Appel à projets pour la Grande Forme de la Ciotat: Compositeworks inquiet sur son devenir

Publié le 25 juin 2016 à  0h23 - Dernière mise à  jour le 28 octobre 2022 à  15h27

Candidat à l’appel à projets lancé par la Semidep pour l’exploitation de la Grande Forme de la Ciotat pour les 3 ans à venir, Compositeworks -basée à la Ciotat depuis 1998 et aujourd’hui n°2 mondial du refit de mega-yachts- exprime son inquiétude et son incompréhension quant à la rumeur de l’attribution du marché à une entreprise allemande qui devrait être officialisée lors du Conseil d’Administration de la Semidep du mercredi 29 juin prochain.

Un danger pour l’emploi et l’économie locale

La Grande Forme de la Ciotat accueille des yachts de plus de 80 mètres venus du monde entier (Photo D.R.)
La Grande Forme de la Ciotat accueille des yachts de plus de 80 mètres venus du monde entier (Photo D.R.)

«Après 20 ans d’investissement sur ce site et de relation de confiance avec la Semidep, nous vivrions ce choix comme une trahison, une amputation de notre activité et un coup d’arrêt à tous nos projets de développement à La Ciotat», explique Ben Mennem, Président fondateur de Compositeworks, qui a été l’une des premières entreprises à s’installer à La Ciotat en 1998. « Nous sommes également, poursuit-il, très surpris par le fait qu’une société allemande, détenue par une holding financière hollandaise, puisse l’emporter au détriment de Compositeworks, société ciotadenne et de Monaco Marine, dans une période où le savoir-faire local est de plus en plus privilégié». «Depuis une dizaine d’années, nous sommes les seuls utilisateurs de la Grande Forme où nous accueillons des yachts de plus de 80 mètres venus du monde entier. Si la Semidep nous ampute de ce site, nous serons contraints d’envisager des licenciements et de stopper notre politique d’investissements, ce qui aura aussi des répercussions pour nos 250 sous-traitants».

Des interrogations sur la crédibilité de la société allemande

«Bien que Blohm & Voss soit un grand nom historique de la construction de bateaux commerciaux et militaires, la société -qui a été rachetée en janvier 2012 par un fonds d’investissement anglais, Star Capital, puis revendue en février 2016 à une holding financière hollandaise- a vu les performances de son activité yachting chuter avec des pertes cumulées de 16 millions d’euros sur les 3 dernières années (source : dun & bradstreet). Aucun bateau n’a été construit ou commandé depuis son rachat et 120 de ses salariés allemands sont aujourd’hui inquiets pour leur emploi. Selon le Financial Times, Star Capital aurait même annoncé vouloir revendre la société dès son acquisition», indique Ben Mennem. De son côté, Compositeworks s’engage à avoir une occupation maximale de la Grande Forme, avec un investissement mobilisable de 3,4 millions à 3 ans et 20 millions d’euros à 5 ans et 400 emplois directs et indirects prévus (dont 80 postes pour le retour à l’emploi) dans les 3 années à venir. Un espace indispensable à Compositeworks qui manque déjà d’espace et serait, sinon, obligé de partir se développer en dehors du territoire métropolitain.

Chiffres clés de Compositeworks

– 43 millions d’euros de CA
-100 salariés et 300 emplois indirects et 100 emplois induits
-250 sous-traitants dont les ¾ en Paca
-22 millions d’euros de chiffres d’affaires redistribués aux sous-traitants
-10 millions d’€ de consommation locale induite
-Plus de 800 refits réalisés depuis sa création en 1998 (pour plus de 25% de la flotte mondiale de mega-yachts)
-25% de CA réalisé sur des yachts de plus de 80 mètres

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