Attentat de Nice: et sonne le glas…

Publié le 29 octobre 2020 à  22h51 - Dernière mise à  jour le 31 octobre 2022 à  12h19

Emmanuel Macron et le maire de Nice, Christian Estrosi saluent la police et l'Armée (Photo capture d'écran)
Emmanuel Macron et le maire de Nice, Christian Estrosi saluent la police et l’Armée (Photo capture d’écran)

Il est des jours d’horreur. La France, la ville de Nice vient, une nouvelle fois, de subir un attentat. Trois personnes, deux femmes et un homme, sont mortes, assassinées dans la basilique Notre-Dame ce jeudi 29 octobre, vers 9 heures du matin lors d’une attaque au couteau dont l’auteur, un jeune Tunisien, a été arrêté par la police municipale. Grièvement blessé par les forces de l’ordre lors de son interpellation, il a été transporté à l’hôpital Pasteur de Nice. Dans l’après-midi, Emmanuel Macron, le Président de la République, s’est rendu sur place. Il devait déclarer: «C’est la France qui est attaquée» avant de plaider en faveur de l’unité de la Nation: «Nous devons dans ces moments nous unir et ne rien céder à l’esprit de division». Et c’est bien là que réside l’enjeu pour le Président de la République: «Si nous sommes attaqués c’est pour les valeurs qui sont les nôtres». Avant de lancer: «Nous ne céderons rien».

«Un message de détermination absolue, de fermeté absolue et un message d’unité»

Et le Président d’annoncer que d’avantage de militaires seront mobilisés dans le cadre de l’opération Sentinelle, les effectifs passeront de 3 000 à 7 000 militaires mobilisés. Il entend envoyer dans ce contexte, «un message de détermination absolue, de fermeté absolue et un message d’unité. En France il n’existe qu’une communauté nationale». Propos d’autant plus important que, peu avant l’attaque de Nice, en Avignon, un homme muni d’une arme de poing a été abattu par la police après avoir menacé des passants ainsi qu’un commerçant maghrébin. Il avait affirmé alors appartenir à « Génération identitaire ». Puis, à Lyon, un Afghan, armé d’un couteau, proche de passer à l’acte, a été interpellé. Le maire de Nice, Christian Estrosi, devait pour sa part remercier les «policiers municipaux et toutes les autres forces de l’ordre mobilisées. C’est leur sang-froid et leur comportement héroïque qui a permis la neutralisation rapide de ce barbare alors qu’il se trouvait encore dans la Basilique Notre-Dame». Avant de dénoncer «le pire des geste que l’on puisse accomplir dans une Église», comme le professeur Samuel Paty, pour au moins l’une d’entre-elle, devait-il préciser.

«Notre pays ne peut plus se contenter des lois de la paix pour anéantir l’islamo fascisme»

Et Christian Estrosi d’affirmer: «Notre pays ne peut plus se contenter des lois de la paix pour anéantir l’islamo fascisme». Il indique à ce propos: L’assaillant n’a cessé de répéter devant nous « Allah Akbar » alors qu’il était médicalisé sur place». Le parquet national antiterroriste a été saisi. Une enquête, confiée à La Direction centrale de la police judiciaire et à la Direction générale de la sécurité intérieure à été ouverte pour «assassinat en relation avec une entreprise terroriste, tentative d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste et association de malfaiteurs terroriste criminelle». Alors qu’à 15 heures toutes les églises de France ont sonné le glas, dans un communiqué, cosigné par l’archevêque de Rouen, Mgr Dominique Lebrun, Roseline Hamel, la sœur du prêtre Hamel, assassiné en 2016 dans son église de Saint-Etienne-du-Rouvray (Seine-Maritime), a adressé ses pensées émues aux familles des victimes de Nice. Elle écrit: «Le Dieu qui demande de tuer n’existe pas. C’est un leurre, pire, une idole qui incarne l’esprit du Mal» et d’affirmer: «Avec l’aide des non-croyants, nous devons abattre cette idole». Le texte poursuit: «La justice, la paix, l’amour vaincront. Nous le croyons, même si aujourd’hui nous pleurons». Mohammed Moussaoui, le président du Conseil français du culte musulman a publié un tweet dans lequel il condamne «avec force l’attentat terroriste qui s’est produit à la basilique Notre-Dame de Nice. En signe de Deuil et de solidarité avec les victimes et leurs proches» et appelle les musulmans de France «à annuler toutes les festivités de la fête du Mawlid».

C’est ensuite le Conseil Français du culte Musulman (CFCM) qui, dans un communiqué, condamne «avec la plus grande vigueur» l’attentat terroriste. Il présente «ses sincères condoléances aux familles des victimes et à leurs proches et souhaite un prompt rétablissement aux blessés». A la suite de son président, «en signe de deuil et de solidarité avec les familles des victimes et les catholiques de France, le CFCM appelle les musulmans de France à annuler toutes les festivités du Mawlid, commémorant la naissance du Prophète Muhammad (PBSL)». Le CFCM appelle encore les responsables musulmans à fermer leurs mosquées jusqu’à nouvel ordre, «dès ce soir après la prière de la nuit et de faire de ce dernier moment de prière l’occasion d’un hommage et d’un recueillement en la mémoire des victimes». Un CFCM qui «a été profondément touché par le message de paix et de fraternité que Mgr. Éric de Moulins-Beaufort a transmis au président du CFCM. Très affecté par cet acte terroriste, le président de la Conférence des Évêques de France (CEF) a formulé le vœu que « la peur ne l’emporte pas, ni la haine» et que « la colère doit se transformer toujours en énergie pour le plus grand bien».

«La caricature est une culture dans notre pays. Cette culture nous devons apprendre à nos enfants à l’appréhender»

Sur France Info, le président du Conseil français du culte musulman devait dénoncer: «Ces actes sont un affront à notre foi et à notre religion, nous devons les dénoncer avec force». Pour lui, les justifier par les caricatures «est en soi une profanation et une trahison du message du Prophète. Rien ne peut justifier cet acte et je regrette que certains, de l’étranger, aient pu attiser les tensions en lien avec la publication des caricatures». Concernant ces dernières il déclare: «la caricature est une culture dans notre pays. Cette culture nous devons apprendre à nos enfants à l’appréhender, de comprendre sa place. Nous devons apprendre à avoir confiance dans nos enseignants. Ils trouveront les mots pour l’expliquer à nos enfants, pour avoir du détachement. Nos enfants doivent être préparés à cette culture». La Fondation Islam de France devait également publier un tweet: «Encore un massacre insupportable. S’en prendre à des innocents dans un lieu de culte ajoute à l’ignominie. Cette épreuve nous meurtrit une fois de plus. Condamnation absolue et invariable du terrorisme. Totale solidarité avec les familles».


«Le Pape François prie pour les victimes et leurs proches, pour que la violence cesse, pour que nous nous regardions à nouveau comme des frères et des sœurs et non comme des ennemis, pour que le peuple français bien-aimé réagisse, uni, au mal par le bien», indique le Vatican.
Michel CAIRE

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