Publié le 30 août 2019 à 8h59 - Dernière mise à jour le 29 octobre 2022 à 12h07
Emmaüs, ce n’est pas seulement une brocante, c’est aussi une Fondation à l’objet social, créée par l’Abbé Pierre en 1949. Soit 70 ans d’existence fêtés cette année par l’association. Laquelle organisait, le 15 juin dernier la traditionnelle vente d’été. L’occasion de revenir sur ses missions, son fonctionnement, mais aussi son engagement sur la place marseillaise.

Une activité plus diversifiée pour cet exploitant

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Pas seulement une brocante

Présent aux côtés du Collectif du 5 novembre
Ainsi Emmaüs Pointe Rouge ne reste-t-il pas cantonné sur son site de la traverse Parangon. L’association s’implique aussi dans la cité. Elle s’est illustrée récemment aux côtés du «Collectif du 5 novembre». Quoi de plus naturel pour Kamel Fassatoui : «La trêve hivernale, c’est grâce à l’Abbé Pierre. C’est lui qui l’a permise, donc on se bat pour le logement des plus exclus». Ce qui a rendu légitime le rapprochement avec ce Collectif, actif auprès des délogés de la cité phocéenne. « Évidemment quand on a une population marseillaise, du centre-ville, qui se retrouve traumatisée par des écroulements de bâtiments, des gens dehors, des morts, on ne peut qu’appartenir à un collectif et nous avons un rôle majeur». C’est ainsi que les membres de la Fondation à Marseille ont participé à l’élaboration de la charte du relogement. Mais aussi ont contribué «à l’équipement des personnes délogées. Selon les cas de figure, il s’agit de couches, de vêtements. Des dons ont été faits, nous les avons distribués. Ce peut être aussi, pour les personnes relogées qui éprouvaient trop de difficultés pour s’équiper, de l’électroménager ou du mobilier». Outre cette redistribution de matériel, Emmaüs Pointe Rouge a aussi « géré la collecte de fonds, puisque le collectif du 5 novembre ne peut pas recevoir d’argent. Or on sait qu’il y a eu un élan de générosité des Marseillais pour ces délogés… C’est donc Emmaüs qui l’a collecté». Enfin, au delà de l’aide matérielle, «on prodigue aussi du soutien psychologique. Vous savez, quand on voit des gens qui arrivent sur notre site, on prend le temps de discuter, d’échanger, on les oriente et c’est très important». Une implication indéniable dans la cité certes, mais totalement dénuée d’engagement politique. Question d’indépendance de pensée, de parole et d’action, explique enfin Kamel Fassatoui. «Nous sommes les porte-voix des plus faibles et nous voulons toujours rester sur le domaine de l’action de terrain. On ne veut pas aller sur le politique parce que, quel que soit le politique, il aura toujours en face de lui Emmaüs pour lui dire des choses très claires. C’est notre tradition d’interpellation. Bien sûr, personne ne peut égaler l’Abbé Pierre au niveau de l’interpellation, mais nous, nous posons comme ses héritiers ! La politique, nous la faisons donc par nos mobilisations, nos actions. Par exemple, si nous avons contribué à l’écriture de la charte du relogement, nous nous retirons aujourd’hui de cette dynamique pour garder notre liberté d’intervention à l’aune des élections municipales. Car nous serons toujours là pour interpeller ».![]() |