Publié le 8 avril 2019 à 16h09 - Dernière mise à jour le 28 octobre 2022 à 23h38
AtmoSud vient de présenter à Marseille, le projet Climaera qui s’intègre dans le programme de coopération franco-italien Alcotra, sous l’égide de l’Union européenne sur une période de trois ans (2017-2020).
Ce programme, doit permettre à la fois d’évaluer la qualité de l’air entre plusieurs régions françaises (Provence-Alpes-Côte d’Azur et Auvergne-Rhône-Alpes) et italiennes (Ligurie, Piémont et vallée d’Aoste) en tenant compte des changements climatiques; élaborer des préconisations pour diminuer les gaz à effet de serre et polluants, grâce à des scénarii d’émissions à l’horizon 2030 et 2050 et enfin à une hiérarchisation des mesures à prendre en compte. Ces modélisations pourront aider les décideurs politiques de ces territoires à anticiper des actions adaptées (renouvellement des équipements de chauffage et du parc automobile, développement des transports collectifs…) et enfin mieux comprendre les freins du grand public face aux changements des comportements et définir les messages et outils les plus adaptés pour y répondre. «La zone transfrontalière entre la France et l’Italie partage une « atmosphère » commune. Ce programme est un exemple concret de collaboration internationale pour améliorer la qualité de notre air et lutter contre le réchauffement climatique», rappelle Damien Piga, responsable du service modélisation d’AtmoSud. Alexandre Armengaud, ingénieur d’études chez AtmoSud, responsable de la coopération Climaera met en exergue un programme qui intègre aussi le changement climatique ce qui n’est pas le cas «des plans et programmes déjà existants sur la qualité de l’air». Au final ce projet va permettre d’avoir «non seulement les cartes de la qualité de l’air, des concentrations de la pollution de demain mais, en plus, des cartes qui nous diront quels sont les secteurs, quels sont les endroits où il faudra réduire ces émissions polluantes. On aura une hiérarchisation des secteurs d’activité qu’il faut traiter en priorité», assure-t-il. En ce qui concerne les particules, Alexandre Armengaud cite entre autres, «le trafic routier sera vraisemblablement un secteur qui ressortira des calculs mais également, le chauffage au bois avec notamment la possibilité d’utiliser des poêles à bois plus performants, qui auront une meilleure combustion et qui rejetteront moins de particules dans l’’atmosphère.» Parmi les objectifs de Climaera, figure aussi le message à transmettre au grand public afin qu’il contribue à cette lutte contre la pollution de l’air. Un sondage a été réalisé sur le projet, en Italie et en France, avec plus de 1 000 réponses. Alexandre Armengaud analyse : «Les citoyens s’approprient de plus en plus cette question, s’en inquiètent et ils sont prêts à agir au quotidien pour réduire leurs émissions polluantes mais, à partir du moment où les actions sont faciles. Ils sont prêts à aérer leurs pièces, à investir de l’argent dans le cadre du chauffage (… ) en revanche, ils sont plus réticents sur la question de la voiture (…) c’est là que les politiques publiques avec les investissements sur les transports en commun permettraient d’aider tout un chacun». Ce sondage montre que le citoyen ne veut pas modifier son comportement et qu’il souhaite que les voitures soient moins polluantes, «chacun compte sur l’amélioration technologique (…) qui permet de ne pas changer ses petites habitudes, mais cette transition technologique arrive, et elle est encore un peu chère, pour l’instant…». Il rappelle enfin que le coût de la pollution de l’air est de plus de 100 milliards d’euros au niveau de la France, ce qui englobe l’ensemble des coûts inhérents à des problèmes respiratoires, des problèmes de santé multiples… Entretien alexandre_armengaud_atmo_sud_5_04_2019.mp3