5e Festival de Pâques d’Aix-en-Provence – Renaud Capuçon tout en haut de la planète violon, Charles Dutoit magique…

Publié le 24 avril 2017 à  23h01 - Dernière mise à  jour le 28 octobre 2022 à  16h02

Renaud Capuçon au sommet de son art devant les musiciens du Royal Philharmonic Orchestra dirigés par leur directeur Charles Dutoit. (Photo Caroline Doutre)
Renaud Capuçon au sommet de son art devant les musiciens du Royal Philharmonic Orchestra dirigés par leur directeur Charles Dutoit. (Photo Caroline Doutre)

Renaud Capuçon est-il le meilleur violoniste au monde actuellement? La question mérite d’être posée tant le directeur musical du Festival de Pâques d’Aix-en-Provence a illuminé de son talent les concerts auxquels il participait ces deux dernières semaines. Serein, virtuose, concentré ou souriant, son jeu est d’une ampleur peu commune et son instrument, qui lui appartient désormais en propre, livre des sonorités exceptionnelles. A la question posée plus haut, nous serions donc tentés de répondre par l’affirmative. D’autant plus qu’après un quatuor pour piano et cordes de Brahms merveilleusement offert samedi soir et qui restera dans les mémoires, Renaud Capuçon a récidivé dans l’excellence pour le dernier rendez vous de la cinquième édition du festival dimanche en fin de journée. A son programme, devant le Royal Philharmonic Orchestra, placé sous la direction de Charles Dutoit, le concerto en mi mineur de Mendelssohn, œuvre majeure du répertoire, donnée avec sensibilité et émotion. De quoi exacerber la dose de romantisme inhérente à cette partition sans pour autant tomber dans la guimauve. Par la grâce et le talent d’un super Capuçon, mais aussi d’un orchestre britannique transcendé par la présence de Charles Dutoit à sa tête. Le maestro est entré de son vivant dans l’histoire de la musique et, à l’exception du Mendelssohn, a dirigé de tête les deux autres œuvres programmées. A commencer par l’ouverture de Berlioz «Le Carnaval romain» jouée de façon colorée, vivante et joyeuses puis, après la pause, «La Symphonie du Nouveau Monde» de Dvořák que, de mémoire, nous n’avions jamais autant apprécié qu’en ce dimanche. Par l’entremise d’une direction très «charnelle», un peu magique, inspirée et ample, Charles Dutoit actionne un à un tous les pupitres de son excellent orchestre; les cuivres sont puissants et étincelants, les vents ciselés et aériens, les cordes soyeuses et chatoyantes, les percussions sensibles et précises. Il en résulte une interprétation solide et nuancée, avec un largo qui tire les larmes et un final électrisant, sans vulgarité. Cette symphonie, qui trop souvent verse dans le «pompier» a clôturé de la plus belle des façons qui soit la cinquième édition d’un festival désormais bien ancré dans le paysage musicale en France. Vivement 2018 et une sixième édition que se déroulera du 26 mars au 8 avril.
Michel EGEA

L’édition 2017 en chiffres

-22 000 spectateurs dont 18 700 payants (+ 2,7% par rapport à 2016°.
-Cinq lieux pour 23 concerts.
-831 artistes, soit 1168 nuitées
-Répartition géographique du public: Aix en Provence: 27%; Région PACA: 44%; France hors Paca: 20%; international: 9%

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