Comment Mysunnybrand se positionne sur la digitalisation et l’internationalisation

Publié le 13 mars 2019 à  9h18 - Dernière mise à  jour le 28 octobre 2022 à  23h37

Voilà un an et demi que Mysunnybrand, l’entreprise créée par Aurore Sun et Katia Blanc trace son sillon dans le marché émergent du marketing de soi en ciblant cadres dirigeants, sportifs de haut niveau ou encore entreprises. Et les deux fondatrices envisagent dès à présent la mise en œuvre d’un nouveau levier de croissance, avec le lancement prochain d’une plateforme d’outils accessible en plusieurs langues.

Katia Blanc et Aurore Sun fondatrices de Mysunnybrand  (Photo D.R)
Katia Blanc et Aurore Sun fondatrices de Mysunnybrand (Photo D.R)

Entre deux prestataires présentant des parcours et des offres de service similaires, qu’est-ce qui fera la différence dans le choix d’un donneur d’ordre, d’une entreprise en processus d’achat ? Forcément, d’autres éléments. Savoir-être, valeurs, personnalité, engagements divers… Oui, mais pour qu’ils fassent mouche, encore faut-il savoir comment prendre la parole et se différencier, dans la vie réelle ou sur les réseaux sociaux. Savoir quoi et comment le mettre en avant, sans se dévoyer, en restant authentique à soi-même. En français dans le texte, on appelle cela le marketing de soi, la stratégie de marque personnelle… Et c’est tout un apprentissage. Au point que certaines, à l’avant-garde, ont décidé de se positionner sur ce nouveau segment de marché. Voilà pourquoi Aurore Sun et Katia Blanc ont fondé Mysunnybrand, il y a près d’un an et demi. La première fait carrière en France et à l’international dans la communication depuis près de 20 ans et a donné naissance à l’agence Sparks, après s’être fait connaître grâce à sa gestion des RP du 6e Forum mondial de l’eau. La seconde cumule, après une formation au sein de Kedge BS des compétences en business development, marketing, RH (elle a notamment été chasseuse de têtes pour Hudson global resources), acquises au sein de petites structures mais aussi de grands groupes. Bref, leurs profils étaient complémentaires tandis que leurs valeurs, communes. Pile ce qu’il fallait pour faire converger leurs compétences vers l’impulsion d’un projet entrepreneurial à quatre mains. Et le thème de cette partition sans dissonances, c’est donc le conseil en rayonnement et en stratégie de marque. En d’autres termes, le personal branding, la communication personnelle et le social branding.

Des marchés qui se déclinent à l’envi

Leur approche se veut différenciante, explique Katia Blanc : «Nous sommes les seules à faire ça, en France voire même aux États-Unis, en tout cas de cette manière-là, à la convergence de plusieurs métiers, tels les RH, le conseil stratégique, l’accompagnement de dirigeants. Il existe évidemment sur le marché des gens qui font de l’accompagnement aux réseaux sociaux, mais ils restent positionnés sur le seul aspect technique. Ou sur l’e-reputation… Alors que nous sommes sur de la stratégie globale de prise de parole». Un positionnement mûri de longue date, reprend à son tour Aurore Sun. «Quand j’ai créé Sparks, j’en avais déjà l’idée. Car les personnes que l’on accompagne ne communiquent pas forcément sur les réseaux sociaux, alors que le storytelling, c’est quelque chose d’important. Mais appuyer sur des boutons, cela ne suffisait pas… D’où l’idée de développer nos propres formations, nos propres outils pour accompagner leurs clients. Toutefois, il était nécessaire d’obtenir des diplômes pour structurer l’activité. Des pays comme le Maroc en sont notamment demandeurs. Il y a un marché». Voilà pourquoi cette dernière a suivi la formation américaine de William Arruda, «Reach your personal branding», tandis que Katia Blanc a apporté sa plus-value en termes de connaissance et de gestion des RH, de communication interne. Leurs cibles ? Prioritairement les cadres dirigeants. «Nous avons également développé des formations concernant l’empowerment des femmes, il s’agissait d’une demande des clients pour travailler leur posture. Savoir comment appréhender les stéréotypes de genre, en avoir conscience pour ne pas utiliser la mauvaise sémantique, par exemple ne pas s’excuser tout le temps, parler de petits projets, de petites ambitions… Mais nous visons aussi les sportifs de haut niveau, d’autant que se pose à ces derniers à un certain moment une problématique de reconversion, les clubs pour des enjeux de business, sponsoring, les étudiants, les alumni… Ou encore, les entreprises. C’est un business qui peut se décliner à l’envi », détaille Katia Blanc.

Ne plus raisonner en silo

Et ces cibles se voient proposer trois types d’accompagnement. Le personal branding, tout d’abord. «Il s’agit de marketing de soi, mais non pas de coaching, puisque notre but n’est pas d’aider les personnes en difficulté, plutôt de mettre en avant leurs talents afin de nous appuyer dessus. Nous déterminons avec le client qui il est, ce qui le rend unique, comment il écrit sa propre marque. Nous identifions son ADN. C’est donc une partie introspection, elle représente un travail très précieux dans le sens où il consiste en un outil d’empowerment de soi, pour se repositionner. Et même des publics de haut niveau en ont besoin», illustre Katia Blanc. Pas si simple de se connaître soi-même… C’est au moyen d’outils développés par leur soin que le client y parvient. De quoi arrêter de raisonner en silo, le professionnel d’un côté, le personnel de l’autre, afin d’appréhender sa personne dans son entièreté. «Lorsque la personne repart, elle a les clés en main pour œuvrer sur sa communication. Il s’agit d’une première étape qui peut vivre seule. D’ailleurs, 70% de notre clientèle nous sollicite pour du personal branding», appuie Aurore Sun. Mais il est possible de poursuivre avec une deuxième phase, puisque les deux entrepreneuses proposent aussi aux clients de bâtir leur plan de communication et d’influence. «Ce peut être pour les aider à savoir où chercher des fonds, savoir s’il faut se positionner sur telle table ronde, donner des cours, entrer dans tels réseaux… On accompagne la personne, éventuellement mensuellement pour leur faire rencontrer les bons interlocuteurs », décode Katia Blanc… Enfin il y a le social branding, à savoir le personal branding on line, sur les réseaux sociaux. Il s’agit donc d’écrire cette même stratégie en mode digital. Car là encore, il faut savoir sur quelles thématiques intervenir, quels comptes suivre, quels experts… mais aussi éviter les faux pas en termes de prise de parole. «Cela ne veut pas dire non plus avoir une communication trop lisse, il est payant de prendre position. Mieux vaut ne pas plaire à tout le monde, mais avoir une vraie adhésion de ceux qui partagent nos valeurs», complète-t-elle.

Un programme ambassadeurs

Social branding qui peut faire également l’objet d’un accompagnement mensuel : prise de parole on line réalisée par Mysunnybrand, mais aussi écriture d’articles, discussion sur ce qui est pertinent ou pas de diffuser. Ou encore formations collectives, adressées à l’ensemble des collaborateurs d’une entreprise. L’idée étant d’apprendre à ces derniers comment communiquer sur les réseaux sociaux afin d’être un ambassadeur de ses propres projets, de son entreprise. On appelle cela l’employee advocacy… dont l’intérêt stratégique est prouvé, selon les chiffres. «Une information republiée par une tierce personne apparaît comme plus légitime, on compte sept à huit fois plus d’engagement quand les collaborateurs s’emparent de la communication de l’entreprise et prennent la parole en y mettant leur marque personnelle», explique Katia Blanc, évoquant donc les bienfaits de ce «programme ambassadeur», défini en travaillant avec les dirigeants et les DRH sur la marque employeur. Bref, des produits «qui marchent, des outils que l’on vend bien», selon les deux fondatrices, dans un monde économique de plus en plus convaincu de l’importance du rayonnement. Pour l’heure, la clientèle est surtout régionale, et c’est pour cela qu’elles envisagent de nouveaux marchés via la digitalisation. «Depuis le départ, nous souhaitions intégrer la dimension internationale et digitale. Ce sera bientôt le cas, fin 2019, avec la mise en ligne d’une plateforme compilant nos outils, en plusieurs langues, dont notamment l’anglais et le chinois. Elle va permettre à un maximum de personnes d’avoir accès à nos méthodes. Les organisations pourront également acheter la licence et mettre à disposition la plateforme et ses outils», annonce Aurore Sun. Un levier de croissance qui va permettre à l’entreprise marseillaise de s’exporter. Et c’est le bon time to market : «avec la montée en puissance de l’IA, on va tendre vers une économie de l’émotion. La valeur ajoutée humaine sera constituée de cela, et d’esprit critique», conclut Aurore Sun. Or, c’est justement ce que propose de faire Mysunnybrand : remettre de l’humain au cœur du digital.
Carole PAYRAU

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