3e forum des autorités locales et régionales de la Méditerranée

Publié le 3 avril 2013 à  4h00 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  16h12

Mohamed Boudra élu président du conseil politique

La Villa Méditerranée, à Marseille, réalisée par le Conseil régional Provence-Alpes-Côte d’Azur, porte on ne peut mieux son nom puisqu’elle accueille depuis ce mercredi 3 avril, le forum des autorités locales et régionales de la Méditerranée avant d’héberger le Forum Anna Lindh puis la première réunion des Parlements de l’Euro-Méditerranée.

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Le Forum débute par le 1er Conseil politique de la Commission Méditerranée de Cités et Gouvernements Locaux Unis (CGLU), co-présidée par Michel Vauzelle, Président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur et Jean-Claude Gaudin, Maire de Marseille. Initiative inédite dans le contexte actuel en Méditerranée, ce conseil entend porter la voix de l’ensemble des élus locaux de la Méditerranée auprès des États et des institutions européennes et internationales.
Le conseil élu est composé, volontairement, exclusivement de représentants des rives Sud et Est. Il est présidé par Mohamed Boudra, le président de la région Taza-Al-Hoceima-Taounate, au Maroc, les vice-présidents sont Lüftü Savas, maire d’Antioche, Turquie, Ghassan Shakaa, maire de Naplouse, Palestine et de Nader Ghazal, le maire de Tripoli, la deuxième ville du Liban.
Michel Vauzelle avance : « L’émotion était forte ce matin au sein d’une assistance en attente de signes pour notre communauté de destin qui souffre de guerre, crise économique, menace terroriste ».
Jacques Rocca-Serra, représentant Jean-Claude Gaudin, rappelle que le CGLU est la plus grande organisation mondiale des villes « et nous avons voulu créer cette commission Méditerranée qui doit permettre un dialogue permanent, des échanges d’expériences, de savoir-faire, entre les deux rives à un moment particulièrement sensible avec la crise au Nord et les Printemps arabes au Sud ».

« Il est nécessaire d’avoir une vision politique en Méditerranée, nos populations souffrent »

Mohamed Boudra considère : « Il est nécessaire d’avoir une vision politique en Méditerranée, nos populations souffrent ». Il voit dans son élection « une reconnaissance des efforts accomplis par le Maroc d’évoluer dans la paix, d’avoir organisé un référendum sur le code de la famille, de connaître des évolutions en matière de droit des femmes, de démocratie, de reconnaissance des diversités ». Puis de revenir, sur les enjeux de ce nouveau conseil : « Nous, élus territoriaux, sommes les plus proches des citoyens. La population vient nous voir, nous exposer ses souffrances alors que nous n’avons pas toujours les moyens de régler les problèmes. Mais la Méditerranée, va mal, au Sud comme au Nord, il ne peut être question de rester spectateur, nous devons agir, unis, nous devons essayer d’avoir des réponses concrètes aux problèmes de nos populations ».

« la gouvernance démocratique a été placée au cœur des enjeux débattus aujourd’hui »

Michel Vauzelle lors de la séance plénière d’ouverture du Forum ajoutera : « Aujourd’hui, plus que jamais, nous avons, nous élus locaux et régionaux, une grande responsabilité vis-à-vis des citoyens de la Méditerranée. A l’heure des transitions vécues dans le monde arabe, à l’heure où partout, les peuples, et la jeunesse en particulier, revendiquent leur participation à la décision publique, leurs besoins de dignité et d’emplois, nous avons le devoir de contribuer activement à faire entendre leur voix, à instaurer la démocratie de proximité à laquelle ils aspirent et à rechercher des solutions pour le développement durable de nos territoires. C’est pourquoi la gouvernance démocratique a été placée au cœur des enjeux débattus aujourd’hui ».
Jacques Rocca-Serra plaide pour des coopérations prenant en compte « le fait que chaque peuple à son histoire, ses spécificités et que chacun doit prendre son destin en main sachant que le processus démocratique s’inscrit dans le long terme ». Selon lui : « si l’exigence démocratique et la paix se font ressentir, il ne faut pas oublier les problèmes de lutte contre la pauvreté, d’accès à l’eau pour tous, de développement de l’emploi… Ce Forum est une occasion unique de proposer des pistes à la hauteur des besoins ».
Mohamed Boudra insiste : « Le conseil politique qui s’est mis en place n’est pas là pour tenir des discours inutiles mais pour mener des actions, chercher des financements, répondre aux attentes de nos populations ».

« Je suis là pour parler de l’union pour la Méditerranée »

Patrice Bergamini, chef de division politiques régionales pour la Méditerranée du Sud indique, au terme de cette matinée : « Je suis là pour parler de l’union pour la Méditerranée car il me revient la charge d’essayer de relancer ce vaste chantier et d’en faire quelque chose d’utile ». A ses yeux : « La région connaît des évolutions porteuses d’espoir mais aussi de vrais inquiétudes ». Et de citer la Syrie, mais aussi la Libye, d’indiquer : « Il faudrait créer chaque année 5 millions d’emplois dans le Sahel pour absorber la croissance démographique, et nous en sommes loin ». Puis de se rappeler avoir travailler avec Javier Solana, sur les 10 ans du processus de Barcelone : « Il n’y avait pas grand monde car le processus était enlisé ». Trois ans plus tard il y a eu le sommet de Paris, dans le cadre de l’Union pour la Méditerranée : « Tout le monde était là, mais, encore une fois, nous sommes devant un quasi échec. Alors, depuis 12 mois nous travaillons, un nouveau secrétaire général est en place, un marocain, Youssef Amrani. Il est l’homme de la situation. Autour de lui on trouve un italien, une française, une portugaise, un israélien, un palestinien et un turc. Nous avons par ailleurs un nouvel État membre : la Libye. Et nous avons une nouvelle co-présidence, la France et l’Egypte ont laissé place à l’Union Européenne et à la Jordanie. L’Union c’est des projets, dont un d’usine de dessalinisation à Gaza et d’autres de création de PME/PMI. Quatre réunions ministérielles sont également programmées, une sur la question des femmes à Paris, et trois autres sur le commerce, les transports et l’énergie ».
Mehmet Duman, représentant Kadir Topbas, le maire d’Istambul, président du CGLU avancera : « Nous rencontrons presque les mêmes problèmes dans la même zone géographique. Nous faisons notre possible quant au développement de nos villes et de nos régions dans ce climat de crise économique où le chômage en hausse prévaut et les ressources diminuent. Même si la plupart de nos problèmes sont communs, nos expériences sont diverses. Nous estimons que nous pouvons surmonter ces défis grâce à la coopération ».

Michel CAIRE

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