Au Grand Théâtre de Provence, Kit Armstrong magnifie Mozart et l’Orchestre de chambre de Bâle illumine Schubert

Publié le 11 janvier 2017 à  11h49 - Dernière mise à  jour le 29 octobre 2022 à  13h45

Kit Armstrong retrouvait mardi soir, avec plaisir, la salle du Grand Théâtre de Provence (Photo Caroline Doutre)
Kit Armstrong retrouvait mardi soir, avec plaisir, la salle du Grand Théâtre de Provence (Photo Caroline Doutre)

Dans la famille «petits génies» Kit Armstrong tient bien sa place; non loin de Mozart. Et lorsque le premier décide de jouer les oeuvres du second, ce ne peut être qu’un moment d’exception. Mardi soir, au Grand Théâtre de Provence, devant l’Orchestre de chambre de Bâle, ce n’est pas un, mais deux concertos du Salzbourgeois que le jeune pianiste avait décidé d’offrir au public qui avait pour lui les yeux de Chimène. Il faut dire que c’est le festival de Pâques, qui l’a révélé en 2015 lorsqu’il est venu remplacer au pied levé Krystian Zimerman. Chercheur en mathématiques pures, polyglotte, compositeur, le prodige déniché par Renaud Capuçon est tout sauf un OVNI et mène désormais une carrière internationale sans pour autant laisser tomber ses autres passions. Mardi, c’est donc avec Mozart qu’il avait choisi de fêter ses retrouvailles avec les Aixois. Si le concerto n°12, donné en première partie, a fait l’objet d’une interprétation très académique, sans faille mais sans trop de sensualité et d’émotion, le n°25 donné après la pause, était un modèle du genre. Devant un orchestre qui avait retrouvé de la chair et de la consistance, Kit Armstrong ciselait une partition d’une limpidité extrême. Pureté et beauté ont caractérisé cette interprétation accueillie plus que chaleureusement par l’auditoire. Et c’est après un prélude et fugue de Bach que le pianiste prenait congés de son public ravi. Suivait la Symphonie n°5 de Franz Schubert donnée avec une rare élégance par la trentaine d’instrumentistes de l’Orchestre de chambre de Bâle sous la direction de son premier violon Annders Kjellberg Nilsson. Une interprétation dense et soyeuse, précise et chatoyante, bénéficiant du son unique délivré par les instruments d’époque joués par les musiciens. Un beau moment qui a, semble-t-il, fait l’unanimité dans la salle…
Michel EGEA

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