Opéra de Marseille: une soirée pleine de fraîcheur avec le « Portrait de Manon »

Publié le 6 octobre 2015 à  23h52 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  20h07

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Alors que se déroulent à l’Opéra de Marseille les représentations de la Manon de Massenet, la bonne idée a été de mettre en parallèle un opéra-comique en un acte du même compositeur, donné ici pour la première fois, «Le Portrait de Manon». Dans cette « bluette » qui est bien plus que cela, le compositeur se pastiche lui-même et offre un « Vingt ans après » plein de fraîcheur, loin du tragique destin de l’héroïne précédente. De Grieux a vieilli, il porte toujours son cœur en bandoulière en contemplant un portrait de sa bien -aimée. Mais, s’il a la tentation de jouer lui aussi les Pères Nobles envers le jeune Jean dont il assure l’éducation, il fondra devant la beauté d’Aurore, vivant portrait ( quelle coïncidence !) de sa tante Manon. Tout cela peut sembler mièvre mais il n’en est rien. Musique et livret, signé Georges Boyer, sont sobres, traversés de réminiscences de la Manon initiale, en beaucoup moins sombre et avec une grande fraicheur. Dirigé -comme la première partie de soirée, composée du Debussyste Prélude à l’après-midi d’un faune dansé par la Compagnie Julien Lestel et d’extraits de Thaïs à qui Da-Min Kim prêtait son violon- par Victorien Vanoosten le Portrait était ce samedi soir fort bien chanté, avec presque la grâce de l’age des personnages par Jennifer Michel, Antoinette Dennefeld ainsi que par Marc Scoffoni et Rodolphe Briand. Regrettons seulement que le public n’ait pas eu davantage la curiosité de découvrir cette œuvre qui est loin d’être méprisable. Heureusement que Radio Classique, ayant passé la journée de vendredi à l’Opéra et diffusé Manon en direct, a également enregistré « Le Portrait de Manon ». Diffusion à ne pas manquer mardi 6 octobre à 20h.
Gisèle Féral

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