5e Festival de Pâques d’Aix-en-Provence – Des cordes et un piano en mode frères et sœurs majeurs

Publié le 20 avril 2017 à  19h40 - Dernière mise à  jour le 28 octobre 2022 à  16h02

Une création mondiale d’un sextuor de Thierry Escaich pour une soirée où frères et sœurs se sont retrouvés dans des instants musicaux magiques. (Photo Caroline Doutre)
Une création mondiale d’un sextuor de Thierry Escaich pour une soirée où frères et sœurs se sont retrouvés dans des instants musicaux magiques. (Photo Caroline Doutre)

C’est en privé que fut créé le Quatuor pour piano et cordes de Schumann, ce dernier bénéficiant au piano de la présence de Mendelssohn lui-même. Cercle restreint donc, car longtemps la musique de chambre ne fut destinée qu’à être jouée dans un cadre amical ou familial. Cet aspect «à la maison», cet engagement au sein des familles, Renaud Capuçon en prolonge l’esprit durant ce Festival de Pâques, lui qui propose un concert très intimiste où, en tant qu’interprètes on trouve là, à ses côtés, les frères et sœurs Chilemme, La Marca, Moreau et Buniatishvili. Pour un programme très éclectique où domine une création mondiale de Thierry Escaich, intitulée «L’aube exaltée» et qui, de fait est une commande du Festival de Pâques 2017. Nous voilà saisis d’entrée par la puissance de cette œuvre d’inspiration rimbaldienne où l’auteur né en 1965, et qui assista dans la salle à ce moment musical si particulier, fait surgir des images, et notamment d’un scherzo endiablé et un adagio propice à la méditation poétique. Une musique contemporaine de recherches sonores mais facile d’accès portée par Guillaume Chilemme au violon, et Marie Chilemme à l’alto, Edgar Moreau au violoncelle, Adrien La Marca, lui aussi à l’alto et Christian-Pierre La Marca encore au violoncelle. Ajoutons Renaud Capuçon qui jouant en quelque sorte le rôle de premier violon supervise l’ensemble, tandis que khatia buniatishvili placée au piano complète l’ensemble de ce sextuor à cordes d’envergure. Cette dernière on la retrouvera avec sa sœur Gvantsa, elle aussi excellente musicienne, lui donnant la réplique pour trois danses hongroises de Brahms dans leur version pour piano à quatre mains. Ouvrant par le Quatuor avec piano op. 47 de Schumann, Les La Marca accompagnant Raphaëlle Moreau au violon, Marie Chilemme à l’alto Khatia Buniatishvili qui donna dans le Quintette final de César Franck, la pleine mesure de son immense don pianistique. Moment de grâce partagé avec Guillaume Chilemme, Adrien La Marca, Edgar Moreau et Renaud Capuçon dont le violon sonne comme l’un des plus beaux du monde. Élégance, unité, esprit novateur avec cette création mondiale, une soirée musicale en mode frères et sœurs majeurs !
Jean-Rémi BARLAND

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