Cinéma: « Jason Bourne » toujours traqué par les Services secrets américains

Publié le 21 août 2016 à  21h33 - Dernière mise à  jour le 28 octobre 2022 à  15h33

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La surprise avec ce genre de films, c’est qu’il y ait une surprise. Eh bien non ! C’est raté ! On devra patienter et attendre la prochaine fois. «Jason Bourne», sorti le 10 août, qui cartonne sur les écrans et que les Aixois ont pu voir en avant-première au Cinéma Cézanne véhicule un contenu conventionnel, avec pour saupoudrer l’histoire les éléments habituellement utilisés dans ce genre de thrillers à grand spectacle et gros budget. Le scénariste que l’on croirait embauché par une agence touristique mondiale nous projette, (comme il se doit quand on raconte l’histoire d’un homme traqué par les forces américaines) de la frontière turque, aux îles Canaries, avec escale à Londres, Berlin, Las Vegas, l’Italie, ou encore la Grèce. Le tout traversé au pas de charge, à coup de clef USB super précieuse, puisqu’elle contient des éléments de la plus haute importance, d’attaque cybernétique, courses de voiture, explosions, chasse à l’homme, émeutes, tueur à gages qui transforme sa mission en vengeance personnelle. Ici dans le rôle du méchant, celui qui veut la peau de Jason Bourne, le Français Vincent Cassel qui tente par des mimiques appuyées d’assassin sanguinaire de faire oublier l’absence d’un texte digne de ce nom. Auxquels s’ajoutent quelques ingrédients vaguement politiques sur la liberté menacée dans le monde. Refrain connu dans ce type de longs métrages : les bons Américains se battent pour la paix, et traquent les États, et les systèmes qui en foulent les principes. Avec, bien sûr des traitres au sein même des hautes instances politiques, (comme dans «Shooter, tireur d’élite ») et ici c’est Robert Dewey de La C.I.A, alias Tommy Lee Jones qui incarne le chef de file de ceux qui dérapent. Haro donc sur Jason Bourne, proie encore et toujours insaisissable, sorte de soldat perdu cherchant à recouvrer son identité perdue, et qu’on ne laisse donc jamais en paix. Si vous avez raté les épisodes précédents, aucune importance, on vous dissèque le contenu au fur et à mesure, l’essentiel étant dans les actions qui s’enchaînent. Mauvais temps donc pour l’infortuné Jason Bourne dont le père est mort dans un attentat imputé aux islamistes radicaux. Tout le monde dans la C.I.A. veut sa peau et celle d’un homme surpuissant, maître du net. Bien entendu… cherchez la femme, autre élément immuable de ces scénarii. Elle s’appelle dans le film Heather Lee, elle est le bras droit du patron ripoux de la C.I.A., et elle est jouée par Alicia Walker qui dans certains plans et à bon nombre de moments du film ressemble étrangement à… la ministre Najat Vallaud-Belkacem. En beaucoup moins souriante, au demeurant, et en nettement moins socialiste, puisqu’elle défend les intérêts financiers de lobby puissants. C’est dans le film la méchante (comme celle des James Bond), mais elle va se repentir, non sans un certain cynisme d’ailleurs, et fera alliance avec Jason pour le sauver. Ce personnage n’a guère plus de consistance que les autres, mais l’essentiel n’est pas là. « Jason Bourne », 5e opus spectaculaire réalisé par Paul Greengrass se voit sans ennui, s’oublie aussi vite et permet de passer un bon moment sans surprises comme nous le disions au début.
Jean-Rémi BARLAND

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