Aix-en-Provence : conférence-débat sur l’Europe dans le cadre du Cercle de réflexion des Radicaux/UDI

Publié le 7 juin 2015 à  23h30 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  19h17

Sophie Auconie entourée d'Arlette Fructus, Sophie Joissains et Cyril Robin Champigneul  (Photo J.N.)
Sophie Auconie entourée d’Arlette Fructus, Sophie Joissains et Cyril Robin Champigneul (Photo J.N.)

Dans le cadre du cercle de réflexion du Parti Radical/Udi d’Aix-en-Provence et à l’initiative de Sophie Joissains, sénatrice et Présidente du Parti Radical/UDI d’Aix-en-Provence,une conférence débat a réuni ce vendredi 5 juin plusieurs élus, militants et sympathisants. A l’ordre du jour: l’Europe et ses régions, la citoyenneté européenne, Erasmus vu par les étudiants Radicaux puis l’Europe face au drame des migrants sur l’arc Méditerranéen.
Arlette Fructus, présidente départementale UDI des Bouches-du-Rhône, Sophie Joissains et Cyril Robin Champigneul représentant la délégation Européenne à Marseille ont accueilli Sophie Auconie venue animer cette conférence.
Arlette Fructus ouvrira cette rencontre en soulignant l’importance de ce cercle de réflexion qu’elle juge: «ouvert à toutes les sensibilités politiques pour s’emparer des problématiques défendues par le mouvement radical autour de valeurs fondamentales laïques et humanistes». Sophie Joissains présentera Sophie Auconie, vice-présidente de l’UDI , élue à Tours, ex-députée européenne, aujourd’hui seule femme élue Gouverneur au Conseil Mondial de l’Eau. Elle est invitée pour parler de l’Europe et de son lien avec les régions.
Un sujet d’importance lorsque l’on sait la place que tiennent les institutions européennes face à la conjoncture économique, à la globalisation, à l’élargissement de l’Europe, à la fiscalité et aux aides au développement des régions avec les particularités de chacun des territoires.
Sophie Auconie, forte de son expérience d’élue européenne a, en préambule de son intervention, poser une question essentielle: «L’Europe est-elle la bonne Europe aujourd’hui?» et d’insister sur le fait que «l’Europe n’est pas une option pour la France». Elle rappelle l’histoire de sa constitution d’abord à 6 membres, puis à 12 et aujourd’hui à 28 membres portant à 503 millions le nombre d’habitants. Elle souligne l’importance qu’elle accorde au fait qu’«au sein de l’Europe une politique sociale, économique et territoriale soit forte et tire vers le haut les pays à travers une politique de développement à la hauteur de leurs projets».

«le 21e siècle sera celui de l’Afrique»

Elle élargit son propos, invite l’Europe à regarder au-delà de ses frontières, lance «le 21e siècle sera celui de l’Afrique». Abordant la question du drame des migrants sur l’arc méditerranéen, Sophie Auconie considère: «L’Europe est une voie politique à condition qu’un esprit plus collectif soit atteint. Il faut faire émerger des solutions plus louables notamment par la mise en place d’une grande agence compétente pour la gestion urgente de cette crise qui frappe toute l’Europe».
Quant à la question de l’élargissement de l’Europe à d’autres pays, même s’il reste un grand défi nécessaire, elle est sur la ligne de Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne, qui affirme qu’il n’y aura «aucun autre élargissement» durant son mandat.
Cyril Robin Champigneul revient sur l’ambition de l’Europe dans tous les domaines et d’appeler «à l’union politique» pour une meilleure cohésion sociale, éducative et culturelle. Il évoque également la gestion, au niveau régional depuis 2014, des financements de fonds européens pour accompagner les porteurs de projets tout en simplifiant leurs démarches. Enfin à ses yeux, tout doit être tenté «pour ancrer l’idée européenne dans les mentalités régionales alors que beaucoup pensent que l’Europe est assez éloignée de ses concitoyens».
Sophie Joissains à qui revenait le mot de la fin après les interventions des jeunes démocrates et indépendants sur Erasmus et après que Pierre Alain Merger co-président du parti radical d’Aix ait abordé la citoyenneté européenne, a longuement évoqué le principe de subsidiarité dans l’action publique. Un principe qu’elle voudrait voir le plus souvent appliqué dans les instances européennes.
Jacky NAIDJA

Entretien avec Sophie Auconie : «l’Europe n’est pas une option»

Destimed : Selon vous, pourquoi l’Europe reste si éloignée de ses citoyens et comment ancrer l’idée européenne dans les mentalités régionales?
Sophie Auconie: L’Europe est éloignée de nous aujourd’hui parce que nous vivons une crise économique, sociale et politique difficile et qu’il nous faut trouver un exécutoire. L’Europe est, alors, la cible idéale. Les médias français ne parlent que très rarement de l’Europe et toujours dans des conditions qui lui sont défavorables. L’Europe est enseignée aux collégiens et aux lycéens de façon rébarbative et peu citoyenne. Les élus ne parlent jamais d’Europe même quand elle a une intervention concrète sur les territoires. En revanche, ils jettent facilement l’opprobre sur les institutions européennes quand un problème les touche même quand l’Europe n’y est pour rien. Voilà toutes les raisons qui éloignent l’Europe des citoyens européens.

Vous rentrez d’une visite en Italie avec François Bayrou après une rencontre avec les autorités Italiennes. Quelle est votre position politique sur la question des migrants sur l’arc méditerranéen en tant que centriste?
L’Europe n’est pas une option, c’est une nécessité vitale pour l’ensemble des citoyens européens. Mais elle manque d’ambitions pour la mise en œuvre de politiques majeures comme la politique d’immigration. Cette politique doit s’entendre dans une dimension européenne avec, premièrement, une Agence européenne d’immigration qui devra identifier les candidats à l’immigration. Cette Agence devra ensuite les mettre en relation avec les besoins des états-membres. Deuxièmement, une politique de recherche des trafiquants et passeurs qui commettent des crimes contre l’humanité. Ces criminels font des trafics en tout impunité. Il faut qu’avec les gouvernements africains nous mettions en œuvre des sanctions. Troisièmement une politique de développement dans les pays en difficulté économique, en relation avec les ONG par exemple, qui soit liée à une convention de retour qui oblige les gouvernements des pays d’origine à s’engager à accueillir les migrants économiques. Quatrièmement, une action européenne et solidaire d’accueil des migrants politiques par quotas, ce qui contribuera à rééquilibrer la problématique de déclin démographique.

Vous dites que le 21e siècle sera celui du continent de l’Afrique. Quel message, en tant qu’européenne convaincue, voulez-vous faire passer à ce propos?
Je pense que le soleil et le vent qui étaient des faiblesses pour ce pays jusqu’aprésent sont aujourd’hui des avantages. Grâce aux énergies renouvelables, ce continent sera un jour autonome d’un point de vue énergétique. Le captage de l’eau ou la construction de dessalement d’eau de mer ne rencontrera plus, pour les Africains, de difficultés liées à l’énergie. L’Afrique pourra alors assurer un développement agricole puis économique qui en fera, pour l’Europe, un partenaire économique facteur d’une nouvelle croissance.

Vous êtes aussi Gouverneur au Conseil Mondial de l’Eau, élue en juin 2012 à Doha au Qatar. Vous êtes ainsi la seule femme française élue à ce poste, quel est votre message pour faire avancer la cause de l’eau et de l’assainissement, particulièrement en Afrique?
Je souhaite, à travers le Conseil Mondial de l’eau œuvrer, avec mes collègues, pour que ces populations accèdent à l’eau et à l’assainissement. Pourquoi pas en s’organisant pour que cet accès à l’eau et à l’assainissement devienne un droit constitutionnel.

En tant que Présidente de Femmes au Centre que vous avez créée en 2009, vous allez participer à la mise en place de l’Association Femmes au centre du 13 à Marseille. Quels projets, quelles ambitions à ce sujet?
Les 801 clubs installés en France doivent débattre sur des sujets d’actualité afin d’alimenter les réflexions de nos Parlementaires sur la cause de la Femme et de la Famille. C’est aussi le lieu où nous verrons émerger de nouveaux talents féminins pour de prochains enjeux politiques sur nos territoires.
Propos recueillis par J.N.

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