1er mai: Une manifestation à Marseille un brin moins importante qu’espérée

Publié le 1 mai 2015 à  23h00 - Dernière mise à  jour le 29 octobre 2022 à  13h44

(Photo Robert Poulain)
(Photo Robert Poulain)
(Photo Robert Poulain)
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(Photo Robert Poulain)

Le traditionnel défilé du 1er mai a manqué, un peu de souffle, cette année. Parti de la place de la Joliette, à l’appel des organisations syndicales CGT, FSU, Solidaires, Fo ayant opté pour un meeting au sein de l’UD départemental, le cortège, qui a pris de l’ampleur au fur et à mesure, a rejoint les Réformés.
Thierry Pettavino, secrétaire de l’UD CGT, précise que 8 manifestations se déroulent dans le département. Il ne manque pas de dénoncer «la politique d’austérité portée au niveau européen». Aujourd’hui, pour lui, tant au niveau européen que national : «Il importe de mettre en œuvre une politique de relance économique qui passe par la sauvegarde et la création d’emplois, des salaires, de haut niveau. C’est la seule solution pour, à la fois, vivre dignement mais aussi répondre à l’intérêt général. Car enfin, nul ne peut croire que se sont les chômeurs qui vont pouvoir relancer la consommation et donc relancer l’économie. Nous, nous sommes confronté aux menaces qui pèsent sur Total La Mède. Or il faut bien mesurer que si cette activité cède, c’est toute une filière qui va être touchée. Il ne faut pas oublier que, un emploi dans l’industrie c’est 4 ou 5 emplois, ce qui est loin d’être toujours le cas».

«Plus de précarité, plus d’inégalité, plus de chômage»

Thierry Pettavino, secrétaire de l'UD CGT (Photo Robert Poulain)
Thierry Pettavino, secrétaire de l’UD CGT (Photo Robert Poulain)

Il dénonce d’autre part «un gouvernement qui met en œuvre une politique d’austérité et dans le même temps s’attaque aux prérogatives des syndicats». Et de lancer : «La réalité des politiques d’austérité en France et en Europe, c’est plus de précarité, plus d’inégalité, plus de chômage. Et il faudrait que les salariés se serrent la ceinture ! Pourtant de l’argent il y en a : 317 milliards d’eutos en 2014 offerts au patronat, au Medef, aux actionnaires, aux marchés financiers, avec la bénédiction du FMI et de l’Union Européenne ! Cet argent doit être mis au service de l’emploi, du développement de l’industrie, des Services Publics, des salaires».

«Aujourd’hui le salariat est malmené en Europe tout comme le syndicalisme»

Alain Barlatier, FSU (Photo Robert Poulain)
Alain Barlatier, FSU (Photo Robert Poulain)

Alain Barlatier, FSU, ne se satisfait pas de la division syndicale «qui ne correspond pas aux enjeux et aux attentes du monde du travail». Puis de replacer dans son contexte cette journée internationale des travailleurs. La FSU rappelle que «les conflits se multiplient partout dans le monde, que les inégalités se creusent, ce 1er mai est déjà l’occasion de réaffirmer la solidarité internationale entre tous les travailleurs. Les questions de démocratie, de paix, des libertés de pensée et d’expression, de lutte contre tous les totalitarismes, toutes les tentatives de division et de stigmatisation. Mais aussi, le refus de l’antisémitisme, du racisme et de la xénophobie sont au cœur des mobilisations internationales et notamment en France où les actes et agressions ciblant les populations musulmanes et juives sont en augmentation». Il indique que la FSU a relayé l’appel de la Confédération européenne des syndicats «qui a décidé de faire converger les mobilisations unitaires partout en Europe afin d’exiger une construction européenne fondée sur le progrès social pour toutes et tous. Même si les politiques d’austérité ne se traduisent pas de la même façon en Grèce, en Espagne, au Portugal ou en France, nous sommes tous sur la même pente. Aujourd’hui le salariat est malmené en Europe tout comme le syndicalisme. Il n’y a qu’à voir, pour s’en persuader, la presse qui critique les syndicats, leurs divisions, un 1er Mai qui, pour certains, ne servirait à rien. Mais, faut-il l’évoquer, le syndicalisme est important pour défendre les salariés, les retraités, les sans-emplois». Pour lui :«La crise a commencé en 2008 avec les subprimes et on n’en voit pas le bout. Les attaques ne cessent pas et le mouvement syndical n’arrive pas à se mettre d’accord sur les réponses communes à donner ce que nous déplorons d’autant plus que nous avons toujours œuvré pour la recherche de positions communes».

«Une journée de revendications pour défendre nos valeurs, pour lutter contre l’austérité et la Loi Macron »

Hélène Ohresser, secrétaire départementale Solidaires 13 (Photo Robert Poulain)
Hélène Ohresser, secrétaire départementale Solidaires 13 (Photo Robert Poulain)

Hélène Ohresser, secrétaire départementale Solidaires 13 considère : «Ce 1er Mai c’est notre premier mai, la journée internationale des travailleurs et ce depuis plus de 100 ans, même si d’autres essaient de s’approprier cette journée, notamment le FN. Rappelons-le, c’est avant tout la journée de commémoration des travailleurs qui ont lutté et qui nous ont permis d’avoir des acquis sociaux; c’est aussi une journée de revendications pour défendre nos valeurs, pour lutter contre l’austérité et la Loi Macron». Concernant la mobilisation elle avance: «C’est une journée un peu particulière, un vendredi, avec un temps qui ne nous aide pas. Mais il est vrai que, d’une manière générale, on constate une baisse de notre capacité à mobiliser même si le 9 avril a été un espoir pour nous». A propos de la désunion syndicale elle indique: «Nous avons travaillé, à Paris, sur le texte le plus consensuel possible, mais cela n’a pas empêché la CFDT de refuser de venir, au dernier moment. A Marseille, nous nous battons sur des gros dossiers tels les Moulins Maurel ou la SNCM, et là-dessus nous serons intransigeants. Nous nous inscrivons dans une lutte contre l’austérité, la Loi Macron. Évidemment sur de tels mots d’ordre on ne peut pas avoir l’unité syndicale, on ne peut pas avoir la CFDT et l’UNSA».
Patricia MAILLE-CAIRE

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