Agression antisémite : Bernard Cazeneuve rencontre longuement la communauté juive marseillaise

Publié le 15 janvier 2016 à  0h29 - Dernière mise à  jour le 9 juin 2023 à  22h27

Le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, est venu apporter son soutien à la communauté juive de Marseille (Photo Robert Poulain)
Le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, est venu apporter son soutien à la communauté juive de Marseille (Photo Robert Poulain)
(Photo Robert Poulain)
(Photo Robert Poulain)

Le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, est venu apporter son soutien à la communauté juive de Marseille en se rendant, ce jeudi, à la grande synagogue de la cité phocéenne pour rencontrer longuement ses représentants et l’enseignant agressé lundi par un adolescent revendiquant une allégeance à l’organisation État islamique. Au-delà, le ministre a affirmé que des actions de protection des personnes, des lieux, sont menées pour que «chaque Français qui fait le choix de la religion puisse demeurer libre et debout» après avoir dénoncé « une agression abjecte, inqualifiable».
Bernard Cazeneuve a visité le lieu de culte en compagnie du maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin, du président de la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur, Christian Estrosi, de Martine Vassal, présidente du Département 13 ( tous trois LR ), de nombreux élus et des députés PS, Marie-Arlette Carlotti et Patrick Mennucci. Au sortir de son entrevue, Bernard Cazeneuve a affirmé que cette agression prend une dimension particulière du fait qu’elle se soit produite à Marseille «cette ville de la fraternité, du vivre ensemble». «La menace terroriste, poursuit-il, reste élevée. Nous avons à faire face à des menaces d’attentats préparés dans d’autres pays et puis, comme c’est le cas à Marseille avec ce lycéen, à des individus seuls qui se radicalisent». Et d’évoquer la Toile, les mesures prises en ce domaine, telles le blocage administratif des sites appelant au terrorisme; le blocage des adresses internet; la détection qui doit permettre d’identifier ceux qui fréquentent ces sites. Et de placer cela «dans une mobilisation qui a vocation à s’amplifier».
Il appelle à la mobilisation citoyenne dans ce combat car «on ne mène pas une guerre contre le terrorisme dans la peur». C’est, à ses yeux, un combat à mener «dans la vigilance, dans la détermination, dans la fierté de ce que nous sommes». Et d’affirmer que le niveau de protection mis en place depuis plusieurs mois «serait maintenue».
En amont, Christian Estrosi avait évoqué l’importance de la liberté religieuse, la nécessité «de veiller au vivre ensemble, à la lutte contre toutes les formes de sectarisme». Alors que Jean-Claude Gaudin parle de l’action menée afin que: «Toutes les communautés aient une attitude de fraternité, de tolérance et de respect». Caroline Pozmentier, adjointe à la sécurité de la ville de Marseille insiste «sur la coproduction et le partenariat entre l’État et les collectivités pour produire non seulement de la sécurité mais aussi du lien social, du vivre-ensemble». Le Président du Consistoire, Zvi Ammar, de revenir sur la polémique de la kippa : «Ce qui est en question, ce n’est pas quelques grammes de tissu mais la sécurité de la personne qui en est porteuse». Michèle Teboul, la présidente du Crif Marseille-Provence souligne : «Le ministre a exprimé le souhait que notre communauté reste debout, nous l’avons rassuré, nous avons la nuque raide. Maintenant, on ne va pas transformer nos écoles en bunker; on ne va pas mettre une policier derrière chaque juif. C’est en amont qu’il faut agir. Il faut vraiment mener le combat sur Internet».
Clément Yana, président honoraire du Crif se réjouit de la visite du ministre de l’Intérieur, de son action, avoue: «J’ai été sensible au fait qu’il ait dit que, pour gagner cette guerre, il faut regarder les terroristes dans les yeux».
Michel CAIRE

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