5e Festival de Pâques d’Aix-en-Provence : Vengerov, Weilerstein et Seong-Jin Cho : trio gagnant !

Publié le 20 avril 2017 à  0h04 - Dernière mise à  jour le 28 octobre 2022 à  16h02

Maxim Vengerov & Seong-Jin Cho & Alicia Weilerstein (Photo Caroline Doutre)
Maxim Vengerov & Seong-Jin Cho & Alicia Weilerstein (Photo Caroline Doutre)

Prenez un violon, un violoncelle et un piano. Associez-les en faisant porter leurs sons par Maxim Vengerov, Alisa Weilerstein, et au clavier Seong-Jin Cho et vous aurez un trio gagnant ! Durant plus d’une heure dans un Conservatoire Darius Milhaud, propice à la musique de chambre, ces musiciens de grand talent ont parcouru des répertoires très différents et complémentaires. Le principe de ce récital est de proposer un voyage d’une époque à l’autre, du XIXe siècle de Schumann, au XXe siècle de Ravel et Chostakovitch et d’un pays à l’autre : de l’Allemagne à la Russie en passant par la France. La Fantasiestücke pour violoncelle et piano de Schumann tout d’abord a permis l’association de la jeune Alisa Weilerstein, spécialiste de Elgar et Dvořák et du pianiste Seing-Jin Cho qui s’est illustré dans Chopin. La cohérence de leur jeu fait entendre les voix de la partition avec beaucoup de poésie. Ensuite la Sonate pour violon et piano, de Ravel, construite par le compositeur pas à pas après des hésitations et des renoncements puis rajouts, a vu comment toujours avec le même pianiste Maxim Vengerov étincelait comme par magie. Se jouant surtout des difficultés du morceau il permet par des pizzicati très nourris de susciter des images bariolées. Par son interprétation du morceau Tzigane achevée en 1924 Ravel séduit en s’amusant, ce qu’a parfaitement compris Maxim Vengerov au doigté impérialement…russe bien entendu ! Mais c’est dans le difficile Trio n° 2 pour violon, violoncelle et piano de Chostakovitch, écrit par le compositeur pour un ami disparu, qu’une sorte de miracle auditif s’empare du spectateur. Tout sonne «fantastique», «baroque», et «dansant» dans ce morceau où les trois solistes s’écoutent, se répondent, sans jamais lever le ton ni s’adonner à des morceaux de bravoure. Concluant ainsi ce formidable périple en musique de chambre.
Jean-Rémi BARLAND

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