Amende de 4285 € infligée par la ville de Marseille à Emmaüs: la communauté défend l’honneur et l’image du mouvement dans une lettre ouverte

Publié le 9 décembre 2019 à  22h10 - Dernière mise à  jour le 29 octobre 2022 à  13h28

Dans une lettre recommandée en date du 27 novembre signée de Marie-Louise Lota, adjointe LR aux emplacements publics, la municipalité somme Emmaüs de s’acquitter de la somme de 4 285 euros. Une contravention dressée pour «affichage sauvage sur la voie publique (…) aussi incivique qu’irrégulier qui constitue une infraction». A la suite de la levée de bouclier de nombre de Marseillaises et Marseillais contre cette amende en direction d’une association qui œuvre pour les plus démunis, la Ville annonce qu’elle reversera «les 4 285 euros de cette amende, sitôt qu’ils auront été payés, à une association caritative.» Et pour éclairer la lanterne de la ville de Marseille, dans une lettre ouverte adressée Marie-Louise Lota, la communauté Emmaüs déclare: «Vous nous accusez sans preuve, ni sommation, nous vous déclarons solennellement et publiquement que l’affichage sauvage des affiches des États Généraux n’a été ni organisé, ni commandité, ni effectué par la communauté Emmaüs ; En conséquence nous vous demandons instamment d’annuler cette contravention pour que cette tempête dans un verre d’eau , ne nous prive pas de l’énergie que notre association met tous les jours à combattre l’exclusion et la misère dans la ville Marseille»
P.M.-C.

© Emmaüs
© Emmaüs

La Lettre ouverte à Madame Marie-Louise Lota, adjointe au maire de Marseille en charge des emplacements publics

Nous avons reçu le 4 décembre 2019 un courrier recommandé daté du 27 novembre 2019 émanant de vos services dont l’objet est une « procédure de mise en recouvrement – affichage sauvage sur le domaine public » référencé : DP/MR/CP – N° 081119. Cette lettre nous informe que notre communauté se serait rendue coupable d’un délit «d’affiche sauvage de 279 affiches sur le domaine public » pour l’annonce des États Généraux de Marseille. Nous souhaiterions au préalable vous informer que contrairement à vos allégations dans le journal La Provence du 6 Décembre 2019, dans lequel vous déclarez «s’ils nous avaient contactés quand nous les avons mis en demeure, il y a deux mois, nous aurions pu trouver des solutions » nous vous informons que nous n’avons au préalable reçu aucun courrier simple ou recommandé, ni d’e-mail ni de SMS et ni même un appel ou message téléphonique ; par contre, nous avons réagi instantanément, le jour même de la réception de votre courrier daté du 27 novembre 2019, en appelant votre service à 11h45 au 0491559322 pour expliquer notre effarement face à cette amende qui ne nous concerne pas. En effet aucune affiche des États Généraux de Marseille n’a été détenue par la communauté Emmaüs ou l’un de ses membres. Nous sommes en mesure de vous déclarer qu’aucun véhicule, bénévole, compagnon ou salarié n’a été impliqué, de quelque manière que ce soit, dans une opération de collage d’affiche relative à la manifestation des États Généraux de Marseille.
L’organisation des États Généraux de Marseille a été portée par plus de 60 organisations associatives, syndicales ou citoyennes, notre implication dans l’organisation de la manifestation se rapporte à l’envoi d’un e-mail d’un membre de notre association à Madame la Doyenne de la Faculté de Saint Charles pour lui demander d’accepter d’accueillir favorablement la demande du collectif des 60 organisations, pour la mise à disposition des locaux. Depuis 70 ans, les communautés Emmaüs ont pour habitude d’assumer de contrevenir à la loi lorsqu’elles le font par solidarité à l’égard des plus démunis, comme le dit l’Abbé Pierre « Il y a une loi avant les lois : pour venir en aide à un humain sans toit, sans pain, privé de soins, il faut braver toutes les lois» mais dans l’affaire dans laquelle vous nous accusez sans preuve, ni sommation, nous vous déclarons solennellement et publiquement que l’affichage sauvage des affiches des États Généraux n’a été ni organisé, ni commandité, ni effectué par la communauté Emmaüs; en conséquence nous vous demandons instamment d’annuler cette contravention pour que cette tempête dans un verre d’eau, ne nous prive pas de l’énergie que notre association met tous les jours à combattre l’exclusion et la misère dans la ville Marseille. Le cas échéant, nous sommes, à notre corps défendant, prêt à engager les recours auprès des tribunaux compétents pour la demande d’annulation et pour l’atteinte à l’honneur et à l’image de notre mouvement

Dans l’attente de votre réponse, nous prions Madame l’adjointe, d’accepter nos salutations

Articles similaires

Aller au contenu principal