Association de Criminologie du Bassin Méditerranéen : un bon filon à Gréasque pour l’intelligence économique

Publié le 31 octobre 2016 à  21h17 - Dernière mise à  jour le 28 octobre 2022 à  15h40

Dominique Ciravegna, Jean-Luc Turzo, Bernadette Leroy, Marilyne Baas-Durand, le lieutenant-Colonel Christophe Clarinard, Guy Puech et le puits Hély d’Oissel (Photo D.R)
Dominique Ciravegna, Jean-Luc Turzo, Bernadette Leroy, Marilyne Baas-Durand, le lieutenant-Colonel Christophe Clarinard, Guy Puech et le puits Hély d’Oissel (Photo D.R)

Après un premier rendez-vous à la Fondation du Camp des Milles, c’est au Musée de la mine de Gréasque que s’est tenu le deuxième «Rendez-vous de l’Intelligence Économique» sur le thème de «l’Attractivité territoriale» organisé par l’Association de Criminologie du Bassin Méditerranéen (ACBM). Occasion de rappeler toute l’intelligence et le courage qui ont été à l’œuvre, au cours des siècles, pour extraire le charbon et de découvrir un musée, déjà passionnant, qui ne demande qu’à prendre de l’ampleur. Bernadette Leroy, la Présidente de l’ACBM et d’Aesatis explique: «Nous avons décidé de présenter l’intelligence économique à travers la mine car elle a su s’appuyer sur les trois piliers de cette intelligence: la veille, la protection et l’influence. Il s’agissait de trouver le charbon, ce qui fut fait. Il n’était pas de très bonne qualité, on a trouvé un débouché et tout cela en développant la sécurité des mineurs, les techniques de production et en protégeant les innovations. Et, ainsi, une région s’est développée grâce à la mine et une cohésion sociale faite de fraternité, de solidarité a vu le jour ici. Mais, que se passe-t-il lorsque la mine ferme?». Jean-Luc Turzo, président de l’association du Musée de la mine de Gréasque déplore:«La France n’a plus suffisamment d’entreprises de main d’œuvre, ces dernières apportaient, telle la mine, de la richesse et du travail pour tous». Marilyne Baas-Durand, adjointe déléguée à la Communication, Développement Durable et Tourisme à la mairie de Gréasque met en avant la volonté de s’adapter à la nouvelle donne, ne cache pas que la commune a de grandes ambitions: «Nous souhaitons avec le projet « PHO2 » redonner de l’oxygène à ce site en recréant une galerie du fond permettant de découvrir les techniques utilisées au fil du temps. Nous allons proposer des animations, de la restauration et créer ainsi une cinquantaine d’emplois. Nous avons aussi un biscuit, la navette du mineur que nous allons lancer le 4 décembre, à l’occasion de la Sainte-Barbe lors de laquelle une procession est organisée dans la ville avant l’embrasement, en soirée, du chevalement du puits Hély d’Oissel ».

La gendarmerie est engagée dans la lutte contre les atteintes économiques

Le lieutenant-Colonel Christophe Clarinard, référent Intelligence économique de la Gendarmerie Nationale pour la Région Provence-Alpes-Côte insiste sur la sécurité. Car, précise-t-il: «L’attractivité passe par là. Raison pour laquelle la gendarmerie est engagée dans la lutte contre les atteintes économiques, au moyen d’actions de sensibilisation, de prévention et d’accompagnement judiciaire. Il s’agit aussi pour nous d’identifier les entreprises présentant une sensibilité particulière, d’alerter en cas de signaux faibles ou d’atteinte constatée en agissant auprès des autorités et services compétents et, ce faisant, de protéger les entreprises». Et d’indiquer qu’il existe des référents sécurité dans chaque brigade et que la consultation est gratuite. «L’analyse, poursuit-il, que peut faire la gendarmerie comme la police en zone urbaine répond à 90% de la menace, les 10% restants relèvent du marché commercial». Il met enfin l’accent sur le dispositif tranquillité vacances, «on informe la gendarmerie et des patrouilles passent » et annonce la mise en place d’un dispositif «tranquillité entreprise».
Guy Puech est président d’Altersis, société de services en informatiques fondée en 2008 à Aix-en-Provence et vice-président de l’UPE 13 développe d’autres angles de l’attractivité: «Plusieurs facteurs y concourent parmi lesquels le logement, les transports, les infrastructures, les salaires. Puis des facteurs géographiques et là, que dire avec la mer, le soleil, la beauté des sites». Puis de mettre l’accent sur deux dossiers où une action s’impose à ses yeux: l’aéroport Marseille-Provence et la création d’une marque pour le territoire: «l’aéroport va être privatisé, si nous ne nous mobilisons pas il va être acheté par les Chinois ou les Indiens et nous perdrons la maîtrise sur un outil stratégique pour le rayonnement du territoire. Et puis, il faut s’inspirer de ce qui marche ailleurs. La métropole lyonnaise a créé avec succès la marque OnlyLyon fruit d’une bonne coopération entre le politique et l’économique». Dominique Ciravegna, au nom de Sécurité économique et compétitivité des entreprises en Méditerranée Cesem, ne cache pas son émotion lorsqu’il prend la parole: «Je suis fils, petit-fils et arrière petit-fils de mineur et je sais à quel point la mine donne des valeurs qui rassemblent. Au fond, tout le monde est pareil face au danger, il n’y a pas de couleur de peau, tous ont la même gueule noire. Seuls les accents différaient, les gens ici, venaient d’autres régions, d’autres pays, ensemble ils sortaient le charbon pour produire de l’énergie pour ce pays»
Michel CAIRE

Articles similaires

Aller au contenu principal