Aix-en-Provence : l’Orchestre Français des Jeunes, magistral point d’orgue de la biennale des orchestres de jeunes au Grand Théâtre de Provence

Publié le 6 septembre 2015 à  2h10 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  19h55

Pour une photo souvenir, les musiciens de l’orchestre se sont retrouvés après la répétition générale du vendredi matin dans le hall du Grand Théâtre de Provence.( Photo M.E.)
Pour une photo souvenir, les musiciens de l’orchestre se sont retrouvés après la répétition générale du vendredi matin dans le hall du Grand Théâtre de Provence.( Photo M.E.)

La 9e résidence aixoise de l’Orchestre Français des Jeunes s’est achevée ce vendredi 4 septembre avec un concert qui restera dans les esprits et dans l’histoire de cette phalange musicale ; et ce pour plusieurs raisons. La première est la résultante du travail effectué à sa tête par le chef assistant, Mathieu Romano, puis par le maestro David Zinman. Le premier a idéalement préparé les 98 musiciens, âgés de 16 à 25 ans, à recevoir l’enseignement du second qui, du haut de ses 80 printemps, a donné à cet orchestre une cohésion résultant principalement de l’écoute mutuelle des uns et des autres, mais aussi un son digne des meilleurs ensembles. Pour preuve ce concert de fin de résidence où, en trois «mouvements» les jeunes musiciens ont parcouru une large palette entre la composition contemporaine d’Édith Canat de Chizy, la Symphonie n° 4 de Beethoven et la symphonie n°5 de Prokofiev.
De la première, les musiciens ont donné «La Ligne d’ombre», une composition de 2004. David Zinman en fait une lecture attentive, très aérienne et subtile, bénéficiant de la précision et de la concentration de tous les pupitres de son orchestre.
Pour la «Symphonie n° 4» de Beethoven, dont Robert Schumann disait qu’elle était «une menue dame grecque coincée entre deux dieux nordiques» (les symphonies n°3 et n°5), le maestro avait choisi le parti pris chambriste avec 22 violons (12 + 10), huit altos, six violoncelles et trois contrebasses. Une interprétation très mozartienne de cette partition qui permettait à l’OFJ de mettre en valeur les couleurs de ses cordes et la solidité de ses bois, ces derniers offrant une charpente solide à la pièce.
Pour terminer ce concert, c’est la monumentale symphonie n°5 de Prokofiev qui fermait le ban. Œuvre dite «de guerre» et «patriotique» elle nécessite un effectif conséquent permettant à l’orchestre de faire jouer la totalité de ses musiciens. David Zinman livre une lecture dense et très soutenue de la partition; aidé, en cela, par un orchestre attentif, volumineux, puissant et endurant. En fermant les yeux on se dit que les musiciens de cet ensemble doivent être sacrément chevronnés pour atteindre un tel niveau de densité et d’émotion, ce pour tous les pupitres… Difficile de mettre en exergue l’un ou l’autre de ces derniers, tous méritant l’ovation finale qui leur a été réservée. Et en ultime cadeau, ils offraient la marche de «L’Amour des trois oranges», du même Prokofiev, histoire d’avoir cet air dans la tête toute la nuit… Nous avons hâte, désormais, de les retrouver au mois de décembre prochain, pour un nouveau concert avec un nouveau programme dont le concerto pour piano n° 2 de Brahms avec Frédéric Neuburger en soliste. En attendant tous sont sur les routes d’une tournée qui les mène à Laon, le 6, Montreux, en Suisse, le 8, Besançon, le 10 et Grenoble le 12.
Michel EGEA

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