CCIMP: Jean-Luc Chauvin présente son ambitieux programme de mandature

Publié le 9 mai 2017 à  22h30 - Dernière mise à  jour le 29 octobre 2022 à  13h45

Jean-Luc Chauvin, président de la CCIMP a présenté le programme de sa mandature (Photo Philippe Maillé)
Jean-Luc Chauvin, président de la CCIMP a présenté le programme de sa mandature (Photo Philippe Maillé)

Jean-Luc Chauvin, le président de la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI) Marseille Provence, entouré de plusieurs de ses vice-présidents, vient de présenter son projet de mandature décliné en 11 enjeux regroupé dans 3 grands pôles: réinventer l’entreprise, une CCI d’entreprendre et la transformation du territoire. Un projet qui a pour ambition «d’être utile à nos 94 000 entreprises afin de les aider à mieux entreprendre. Notre CCI doit délivrer demain des solutions plus faciles, plus concrètes, plus accessibles». Avant de préciser: «Depuis que nous sommes élus, nous avons installé la CCIMP, la Chambre de commerce et d’industrie de région (CCIR) Provence-Alpes-Côte d’Azur, signé une convention fondatrice avec la métropole qui fait de nous son agence économique et créé un projet collectif». Un programme qui se place sous le signe du rassemblement. «Dans un contexte de financement raréfié il faut, plus que jamais, travailler ensemble car, ce qui compte c’est d’avancer, de créer des emplois. Il faut de l’ambition et du collectif».
Concernant la CCI d’entreprendre, Jean-Luc Chauvin indique vouloir travailler «dans un style conforme à nos entreprises». «Pour être les plus pertinents possible, explique-t-il, nous avons échangé, chacun a pu apporter ses idées lors de deux séminaires de travail, 30 réunions de missions, de nombreux échanges avec nos collaborateurs. Chaque mission a sa feuille de route et chaque membre y a contribué. Il nous appartient désormais de partager ce travail avec l’ensemble des entreprises du territoire, car nous le voulons dynamique, ajustable et enrichi avec nos premiers partenaires que sont les entrepreneurs du territoire». Il insiste à ce propos sur l’importance de la digitalisation: «Nous allons mettre en place très rapidement une CCI digitale, accessible, avec une offre de services revisitée, créant du lien permanent, de l’efficience. Nous allons ainsi proposer une CCI Store, plateforme de services dématérialisée pour les entreprises. Une cinquantaine de CCI sera dotée de ce dispositif en septembre. Nos entrepreneurs trouveront les réponses à 90% des questions qu’ils se posent 7 jours sur 7 et 24h sur 24». Une initiative qui s’inscrit dans les 30 projets prioritaires à l’horizon 18 mois, d’autres étant à plus long terme.

«Les touristes ne se rendent pas dans des centres-villes abandonnés»

Le président de la CCI met en lumière quelques thématiques afin de montrer la diversité des angles d’attaque et la cohésion du projet: «Nous avons décidé de faire de nos centres-villes et des centres de nos noyaux villageois une priorité. Car, ces centres c’est du lien social. Au-delà, sur le plan touristique, il faut bien mesurer que les touristes ne se rendent pas dans des centres-villes abandonnés où les rideaux sont tirés». Dans ce cadre un premier partenariat vient d’être signé avec Aubagne «pour réaménager le centre ville. Un enjeu prioritaire afin de recréer de la vie mais aussi redonner de l’espace urbain. Il s’agit également de créer un schéma métropolitain d’urbanisme commercial équilibré. Il faut contribuer à l’implantation de nouveaux commerces, aider les commerçants à se réinventer, à innover, à se digitaliser et à se professionnaliser». A propos du Village des Marques qui vient d’ouvrir à Miramas (13), Jean-Luc Chauvin considère qu’il n’est pas un concurrent des centres-villes mais «une opportunité» car, avance-t-il: «Il devrait nous amener des touristes internationaux qui, après une demi-journée passée là se rendront dans les villes du département». Il évoque également la contribution de la CCIMP pour la relance du centre-ville de Marseille, exprime sa satisfaction de voir le succès des « Dimanches de la Canebière« .

«Nous voulons être le Port de Rhône-Alpes»

Autre sujet abordé et pas des moindres le Grand port maritime de Marseille (GPMM). «Le Havre est le port de Paris sans que cela pose de questions. Nous, nous avons des débats théoriques à n’en plus finir pour sa voir si nous sommes la base avancée de Lyon ou pour savoir si Lyon est notre base arrière. Eh bien, cela suffit, nous voulons être le Port de Rhône-Alpes et nous allons tout faire pour que Lyon ne se demande plus s’il doit passer par nous ou par le Nord de l’Europe ». Met en exergue le projet Piicto dont l’objectif est de réaliser des synergies entre les acteurs, mutualiser les services afin de concrétiser un véritable schéma d’écologie industrielle. «Un projet écologique qui va nous permettre de produire de l’énergie moins chère ce qui en fera un facteur d’attractivité», assure le président de la CCIMP.
Si l’ambition de développement est bien présente, la question du financement se pose: Nous entendons œuvrer afin que la métropole devienne une plate-forme financière au moins aussi importante que celle de Lyon car il s’agit d’un levier vital pour le développement de l’économie. Une initiative visant à accroître sur le territoire le nombre et la puissance des ETI, ces Entreprises de taille intermédiaire qui comptent entre 250 et 4 999 salariés, et dont le chiffre d’affaires n’excède pas 1,5 milliard d’euros. Dans le même sens, il se prononce en faveur d’un Pacte PME permettant, tant dans les secteurs public que privé, de favoriser les achats locaux «c’est tout a fait légal s’il n’y a pas d’appel d’offres». Enfin, Jean-Luc Chauvin fait le point sur la Formation: «Nous voulons faire grandir nos 94 000 entreprises en leur offrant des collaborateurs qualifiés et des formations conformes à leurs besoins. Pour cela, nous allons replacer le binôme formation/enseignement au service et au cœur de nos filières et de notre ambition de mandature; anticiper les mutations métiers; former et accompagner les primo dirigeants…». Dans ce cadre, dans les 18 mois à venir on assistera notamment à la création d’une Académie du sport métropolitain au service de la filière.
Michel CAIRE

Aéroport, territoire Lab, Méditerranée: les trois marqueurs de la nouvelle mandature

Jean-Luc Chauvin tient à sortir trois dossiers qu’il qualifie de marqueurs de ses engagements. Concernant l’Aéroport Marseille Provence , il considère : «Le monde économique, les entreprises, les collectivités doivent partager l’utilité économique de leur aéroport. Sa capacité à capter et développer les trafics internationaux en fait une pépite qui inonde de business nos entreprises, nos commerces, nos hôteliers et restaurateurs. C’est une pépite qui place Aix-Marseille-Provence sur la carte des destinations touristiques, des places d’affaires et de marchandises à l’échelle mondiale. Cette pépite nous devons rapidement en partager la valeur, la connaissance et le potentiel. C’est 8,8 millions de passagers en 2016. Dix-huit mois essentiels pour l’aéroport sont devant nous. Nous avons l’ambition de devenir, avec les collectivités territoriales, des entrepreneurs locaux, actionnaires de référence afin de s’assurer d’un développement en parfaite cohérence avec l’ambition économique et d’attractivité de notre territoire».
Il en vient au territoire Lab: «Expérimenter, innover, collaborer; c’est à l’évidence autour de ces trois principes que va se dessiner l’économie de demain. Faire fourmiller ce territoire de start-up, de porteurs de projets innovants, capables de venir tester leurs idées, de confronter leur point de vue, de valoriser leurs inventions. Voilà le grand projet qui doit nous animer, faire de notre métropole un showroom permanent de l’innovation». Dans ce cadre «le Palais de la Bourse va devenir un espace dédié aux entreprises, aux start-up, qui veulent faire connaître à leur homologues à leurs homologues et au grand public leurs innovations».

La Méditerranée est le troisième marqueur. «C’est la passerelle pour l’Europe vers l’Afrique depuis Marseille qui doit devenir un véritable hub sachant que l’Afrique est appelé à connaître une croissance de 5% par an minimum pendant plusieurs années. Il est donc grand temps que la Méditerranée redevienne un projet, notre projet». Car, pour Jean-Luc Chauvin: «Si nous sommes légitimes à être référents pour la France et l’Europe en Méditerranée, nous ne sommes pas pour autant suffisamment reconnus. Nous devons y remédier en étant de nouveau ouvert à la Méditerranée, à l’Afrique, au monde et la Méditerranée doit devenir un accélérateur de business». Et de présenter les axes de travail: coordonner l’ensemble des acteurs métropolitains de l’international pour donner plus de poids, plus de force et de visibilité aux actions engagées et les faire coller aux besoins des entreprises; conforter et accentuer les efforts sur des zones et des pays cibles en raison de leur effet d’entraînement sur l’écosystème métropolitain; affirmer un leadership dans les réseaux consulaires africains et méditerranéens. «Et, dans les 18 mois, nous aurons créé un « Africa link », un club des entrepreneurs importateurs et exportateurs, parrainé par de grandes entreprises afin d’avoir une ouverture au monde. Nous allons également créé un incubateur de l’export et avoir des missions ciblées et qualifiées au Maroc, Algérie, Miami et, au Sénégal».
M.C

Articles similaires

Aller au contenu principal