Publié le 5 juin 2017 à 18h31 - Dernière mise à jour le 29 octobre 2022 à 13h46
François Hommeril, Président de la Confédération française de l’encadrement – Confédération générale des cadres (CFE-CGC) a tenu à rencontrer la presse, avant de démarrer sa traditionnelle tournée auprès d’une centaine de ses adhérents. Il était accompagné par Daniel Petrucci, président de l’Union Régionale CFE-CGC Provence-Alpes-Côte d’Azur et par Jean-François Foucard, secrétaire national, secteur emploi-formation-digitalisation-égalité professionnelle.
François Hommeril a souhaité, dès sa prise de fonction, à la tête du syndicat, il y a un an aller à la rencontre des Régions. Une manière de «défendre», sur le terrain, ses propositions sur la société de demain avec des thèmes tels que la protection sociale, le numérique, la qualité de vie au travail, la formation professionnelle. Le syndicat a notamment fait paraître, en mars dernier, un document «Quelle société pour demain ?» avec comme sous-titre : «Les propositions de la CFE-CGC pour une société en phase avec son temps ». Ce document d’une centaine de pages est téléchargeable sur son site cfecgc.org. On y défend l’entreprise comme un tout économique et social où l’on travaille ensemble -cadres et non cadres- à la poursuite d’objectifs partagés. François Hommeril ne mâche pas ses mots, fort de la progression de la CFE-CGC dans la représentativité syndicale. Il réfute d’abord le lien opéré par le gouvernement entre réforme du Code du travail et baisse du chômage. «Pour nous, ce sera sans impact sur l’emploi, on est dans le pur fantasme». Considère que la négociation au niveau de l’entreprise n’a pas besoin de réforme car «36 000 accords» ont été signés en 2016. Selon lui, elle risque de faire évoluer les normes sociales vers le moins disant, ce qui existe déjà. De même, ajoute-t-il: «Imaginer la fusion des trois instances représentatives pour simplifier, c’est une imposture ». François Hommeril imagine une instance unique mais avec plus de pouvoir par exemple pour «faire participer les salariés aux orientations stratégiques de l’entreprise». En revanche, il évoque «le caractère positif d’écoute dont il a pu profiter» de la part du Président de la République et du Premier ministre. Il entend bien faire valoir les propositions de la CFE-CGC dans le dialogue social ouvert par le nouveau gouvernement. Le syndicat distingue des freins à l’embauche, deux entre autres: le premier dans le manque de mobilité géographique «les industriels cherchent à embaucher mais ne trouvent pas de candidat » et le second dans la mobilité de compétence dans le projet professionnel des salariés «aujourd’hui, on va former des basses qualifications mais pour quels emplois ?». Le Président de la CFE-CGC a enfin rappelé son poste d’ingénieur géologue à l’usine d’alumine d’Alteo de Gardanne. En 1995, il avait fait grève avec l’intersyndicale qui avait réussi à faire passer la durée d’autorisation des rejets en mer de un an à 20 ans. Il dénonce les «mensonges» de Ségolène Royal qu’il accuse de «mettre en danger les emplois de 450 ouvriers et bien d’autres emplois indirects pour son profit politique», en revenant «sur une autorisation administrative». Elle a , selon lui, «déjugé son administration». Il prend résolument la défense de cette usine, la seule en France sur une quarantaine dans le monde qui, pour lui, cherche à réduire ses impacts, malgré un «acharnement politico-médiatique». Considère qu’elle est à «l’avant-garde technologique avec des produits à forte valeur ajoutée, au service de la vie quotidienne et de l’industrie». Dans sa croisade, le Président de la CFE-CGC, François Hommeril savoure une première victoire avec Yannick Jadot, député européen d’EELV, qui est venu in situ et a «évolué» sur ses positions.