Publié le 8 janvier 2014 à 22h36 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 17h12
Lors des vœux à la presse de Michel Vauzelle, ce mardi 7 janvier, un rassemblement d’opposants à la centrale à biomasse de l’entreprise E.On à Gardanne s’est tenu devant la Villa Méditerranée. Les manifestants, membre du collectif SOS Forêts ont notamment mis en avant les avis négatifs émanant des services techniques de l’État et de l’Ademe. Tout comme celui de la Fédération régionale des Communes forestières qui craint « des rayonnements d’approvisionnement et des plans d’approvisionnement de ces centrales dont la dimension n’est pas compatible avec les logiques territoriales de circuit court prônées par les élus des territoires ruraux ». Ils citent également Pierre-Marie Abadie, directeur de l’énergie au ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie qui, à propos de cette centrale écrit : « L’électrique pur ne représente que 35% d’efficacité énergétique. C’est un désastre en termes d’utilisation de la ressource. Lorsqu’on fait de l’électricité, il faut faire de la cogénération ».
Le collectif souligne : « Cette centrale remplacera la tranche 4 de la centrale à charbon existante. Elle aura besoin d’environ 100 000 M3 de bois et déchets verts par an. L’entreprise allemande E.On (le troisième producteur mondial d’électricité) prévoit dans un premier temps d’en importer la moitié, probablement du Canada, et de chercher l’autre moitié dans un rayon de 400 km. Notamment dans deux zones d’approvisionnement prioritaire, les châtaigneraies des Cévennes et une grande zone dans les Alpes de haute Provence et dans les hautes Alpes, entre Forcalquier et au nord de Gap. Dans 10 ans, la ressource devra être uniquement « locale ».»
Une requête a été déposée le 29 novembre 2013, pour l’annulation de l’arrêté préfectoral de 2012, autorisant l’exploitation de la biomasse.
Interrogé sur ce dossier, Michel Vauzelle a indiqué : « C’est le Préfet qui est l’interlocuteur pertinent sur ce dossier délicat. Gardanne a en effet besoin de maintenir ses emplois. Mais de vives critiques se font entendre contre ce dossier et il faut les entendre. Je vais rencontrer le Préfet pour voir comment cette centrale peut être compatible avec une gestion durable du massif forestier. Nous avons la chance que ce dernier soit important, nous l’utilisons pour la construction, notamment des lycées, le chauffage, mais il s’agit de gérer la forêt, en aucun cas de la détruire ».
Michel CAIRE