’expert.es à disposition. Avec le prix Gabriel, nous soutenons également, chaque année, 15 jeunes entrepreneurs -dotation financière de 120 000 €, parcours d’incubation d’un an et mise à disposition de locaux-».

Passer d’une économie linéaire à une économie circulaire
Vanessa Godier, avocate associée de la coopérative ARCA
«Lorsque nous avons créé notre société coopérative d’avocat.es, nous voulions l’aligner avec nos valeurs et engagements forts en faveur de l’écologie et de l’environnement et plus globalement du vivant. La création de notre coopérative inter-barreaux (Paris et Marseille) était une évidence. ARCA Avocats poursuit un objectif reconnu d’utilité publique et intègre les principes coopératifs fondamentaux. Dans notre exercice quotidien, nous nous engageons avec ferveur aux côtés de nos clients acteurs de la transition écologique et sociale. Durant le Salon, j’interviens notamment au sujet de la loi Anti-gaspillage pour une économie circulaire dite « loi AGEC » qui vise à passer d’une économie linéaire à une économie circulaire pour diminuer les déchets, préserver les ressources naturelles et la biodiversité».

Privilégier l’équilibre vie pro – vie perso
Mathieu Dengler, directeur général de Medicoop (spécialiste de l’intérim dans le social)
«Medicoop France s’inscrit pleinement dans les valeurs de l’économie sociale et solidaire (ESS), tant dans son fonctionnement que dans son impact et son empreinte. L’humain est au cœur de notre organisation. Nous privilégions l’équilibre vie pro – vie perso de nos salariés permanents et intérimaires, en harmonisant les avantages aux salariés quel que soit leur contrat de travail sans distinction, et en développant les compétences en vue d’une qualité de vie au travail. Nous veillons à soutenir les populations les plus fragiles en inventant un nouveau rapport au travail qui allie bien-être du salarié et bien-être de la personne accompagnée. La transition écologique est naturellement au cœur de notre démarche RSE (matériel reconditionné, écomobilité de nos intérimaires en mission…)».

Les lauréats des Trophées du Salon de l’économie d’avenir :

Trophées Entreprises ESS
Prix Ténacité: «Les environneurs»
Prix Changement: «Hyperion»

Trophées Entreprises Engagées
Prix Ténacité: «Aquapouss»
Prix Changement: «Inmagineon»

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