Camp des Milles : Journée nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l’État français et en hommage aux Justes de France

Publié le 19 juillet 2013 à  3h00 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  15h58

Wagon du souvenir du Camp des Milles (PHOTO D.R.)
Wagon du souvenir du Camp des Milles (PHOTO D.R.)

Une cérémonie officielle est organisée ce dimanche 21 juillet à 9h30 au Wagon du Souvenir des Milles, Chemin des Déportés, à l’occasion de la « Journée nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l’État français et d’hommage aux Justes de France». Elle se tiendra à l’invitation de Monsieur Yves Lucchesi, Sous-Préfet de l’arrondissement d’Aix-en-Provence, de Madame Maryse Joissains-Masini, maire d’Aix-en-Provence et de son Conseil municipal, de la « Fondation du Camp des Milles-Mémoire et Éducation », de l’Association du Wagon-Souvenir et du Site-Mémorial des Milles et de la Communauté Juive d’Aix-en-Provence. Il est rappelé que la date de cette Journée a été fixée en commémoration de la rafle dite du Vel d’Hiv les 16 et 17 juillet 1942 qui a vu l’arrestation de 13 152 juifs parisiens, y compris 4 115 enfants, dont la plupart seront déportés et assassinés dès leur arrivée au camp d’extermination d’Auschwitz.
Ce camp fut aussi la destination finale de plus de 2 000 hommes, femmes et enfants juifs déportés un mois plus tard du camp des Milles par le régime de Vichy. Le plus jeune avait un an. Cette Journée nationale de commémoration permet également de rendre hommage aux Justes de France, hommes et femmes non juifs reconnus par le Mémorial Yad Vashem à Jérusalem pour avoir « recueilli, protégé ou défendu, au péril de leur propre vie et sans aucune contrepartie, un ou plusieurs juifs pendant la seconde guerre mondiale ». Au camp des Milles aussi, des hommes et des femmes surent aider les internés et déportés : ils ont désobéi aux lois du régime de Pétain, protégé et caché, soutenu et soigné, fait évader et hébergé dans leur propre demeure les internés ou déportés, fourni de faux-papiers ou plus simplement apporté une aide morale. Cette cérémonie prend un relief particulier alors que va être réédité dans les prochaines semaines le Journal du Pasteur Manen, « Juste parmi les Nations », très actif auprès des internés de ce camp. Après des décennies de difficulté collective à regarder en face cette période difficile, et à un moment où menacent à nouveau les fanatismes, les racismes et l’antisémitisme, ce témoignage direct des déportations des Milles vers Auschwitz, intitulé « Au fond de l’abîme » par le pasteur Manen lui-même est aujourd’hui redécouvert : il est direct, complet, émouvant, sans le moindre effet de dramatisation. Et il est maintenant un document témoin qui prend le relais du témoin qu’était le Pasteur Manen dans un lieu témoin de l’horreur.

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