Budget 2018 de Paca – Renaud Muselier affiche ses trois priorités: économie et emploi, éducation, environnement

Publié le 15 décembre 2017 à  1h21 - Dernière mise à  jour le 28 octobre 2022 à  17h50

«Ce budget 2018, c’est mon premier budget de Président. J’ai donc voulu y mettre ma patte. Lui donner une orientation politique forte», déclare Renaud Muselier, le président LR de la Région Provence Alpes-Côte d’Azur en présentant ce budget primitif qui s’élève à 2,474 milliards d’euros, en hausse de 108,5M€ par rapport à 2017 (+4,6%).

Renaud Muselier a présenté le budget primitif 2018 de la Région Paca  (Photo Robert Poulain)
Renaud Muselier a présenté le budget primitif 2018 de la Région Paca (Photo Robert Poulain)
Le Président de Région annonce: «Nous avons fait le choix de recentrer notre collectivité sur ses compétences. Car qui fait tout, finit par ne rien faire». Rappelle les compétences obligatoires «très importantes» telles que les transports, le développement économique, les lycées, la formation professionnelle, la politique culturelle, le développement de l’agriculture… Avant d’ajouter: «J’ai voulu que ce budget donne de la clarté, de la lisibilité et de la visibilité à notre action. Il est marqué du sceau de notre ambition collective: avoir une COP d’avance. Nous serons donc la première Région d’Europe à respecter les accords sur le climat de la COP 21; décliner le pacte mondial de l’ONU sur l’environnement». Le président de Région affiche ses trois priorités politiques : économie et emploi, éducation, environnement. Dans le même temps, il ne manque pas de dénoncer: «En nous demandant des efforts supplémentaires, le gouvernement menace désormais notre investissement et la qualité de nos services publics. Et, faut-il rappeler que l’investissement des collectivités représente 70% de l’investissement en France». «L’année 2018, signale-t-il, s’inscrit dans la continuité des autres années depuis 2014 en matière de désengagement de l’État. Ainsi depuis, notre collectivité s’est vue ponctionner plus de 400M€ par l’État». Il considère que depuis le début du quinquennat d’Emmanuel Macron, «il y a de vraies réussites» au rang desquelles, cite-t-il : le retour de la France sur la scène internationale, la réforme du droit du travail, son ministre de l’Éducation nationale… mais juge-t-il: «Il y a aussi d’importantes erreurs.» Parmi les erreurs du Chef de l’État, il regrette «sa relation avec les élus locaux». Évoquant: «Cette volonté de tout recentraliser, cette forme de mépris pour les collectivités. Ceci conduit à un désengagement de l’État toujours plus fort et à des décisions injustes et inefficaces». Et parle d’un État qui demande des efforts «sans se les appliquer à lui-même». Regrette que «le gouvernement demande les mêmes efforts aux collectivités qui sont bien gérées et qui ont déjà taillé dans leurs dépenses de fonctionnement qu’aux collectivités qui vivent encore au-dessus de leurs moyens». Il souligne à ce propos : «Nous avons été désignés, cet été, par le journal « Les Échos » comme la Région la mieux gérée de France. Ce qui est d’autant plus remarquable que selon un audit KPMG, nous avons hérité de la Région la plus mal gérée de France». Évoque la première année du mandat, avec Christian Estrosi :«nous avons réalisé 70M€ d’économies sur les frais de fonctionnement de la collectivité ». Se félicite notamment d’avoir augmenté l’épargne de 10%, soit +26,5 millions d’euros, dans ce budget 2018 par rapport à l’an dernier «et notre capacité de désendettement baisse encore de 0,4 années pour se porter à 9,4 années»,indique-t-il.

«Afin de se conformer à la loi NOTRe, nous avons, avec les élus de ma majorité, fait le choix d’arrêter certaines actions»

Dans ce contexte, il considère nécessaire de se recentrer sur ses compétences et sur ses priorités politiques. «Pour donner de la lisibilité à notre action, poursuit-il, et afin de se conformer à la loi NOTRe, nous avons, avec les élus de ma majorité, fait le choix d’arrêter certaines actions.» Cite en premier lieu l’habitat: «Cette compétence relève désormais des EPCI -Métropoles et Intercommunalités- depuis la loi NOTRe. La réhabilitation du parc public de logements, la production de logements sociaux, les acquisitions foncières des bailleurs et des collectivités ne feront donc plus l’objet de subventions directes aux bailleurs». Mais, annonce: «Dans le cadre de notre politique d’aménagement du territoire à travers les Contrats Régionaux d’Équilibre Territorial (CRET), si les communes considèrent cela comme prioritaire, nous continuerons à les soutenir dans le cadre de l’enveloppe dévolue à leur CRET. Par ailleurs, nous avons fait le choix de continuer à intervenir en faveur de la rénovation énergétique des parcs privés et publics de logements pour plus de 2,8M€». Il assure cependant: «Nous continuerons en 2018 à honorer nos engagements dans le programme de l’Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine (ANRU) qui ont été contractualisés précédemment».
Il en vient à la politique sociale: «La loi NOTRe est très claire sur la question de la politique sociale qui est une compétence des Départements. C’est donc aux Conseils départementaux de financer le fonctionnement des centres sociaux et des chantiers d’insertion». Là encore, il ajoute: «Afin de ne pas abandonner les centres sociaux, nous avons fait le choix de leur laisser la possibilité, pour l’année 2018, de répondre à des appels à projets de la Région sur des actions spécifiques répondant à nos priorités. Pour les chantiers d’insertion, nous procédons à un désengagement progressif d’ici à l’année prochaine. Concernant les contrats de ville, nous ne les financerons plus en 2018 car ils ne sont que lourdeur administrative». Et de considérer: «La politique de la ville, la politique sociale, nous en faisons tous les jours dans nos compétences de droit commun. En subventionnant des associations culturelles dans des quartiers politiques de la ville, on fait de la politique de la ville sans avoir à passer par les contrats de ville».

«Notre priorité c’est de rendre notre territoire attractif pour attirer des entreprises et gagner la bataille pour l’emploi»

Renaud Muselier aborde ses priorités. En matière d’économie et d’emploi, il affirme:
«Notre priorité c’est de rendre notre territoire attractif pour attirer des entreprises et gagner la bataille pour l’emploi». Il revient sur les outils qui ont été créés depuis le début du mandat et qui vont se voir renforcer en 2018 et, en premier lieu, le fonds d’investissement pour les Entreprises de la Région: «Il nous permet d’accompagner nos TPE-PME en soutenant leurs projets innovants ou en rentrant temporairement dans leur capital lorsqu’elles sont en difficultés. En 2018, nous augmentons le capital de notre fonds d’investissement à 300M€ soit +15% par rapport à 2017. Grâce au Fonds d’investissement pour les entreprises de la Région (FIER), nous avons déjà accompagné plus de 3 000 entreprises pour 30M€ de fonds régionaux. Cet outil nous a également permis de mobiliser près de 30M€ de fonds européens et nous sommes en négociation avec Bruxelles pour en mobiliser 20 supplémentaires». Il en vient aux Opérations d’Intérêt Régional (OIR) pour mettre en avant 3 chiffres: 1 milliard d’euros d’investissement, 50 000 emplois, 500 nouvelles entreprises implantées sur le territoire. Et de signaler que ce budget c’est +13, 5 % pour les OIR, ainsi qu’un budget multiplié par 5 et demi pour la montée en gamme du guichet unique. Ou encore 300 000 euros pour le lancement d’un nouveau dispositif «un parrain un emploi », sans oublier les 13M€ pour le déploiement du très haut débit sur l’ensemble du territoire «grâce à la force de frappe de notre Syndicat Mixte Provence-Alpes-Côte d’Azur Très Haut-Débit.»

«Notre objectif est d’offrir un environnement éducatif d’excellence en Provence-Alpes-Côte d’Azur»

Sur la question de l’éducation, il rappelle qu’ un million de jeunes sont en formation dans la Région, 400 000 d’entre eux (lycéens, apprentis…) dépendent directement de la collectivité. «Notre objectif est d’offrir un environnement éducatif d’excellence en Paca», assure-t-il. Annonce une hausse de budget fonctionnement de près de 110M€ en 2018 pour les lycées «soit une hausse de 4% par rapport à 2017». L’évolution majeure concerne le soutien de la Région aux lycées privés sous contrat d’association avec l’État + 1,5M€. Expliquant : «Nous avons fait le choix de soutenir l’enseignement privé ce qui est une première pour notre institution.». Revient sur l’importance de récompenser le travail: «Nous avons généralisé les bourses au mérite pour tous les titulaires de la mention « Très bien » au bac. Je suis très attaché au mérite républicain et il était fondamental pour moi de restaurer cette injustice mise en place par le gouvernement socialiste de Monsieur Hollande». Il affiche toujours la même ambition de 50 000 apprentis d’ici la fin du mandat alors qu’ils étaient, en 1998, 29 000, 27 500 en 2015, et 32 500 en 2017. «Nous avons stoppé l’hémorragie et nous recommençons à augmenter le nombre d’apprentis dans notre région.» Le Budget apprentissage augmente pour sa partie fonctionnement de + 7% soit 111M€ et, pour l’investissement, de + 41% soit 42M€ , dont 10M€, pour financer le Campus A, pour un budget de l’apprentissage de 153M€. Renaud Muselier tient à signaler «Il est donc supérieur à la fraction de la taxe d’apprentissage que nous percevons à savoir 110 millions d’euros.» Et enfin, 29 millions d’euros sont programmés pour aider les entreprises à embaucher des apprentis. «Pour atteindre l’objectif des 50 000 apprentis à la fin du mandat et pour continuer à développer notre offre d’apprentissage, je le dis au Gouvernement, nous devons rester maître de cette compétence». En ce qui concerne la formation professionnelle, il indique: «Lorsque nous avons été élus, le taux de retour à l’emploi de la formation professionnelle était de 48%, Il est passé à 58%.» Il explique à ce propos: «Le budget de la formation professionnelle est effectivement en baisse -13,6M€ (-10%) par rapport à l’an dernier. Cette baisse s’explique très simplement : en 2016, le gouvernement Hollande a saturé l’offre de formation avec son plan 500 000 à 1 milliard d’euros car il n’a pas été capable de se coordonner avec les Régions pour que le plan de formation de Pôle emploi et celui des Régions ne se chevauchent pas.».

«Près de 400 millions d’euros, seront consacrés à l’économie et la croissance vertes»

Le troisième axe concerne l’environnement: «Afin de concrétiser notre volonté politique, nous avons fait le choix, dès ce budget 2018, de consacrer d’importants moyens financiers à notre plan climat.» Dans ce cadre, le Président annonce que dès 2018 plus de 20% du budget d’intervention, soit près de 400M€, seront consacrés à l’économie et la croissance vertes et à la création d’emplois durables. «D’ici à la fin du mandat, cette part du budget atteindra plus de 30%. Pour rappel, en 2015, dernière année de plein exercice de la majorité rouge, rose, verte de Michel Vauzelle, cette part était de 14%.» Cent actions concrètes au service des territoires autour de 5 grands axes: 200M€ consacrés en 2018 à l’écomobilité et au développement des transports en commun. Renaud Muselier indique avoir demandé au Premier ministre de pouvoir expérimenter une éco-taxe sur les poids lourds en transit (environ 800 000 par an). «D’ici à la fin du mandat, ajoute-t-il, on pourra disposer d’une station électrique tous les 100 km pour charger les véhicules propres. D’ici à 3 ans, 30% de nos lycées seront recouverts de panneaux photovoltaïques ce qui permettra une économie d’énergie de 20%». Pour Renaud Muselier l’environnement rime aussi avec développement économique: «La filière photovoltaïque représente un potentiel de 415 000 emplois d’ici à 2050 ». Sans oublier de rappeler son ambition de voir Provence-Alpes-Côte-D’azur devenir la 1ère Région «no plastic» d’ici à 2030, grâce à un partenariat avec des groupes privés comme Suez pour améliorer le tri des déchets en amont et nettoyer les fonds marins.
Michel CAIRE

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