Aix-en-Provence : représentations de Théâtre Nô les 29 et 30 mai au Parc Saint-Mitre

Publié le 20 mai 2015 à  0h58 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  18h56

A l’occasion de la célébration des 20 ans du don du théâtre Nô à la Ville d’Aix-en-Provence, Maître Tanshu Kano se déplacera exceptionnellement de Kumamoto au Japon afin de donner deux représentations uniques de Nô. La troupe, composée de 25 acteurs, jouera deux pièces issues de la tradition du Nô japonais, mais spécialement mises en scène pour le public aixois.

Le théâtre Nô, une scène unique en Europe

Théâtre Nô d'Aix-en-Provence seule scène en bois de cyprès du Japon (hinoki) (Photo Association du pays d'Aix) )
Théâtre Nô d’Aix-en-Provence seule scène en bois de cyprès du Japon (hinoki) (Photo Association du pays d’Aix) )

Parmi les monuments les plus particuliers d’Aix-en-Provence figure le théâtre Nô. Il a été offert en 1992 à la Ville d’Aix-en-Provence par la famille Kano, dynastie réputée de l’art ancestral du Nô. Ce théâtre constitue une exception mondiale car il est la seule scène de théâtre Nô en bois de cyprès du Japon (hinoki), originale, construite et utilisée au pays du Soleil-Levant, qui soit en dehors de l’archipel. Ce don de grande marque a été le point de départ de multiples échanges avec Aix-en-Provence. En effet, le théâtre Nô est un élément important dans les relations de la Ville avec celle de Kumamoto. Régulièrement, le lieu a servi d’écrin pour diverses manifestations autour du Nô. Et son installation dans le parc Saint Mitre va inscrire la scène (le butaï) et son enveloppe en tant qu’élément culturel dans un vaste ensemble naturel, permettant la recherche de synergies avec son environnement naturel, patrimonial et urbain. Cela permettra d’élargir la fonction initiale de cet élément patrimonial à d’autres usages : culturels, éducatifs, touristiques et même environnementaux. Le théâtre Nô puise sa source dans les formes les plus anciennes du théâtre japonais, durant l’Antiquité. Après plusieurs évolutions, cette forme théâtrale est codifiée au XVe siècle. Les danses profanes exécutées lors des fêtes religieuses célébrées dans les campagnes imposent désormais des règles strictes pour les kimonos, les masques, la musique, la scène. Le théâtre Nô, joué uniquement par des hommes, devient alors un art raffiné destinée à l’élite militaire et politique du Japon.
Vêtus de somptueux costumes et de masques (il en existe 138 différents, sculptés en bois de cyprès, puis peints et laqués), les acteurs jouent des drames lyriques au style dépouillé, alliant des chroniques en vers à des pantomimes dansées. Ils sont accompagnés par quatre musiciens et un chœur, sur une scène aux caractéristiques tout autant codifiées. Elle mesure environ 6 mètres de côté, surplombée d’un toit traditionnel shintô soutenu par 5 piliers en bois. Une représentation simple et traditionnelle d’un pin japonais orne généralement le fond.

Maître Tanshu Kano

Né en 1937 à Kumamoto, aître Tanshu Kano est le 4e fils de Isao Kano, acteur de théâtre de Nô, et descendant du peintre officiel du Seigneur Hosokawa à Kumamoto. La troupe de Maître Kano appartient à l’école Kita, l’une des 5 écoles de « Shité » du théâtre Nô existant au Japon. Il reçoit en 1986 le titre de Bien spirituel vivant attribué par l’Association Japonaise de Nô.
Il propose le vendredi 29 mai à 20 heures : Shakkyo, le pont de pierre, cette pièce traditionnelle met en scène un moine qui voyage en Chine et qui rencontre auprès d’un pont de pierre un jeune garçon qui lui raconte l’histoire de ce lieu. Un lion sacré et son fils apparaissent de l’autre côté du pont et entament une danse nommée Ren Jishi.
Puis, le samedi 30 mai, la troupe présentera Sei O Bo, Reine-mère de l’Occident, il s’agit d’une pièce de Nô qui puise son origine dans la tradition chinoise et qui est généralement jouée pour les cérémonies de mariage. Sei O Bo, offre à l’empereur des pêches mystérieuses qui rendent immortels ceux qui les mangent.
Entrée libre

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