CCI Marseille-Provence – Jean-Luc Chauvin : « co-produire pour devenir un territoire champion »

Publié le 24 janvier 2017 à  15h25 - Dernière mise à  jour le 28 octobre 2022 à  15h50

Jean-Luc Chauvin, le nouveau président de la CCIMP et ses vice-présidents ont présenté leur feuille de route
Jean-Luc Chauvin, le nouveau président de la CCIMP et ses vice-présidents ont présenté leur feuille de route

«Nous voulons être une CCI utile, une CCI d’entrepreneurs pour les entrepreneurs, pour faire de ce territoire un champion. C’est à dire permettre à chacun de donner le meilleur de lui-même. Il ne doit plus s’agir de nous comparer mais d’écrire notre propre histoire», lancera Jean-Luc Chauvin, le nouveau président de la CCI Marseille-Provence, entouré de ses vice-présidents, lors de ses vœux à la presse, réaffirmant ce qui fut un thème de sa campagne, le travailler ensemble. «Il s’agit pour nous, poursuit-il, d’instaurer une notion d’équipe, de fédérer, de définir ensemble une feuille de route -partagée par les entreprises-, de capter, de relayer les attentes des 94 000 entreprises de notre territoire». Dans ce cadre, il réaffirme son ambition de voir les élus, les membres associés, rencontrer pendant la mandature les 68 000 entreprises. Une ambition qui s’inscrit dans la volonté d’être «une Chambre connectée, ouverte, qui partage, qui débat, qui agit. Une méthode que nous avons éprouvée dès le départ pour définir nos 10 priorités». Des priorités, présentées par ses vice-présidents, qui portent sur : transformer le territoire aux standards internationaux; rayonnement et l’attractivité touristique; filières et grands projets métropolitains; commerce; business et innovation; ouverture au monde; proximité; digitalisation; formation; emploi. «Dès le 6 mars prochain, ces enjeux, déclinés en feuilles de route, seront présentés sur les territoires lors d’un roadshow afin de partager avec les entrepreneurs du territoire les projets, les priorités et les positions de la CCI».

«Faire de cet aéroport un outil de transformation du territoire»

En parallèle à ses dix enjeux, Jean-Luc Chauvin a souhaité fixé 5 priorités pour les 100 prochains jours. Et, en premier lieu, l’Aéroport Marseille Provence (AMP). «Nous allons entrer dans le processus de privatisation. il n’est pas question d’attendre que l’on nous demande notre avis, nous entendons prendre le devant pour faire de cet aéroport un outil de transformation du territoire. Pour cela, il nous faut rassembler. Nous avons 25% des parts, la métropole, le Département 13 et la Région Paca ont chacun 5% des voix. Il faut voir si nous partageons les mêmes priorités, comment nous écrivons l’histoire. Et, si nous sommes d’accord, nous pourrons aller chercher une équipe technique, réaliser un tour de table et, peut-être, lancer un crowdfunding». Puis d’évoquer Provence-Promotion, «J’ai pu me rendre compte de la qualité du travail fourni lors d’un voyage express en Chine où l’on devait rencontrer un investisseur potentiel. Il s’agit de doter maintenant cette agence d’un projet métropolitain». Jean-Luc Chauvin revient à la proximité: «Il nous faut constituer un véritable Parlement de l’Économie, mettre en réseau tous les acteurs». Affiche son ambition en matière de services: «Nous voulons faire émerger l’économie des services avec notamment l’organisation du Davos des services sur le territoire en 2017». Aborde ensuite, la cinquième priorité: «Nous devons nous donner les moyens d’attirer et d’organiser de grands événements sur le territoire. 2013 a marqué un virage, a redonné confiance à tout le territoire. Si nous voulons cultiver l’excellence nous devons nous parler, nous coordonner pour réussir MPCulture en 2018, Manifesta en 2020, la biennale itinérante d’Art Contemporain. Une grande première pour la 13e édition de cet événement, jamais organisé auparavant en France ou encore, Paris 2024». Et de poursuivre sur un dernier point: «Nous n’y arriverons sans doute pas en 100 jours mais nous avons l’ambition de créer, le plus rapidement possible, une marque du territoire».
Parole est donnée aux vice-présidents qui, présentent à tour de rôle la priorité sur laquelle il travaille. Laurent Amar, délégué à la Transformation du territoire aux standards internationaux met l’accent sur l’urgence des transports: «Il s’agit d’une part, alors que l’Agenda de la mobilité a été voté par la métropole, d’avancer sur ce dossier pour traverser rapidement le territoire. D’autre part, il est question de prendre en compte, de mettre au cœur de notre stratégie, l’aéroport et le Grand Port maritime de Marseille (GPMM), sachant que le combat du port se gagnera sur terre, avec les voies de transport». En ce qui concerne le logement, l’urbanisme et le foncier, il avance: «Ils doivent se penser au service d’un projet de développement économique, d’une stratégie territoriale au service des entreprises. Nous avons ainsi dû voter contre le PLU d’une commune».

Filières et grands projets sont les deux jambes qui vont nous permettre d’avancer

Elisabeth Coquet-Reinier est déléguée à l’attractivité et au rayonnement touristique: «Nous allons travailler sur le tourisme au sens large et à la création de grands événements internationaux». Maurice Wolff, en charge des filières et grands projets projets métropolitains parle d’une métropole multi-filières qu’il convient de faire réussir. «C’est un modèle à part entière qu’il nous faut consolider afin de garantir le développement de toutes les entreprises et en attirer de nouvelles. Et, pour cela, filières et grands projets sont les deux jambes qui vont nous permettre d’avancer». Nicole Richard-Vespieren, déléguée au commerce, note: «Le commerce est en position délicate. Il est très important de travailler à la modernisation des commerces, de faire valoir ses spécificités, de valoriser les métiers, de travailler sur les réseaux sociaux. Cinq ans ne seront pas de trop pour accompagner le commerçant dans une vision novatrice du commerce de demain». Delphine Defrance, déléguée en business et innovation explique sa mission: «Aider l’entrepreneur à prendre le virage des nouveaux modèles économiques. Pour cela nous ne proposerons plus de modèle standardisé aux entrepreneurs mais des solutions personnalisées. Nous travaillons aussi sur un small business act métropolitain». Frédéric Ronal, délégué à l’ouverture au monde indique pour sa part : «Nous allons aider les entreprises à importer et exporter, contribuer à faire venir des investisseurs étrangers sur notre territoire. L’ouverture au monde est dans les gènes de ce territoire. il nous appartient de redonner à Aix-Marseille-Provence sa place dans le concert des grandes places internationales européennes et méditerranéennes». Caroline Sesia-Blanchet, déléguée à la proximité lance: «Nous allons devenir le premier partenaire de l’entreprise en nous appuyant sur trois piliers: nos membres, nos implantations et nos équipes». Pour Jean-Luc Venturino, en charge de la formation et de l’enseignement: «Il nous faut adapter l’offre de formation aux filières qui en font la demande mais aussi inventer de nouveaux formats d’intervention afin de nous démarquer d’une offre standardisée». Jean-Daniel Beurnier, délégué à la digitalisation excusé, c’est jean-Luc Chauvin qui rappelle que si le digital est une filière il est aussi un usage qui modifie les codes et uberise: «Faire du digital un enjeu, une solution, un catalyseur de richesse, tel est l’objectif que nous nous fixons». Jean-Luc Blanc en charge à l’engagement des élus et des acteurs économiques explique: «Nous entendons être une CCI connectée, ouverte, collaborative et cela impose d’aller sur le terrain, d’écouter les entreprises, de capter les attentes, de lancer les alertes. Nous nous sommes fixés le challenge de rencontrer plus de 60 000 entreprises, nous le tiendrons». Enfin, Fabrice Alimi, délégué à l’emploi, avoue: «Je n’y arriverais pas tout seul, heureusement que notre projet est transverse car il va nous falloir agir à la fois sur la recherche et l’offre d’emplois. Nous devrons être inventifs, apporter notre contribution sans doublonner avec les autres acteurs». Considérant: «Nous devons veiller sur l’emploi lorsqu’il existe et tenter de le préserver lorsqu’il est menacé par les changements sociétaux». Il déplore enfin: «Il existe des promotions d’élèves des grandes écoles, pas de créateurs d’entreprise, nous allons y remédier afin de favoriser la création de la communauté des jeunes entrepreneurs afin de leur donner tous les moyens de se développer et donc de développer l’emploi».
Michel CAIRE

Partenariat stratégique entre la CCIMP et la métropole Aix-Marseille Provence

Jean-Claude Gaudin et Jean-Luc Chauvin viennent de signer un partenariat stratégique (Photo CCIMP)
Jean-Claude Gaudin et Jean-Luc Chauvin viennent de signer un partenariat stratégique (Photo CCIMP)

Jean-Claude Gaudin, le président de la métropole Aix-Marseille-Provence et Jean-Luc Chauvin, le président de la Chambre de Commerce et d’Industrie Marseille Provence viennent de signer un partenariat stratégique: «Un document par lequel nous nous engageons à faire réussir la métropole. Pour cela, nous nous engageons à élaborer une stratégie de développement économique concertée et à mettre en place une co-construction sur ces grandes orientations économiques. Nous entendons, aussi, faciliter la vie des entreprises», avance le nouveau président de la CCIMP. Jean-Claude Gaudin ajoute pour sa part : «Il sera l’un des plus impliquant en France» avant de rappeler que les métropoles ont, avec les lois Mapam et NOTRe des compétences étendues en matière d’économie, un binôme Région-Métropole se créant. Et de mettre en avant le fait, qu’au niveau métropolitain: «Nous bâtissons notre stratégie économique dans la concertation».
La CCI et la Métropole s’engagent ainsi à renforcer le rayonnement et l’attractivité du territoire pour les investisseurs et les talents; développer l’entrepreneuriat innovant en lien avec la recherche et l’enseignement supérieur; soutenir un développement économique plus équilibré; proposer le foncier nécessaire au développement économique; créer des emplois pour tous; mettre en place une stratégie de soutien au financement des entreprises et en assurer la concrétisation; internationaliser le territoire dans ses dimensions business, investissements, coopération. «Cette lecture partagée des enjeux doit permettre de faire converger des moyens et des actions nécessaires aux priorités communes et grands domaines à enjeux tels les grands équipements, l’internationalisation, l’attractivité et le rayonnement, l’innovation. Cela, afin de positionner la métropole dans une compétition mondiale en assurant le rôle de locomotive, d’impulsion en matière d’innovation», indique Jean-Luc Chauvin.
M.C.

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