Compétitivité des ports français: l’UNIM pour un conseil portuaire des investisseurs publics et privés

Publié le 4 novembre 2015 à  22h30 - Dernière mise à  jour le 1 décembre 2022 à  15h25

Conteneurs Fos (Photo GPMM)
Conteneurs Fos (Photo GPMM)

Les entreprises de manutention portuaires et les opérateurs privés de terminaux réunis au sein de l’Union nationale des industries de la manutention (UNIM) des ports français, appellent les pouvoirs publics à la mise en place dans l’ensemble des ports de commerce d’une structure de dialogue et de concertation entre les investisseurs publics et privés. «Cette disposition s’impose afin de rationaliser le choix des équipements nécessaires et d’optimiser les moyens financiers disponibles». A l’occasion des 11e Assises de l’Économie de la Mer qui se sont tenues à Marseille les 3 et 4 Novembre, les entreprises de manutention portuaire ont attiré l’attention des Pouvoirs publics sur l’urgente nécessité «de réformer la gouvernance des ports» afin de développer les investissements qui s’imposent dans les ports français et «de lutter ainsi contre la baisse d’attractivité de nos ports». «En tant que co-investisseur aux côtés de l’État ou des Régions, le secteur privé doit avoir son mot à dire dans les décisions stratégiques des ports. Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui», explique Christian de Tinguy, Président de l’UNIM. Précisant : «Les conseils de développement des Grands Ports Maritimes (GPM) n’ont qu’un avis consultatif, la voix des investisseurs privés étant noyée parmi celle de ses différentes composantes. Or, rapporté à la durée des autorisations domaniales dont il dispose pour investir, le secteur privé investit aujourd’hui dans les ports autant que le secteur public, ce qui est largement méconnu.»
«Il n’est pas question de multiplier les instances, mais de les adapter à des besoins qui ont évolué », prévient-il. Considérant que «la relance des investissements doit se faire sur des choix pertinents et partagés afin d’éviter des erreurs possibles comme cela a pu se produire par le passé et qui se révèlent en définitive préjudiciables à tous». C’est le sens des dispositions qui figurent à l’article 3 de la proposition de loi sur l’Économie bleue présentée par le Député Arnaud Leroy et adoptée le 27 Octobre en commission à l’Assemblée Nationale. «Mais il faut aller plus loin, avance-t-il, et ne pas se contenter d’une simple commission de travail au sein des GPM. Cette approche est largement partagée par l’ensemble des acteurs portuaires. La stratégie maritime de long terme pour la France ne passe pas par des demi-mesures. Pour constituer une véritable instance de dialogue et de concertation sur la stratégie de développement des ports, le conseil des investisseurs publics et privés (CIPP) doit être investi de réels pouvoirs, sans remettre en cause pour autant le pouvoir de décision finale sur les projets d’investissements qui incombe au Conseil de Surveillance pour ce qui est des GPM. Cette approche est conforme à la logique et aux intentions de la réforme portuaire menée en France en 2008. Elle se concrétise actuellement en Europe, et notamment tout récemment à Anvers, port cité si fréquemment en exemple pour son développement. Parions sur l’intelligence collective pour que les ports français ne soient plus à la traine!»
Le débat est maintenant renvoyé à l’Assemblée Nationale en Février 2016.

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