Camp des Milles : Les œuvres du peintre Ferdinand Springer ouvre la série des trois expositions prévues en 2013 sur le thème « Créer pour résister »

Publié le 14 juillet 2013 à  1h00 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  15h47

Mathias Springer, fils de Ferdinand Springer, présent au Camp des Milles pour cette exposition des œuvres de son père   (PHOTO D.R)
Mathias Springer, fils de Ferdinand Springer, présent au Camp des Milles pour cette exposition des œuvres de son père (PHOTO D.R)
La première de trois expositions sur le thème « Créer pour résister » a été inaugurée ce samedi 13 juillet au site-mémorial du Camp des Milles. Consacrée au parcours du peintre Ferdinand Springer, cette exposition présente les œuvres de ce peintre interné au Camp des Milles en septembre 1939 aux côtés de Max Ernst et Hans Bellmer, et en particulier celles créées au Camp des Milles, inspirées directement par le site sur lequel elles sont présentées. Ce cycle entend mettre en lumière une forme de résistance à l’abaissement qui fit son chemin dans les couloirs du camp des Milles, au milieu de l’angoisse mais aussi de la poussière de brique, de la terre et de la saleté. En présence de deux cents invités, ce vernissage a aussi été l’occasion d’inaugurer la très belle salle d’expositions temporaires du Site-Mémorial, réalisée avec le soutien du Ministère de la Défense et de la Fondation pour la mémoire de la Shoah. Salle située dans le prolongement de celle des « Peintures murales » réalisées par les internés, et à proximité du bâtiment d’internement lui-même. Cet espace de 300m² contribuera, avec l’auditorium précédemment inauguré, à faire du Site-Mémorial un lieu de mémoire vivant par la présence de manifestations culturelles en lien direct avec ses thématiques. Alain Chouraqui, Président de la Fondation du Camp des Milles-Mémoire et Éducation souligne à ce propos que « la dimension culturelle près d’un tel lieu de souffrance, ne va pas de soi, et implique plus qu’ailleurs d’allier la qualité artistique à la rigueur et au discernement ». Rappelant : « La présence d’événements culturels au Site-Mémorial permettait de rendre un hommage particulier aux très nombreux artistes et intellectuels internés en se faisant l’écho de leur vécu, de leur créativité et de leur sensibilité. » Il appelle alors « à une pensée particulière pour tous les autres internés et déportés moins célèbres du camp des Milles.» Un échange entre Mathias Springer, fils de l’artiste, Alain Paire, commissaire d’exposition, et Alain Chouraqui eut ensuite lieu dans l’auditorium du Site-Mémorial permettant au public de mieux découvrir la personnalité de l’artiste, son parcours d’homme et de peintre. Après une présentation des œuvres de Ferdinand Springer, Alain Paire évoqua « combien cet artiste refusa d’accepter le monde dans lequel il était, en voulant y résister. Et, jusqu’au bout, il essaya de tenir son esthétique » Cette exposition, présentée jusqu’au 8 septembre, sera suivie du 20 septembre au 15 décembre, dans le cadre de Marseille Provence 2013, par la présentation d’œuvres réalisées entre 1939 et 1942 par quatre grands peintres internés au Camp des Milles : Hans Bellmer, Max Ernst, Wols et Springer à nouveau. Le cycle « créer pour résister » se conclura en décembre 2013 par la commémoration du centenaire de la naissance de Max-Pol Fouchet, poète et résistant.

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