Décès de Charles Aznavour : réaction de l’Association pour la recherche et l’archivage de la mémoire arménienne (Aram)

Publié le 1 octobre 2018 à  17h25 - Dernière mise à  jour le 1 décembre 2022 à  14h55

L’association pour la recherche et l’archivage de la mémoire arménienne (Aram) exprime dans un communiqué sa vive émotion et sa grande tristesse à la suite de l’annonce du décès de Charles Aznavour. Shahnour Vaghinag Aznavourian dit Charles Aznavour, est né le 22 mai 1924 à Paris, de parents Arméniens originaires de Géorgie pour son père, et de Turquie pour sa mère. Il était de son vivant une légende du patrimoine culturel français dans le monde entier et pourtant, Charles Aznavour ne renia jamais ses origines, tout en gardant une certaine pudeur sur le sujet au début de sa carrière. Il l’assume pourtant publiquement dès 1960 avec son rôle d’Édouard Saroyan dans le film Tirez sur le pianiste de François Truffaut, et en 1982 dans celui du tailleur Kachoudas dans Les fantômes du chapelier de Claude Chabrol. Mais c’est en 1975, peut-être pour faire taire ses détracteurs qui le trouvaient trop timide sur le sujet, qu’il compose le bouleversant « Ils sont tombés » pour rendre hommage aux victimes du génocide des Arméniens de 1915 et dénoncer le mépris de la Turquie. Il répétait depuis qu’il n’irait chanter dans ce pays qu’à la seule condition où son gouvernement reconnaîtrait la réalité du génocide. C’est à la suite du séisme qui ravage l’Arménie en 1988, que le grand public va prendre connaissance de l’engagement de l’artiste en faveur de son pays d’origine et de son peuple. Il rassemble plus de 80 artistes autour de lui pour chanter « Pour toi Arménie » dont les recettes serviront à financer l’association « Aznavour pour l’Arménie » qui vient en aide aux habitants des zones sinistrées. C’est l’occasion pour lui de se rendre régulièrement dans ce pays à l’invitation des autorités ou pour y donner des concerts devant des dizaines de milliers de spectateurs. Une popularité qui l’amène à devenir ambassadeur itinérant d’Arménie auprès de l’Unesco en 1995. En 2002, c’est le réalisateur canadien Atom Egoyan qui lui confie le rôle principal dans son film Ararat qui traite du génocide arménien et en 2004, le président Robert Kotcharian le nomme Héros national de l’Arménie. Il est fait citoyen arménien par décret du président Serge Sarkissian en 2008 qui le convainc ensuite d’accepter le poste d’ambassadeur de la République d’Arménie en Suisse en 2009. En 2017, Charles Aznavour et son fils Nicolas fondent la Fondation Aznavour pour développer et implanter des programmes éducatifs, sociaux et culturels en Arménie, en créant le Musée Charles Aznavour à Erevan, la capitale. Souvent invité à s’exprimer dans les médias au cours des dernières années de sa vie, Charles Aznavour ne manquait jamais l’occasion de s’y faire l’ardent défenseur de l’Arménie et de la cause arménienne. «La France perd un artiste prodigieux, un géant de la chanson française qui aimait faire partager sa passion pour les mots et la langue française à travers ses chansons. L’Arménie perd aussi un ambassadeur de sa culture et de son histoire, un exemple d’une double culture réussie, source de richesse» a déclaré Jacques Ouloussian le président de l’Aram exprimant «son immense tristesse pour la perte de cette icône». L’association adresse ses condoléances à son épouse et ses enfants et s’associe à la peine de sa famille et de ses proches.

Articles similaires

Aller au contenu principal