3e tour des municipales à Marseille. Où iront les voix de Samia Ghali ? La grande inconnue de ce conseil municipal

Publié le 4 juillet 2020 à  8h50 - Dernière mise à  jour le 31 octobre 2022 à  11h52

Les voix de Samia Ghali, la grande inconnue de ce conseil municipal (Photo Archive Philippe Maillé)
Les voix de Samia Ghali, la grande inconnue de ce conseil municipal (Photo Archive Philippe Maillé)

La sénatrice ex-PS Samia Ghali, dont les voix devraient peser sur la balance pour l’élection du nouveau maire de Marseille, a revendiqué sa liberté de vote au conseil municipal de ce samedi 4 juillet après le «refus incompréhensible» de Michèle Rubirola, la candidate de l’union de la gauche, d’accepter sa demande d’être première adjointe. «Ce refus incompréhensible traduit un mépris insupportable à l’égard des quartiers nord et populaires de notre ville», regrette Samia Ghali, victorieuse dimanche au second tour dans le 8e secteur de Marseille, dans un communiqué sur Twitter. «Parler de chantage ou de marchandage en réponse à ma demande prouve que le Printemps Marseillais n’a pas compris l’urgence sociale et la souffrance des habitants des quartiers populaires», insiste-t-elle.


Si depuis plusieurs jours Michèle Rubirola, candidate du Printemps Marseillais, sortie victorieuse de ce second tour des municipales, lance des appels à Samia Ghali : «Je lui renouvelle mon appel au rassemblement et ma volonté totale ainsi que celle de l’ensemble du Printemps Marseillais de les voir, elle et ses colistiers, prendre part à l’exécutif.» Elle prévient cependant la sénatrice des Bouches-du-Rhône : «Je ne serai l’otage d’aucun chantage». Réponse donnée vendredi dans la journée par Michèle Rubirola, après que Samia Ghali a annoncé qu’elle conditionnait son soutien à l’obtention du poste de première adjointe. Face à ce refus du Printemps Marseillais d’accepter sa requête, dans le cadre d’une alliance entre leurs deux forces pour diriger la municipalité, la sénatrice des Bouches-du-Rhône a clairement affiché sa liberté de vote ce samedi, dans le cadre du conseil municipal qui doit élire le successeur de Jean-Claude Gaudin, maire LR de la seconde ville de France depuis 25 ans. «Je me sens désormais libre, avec l’ensemble de mes colistiers, de faire le meilleur choix pour défendre nos quartiers et répondre aux attentes légitimes de leurs habitants qui n’en peuvent plus d’être stigmatisés, oubliés et relégués». N’ayant certainement pas entendu le message de Michèle Rubirola qui parle de son «ambition de faire des quartiers Nord une priorité». Le Printemps Marseillais ne disposant que de 42 élus au conseil municipal, malgré ses 38,28% des voix dimanche au second tour des municipales, contre 39 aux Républicains, qui n’ont pourtant attiré que 30,75% des suffrages, les huit voix de Samia Ghali auxquelles s’est ajoutée celle de Lisette Narducci, candidate dans les 2/3 pour la liste de l’ex LR Bruno Gilles, étaient indispensables à Michèle Rubirola pour atteindre la majorité absolue de 51 voix sur 101 nécessaire pour s’assurer le fauteuil de maire. Les autres conseillers municipaux sont neuf élus du Rassemblement national et deux élus sur les listes du sénateur LR dissident Bruno Gilles. Cette prise de position de Samia Ghali rend donc encore plus incertain le vote de ce samedi, véritable «3e tour» des municipales à Marseille.
Anna CHAIRMANN

Les candidats en lice pour le siège de maire de Marseille : Michèle Rubirola, le Printemps Marseillais, les autres candidats sont le député LR Guy Teissier, Lionel Royer-Perreaut, maire LR des 9/10 et le sénateur RN Stéphane Ravier. Lionel Royer-Perreaut adoubé par Renaud Muselier a fait le choix de se présenter pour dénoncer des ententes avec le RN une perspective pourtant officiellement rejetée par les leaders locaux et nationaux de son parti.

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