A voir le 7 août à Mimet : Andrei Korobeinikov, un Russe du côté des Américains

Publié le 4 août 2014 à  17h56 - Dernière mise à  jour le 9 juin 2023 à  21h58

Andrei Korobeinikov (Photo Irène Zandel)
Andrei Korobeinikov (Photo Irène Zandel)

C’est un spécialiste de Rachmaninov, Scriabine et Chostakovitch. Pourtant, c’est à un programme totalement américain que le pianiste russe Andrei Korobeinikov propose lors du récital qu’il donnera le 7 août à Mimet (13). «La folle journée de Nantes» édition 2014 étant passée par là (on y a célébré les grands noms de la musique Outre-Atlantique), ce virtuose né en 1986 à Moscou se verra dirigé par Gordon Goodwin nourri aux grands standards du jazz, de la pop, du rock. Nous aurons en première partie des œuvres signées Keith Jarrett, Scott Joplin et ses fameux «Ragtimes». Puis, après l’entracte place à la «Rhapsody in blue» de Gershwin (que Riccardo Chailly vient d’enregistrer et que Benjamin Grosvenor qui sera en concert à La Roque d’Anthéron le 16 août a gravé dans un magnifique CD chez Decca), puis ce seront des morceaux de Gordon Goodwin, chef d’orchestre et compositeur accompli qui s’est fait connaître par bon nombre de musiques de films et dont les grands talents d’arrangeur musical ont été salués. Une soirée à la fois classique et jazzy, où Korobeinikov devrait encore une fois impressionner le public par sa virtuosité et son sens onirique.
Jean-Rémi BARLAND
Récital Andrei Korobeinikov Château-bas de Mimet (Bouches-du-Rhône), le 7 août à 20 heures. Réservations au 04.42.50.51.15

Les disques de Andrei Korobeinikov chez «Mirare»

C’est l’un des plus grands pianistes de sa génération qui se promène dans les œuvres russes comme en son jardin. On lui doit chez «Mirare»
-Dimitri Chostakovich : «Concerto pour piano, trompette, et orchestre à cordes n°1» couplé avec le «Concerto pour piano n°2 » et enrichi des «24 préludes opus 34». Un disque âpre, fort, intense, avec un Korobeinikov au sommet accompagné de Mikhail Gaiduk à la trompette, et le Lahti Symphony orchestra placé sous la direction de Okko Kamu.
-Scriabine : «Sonates n° 4, 5, 8, 9, et poèmes». Pochette sur fond noire pour un disque solaire, aux sonorités lumineuses. Une poésie du piano nous dit l’argumentaire. On confirme. Korobeinikov se surpasse et nous rend les œuvres, proches, vraies, intenses.
-Scriabine : «Études complètes». Attention événement avec la sortie de cet album prévue début septembre et qui est déjà en vente à la boutique CD de La Roque, et que l’on trouvera à la sortie du concert à Mimet. Il faut pour jouer ces études et cette sonate 27 dite «Messe blanche», ne jamais sacrifier la profondeur poétique à la virtuosité. Beaucoup d’enregistrements évacuent un des deux aspects. Korobeinikov les réunit avec une force inégalable et on ressort bouleversés par ces minutes magiques de piano.
-Beethoven : «Sonates N° 30, 24, & 17. Six bagatelles op. 17 ». On sera plus réservé quant à la vision de ces morceaux développés ici par Korobeinikov. Il y a de la virtuosité mais peu de fureur dans sa sonate 17, qui ne porte guère ici le terme de «Tempête». On reste dans du beau son et on ne sent pas une nécessité intérieure tout au long de l’écoute de cet album qui demeure par trop décoratif. On préfèrera le pianiste russe dans Scriabine.
Tous ces CD sont en vente à l’espace disques du Parc Florans de la Roque d’Anthéron
J.-R. B.

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