Congrès des territoriaux FO de Marseille et de MPM – Pour Jean-Claude Mailly « nous sommes toujours dans une logique d’austérité en France »

Publié le 26 juin 2015 à  3h18 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  19h18

Jean-Claude Mailly, le secrétaire général de FO est à Marseille pour assister au Congrès des Territoriaux de la Ville de Marseille et de la Communauté urbaine
Jean-Claude Mailly, le secrétaire général de FO est à Marseille pour assister au Congrès des Territoriaux de la Ville de Marseille et de la Communauté urbaine

Jean-Claude Mailly, le secrétaire général de FO est à Marseille pour assister au Congrès des Territoriaux de la Ville de Marseille et de la Communauté urbaine Marseille-Provence Métropole qui se tient les 25 et 26 juin. Il a, une nouvelle fois, qualifié «de politique d’austérité», la politique conduite en France.
Il lance, en premier lieu à ceux qui critiquent l’importance des territoriaux : «Je vous écoute depuis ce matin et je me dis qu’il y a encore un paquet de revendications. Alors, ce qui disent que FO cogère la ville et la métropole ne doivent pas savoir ce qu’est la cogestion. Après, il est vrai que vous êtes puissants et donc l’employeur est obligé de vous écouter. Mais votre travail syndical ne s’arrête jamais et c’est de cette façon que vous avez gagné les élections.Vous avez été attaqués mais votre action a convaincu les agents de voter et même d’adhérer».
Puis d’en venir à la situation nationale : «Nous sommes encore dans une situation de crise tant au niveau national, européen, qu’international». Rappelant: «Elle a commencé en 2007-2008, aux États-Unis où les banques prêtaient à des gens en sachant qu’ils ne pourraient pas rembourser. Et la bulle a éclaté en laissant des centaines de milliers d’Américains à la rue. Les banques en difficulté ont elles, été aidées par les États qui se sont endettés pour cela. Aujourd’hui 30 banques contrôlent 80 des marchés financiers. Et une nouvelle bulle se crée aux États-Unis dont on ne sait encore si elle explosera. Les étudiants s’endettent pour payer leurs études supérieures qui peuvent coûter jusqu’à 60 000 dollars par an. Les étudiants remboursent, pendant des décennies, à partir du moment où ils commencent à travailler… Sauf qu’avec la crise de plus en plus de diplômés ne trouvent pas d’emploi. Et le montant des emprunts s’élèverait à 1 300 milliards de dollars».
Il aborde ensuite l’Europe: «Est-ce qu’il est normal de ne pas trouver de solutions alors que 30% de la population grecque n’a plus accès à la couverture maladie; que des malades du cancer ne peuvent pas se soigner car des hôpitaux n’ont plus les moyens d’acheter les médicaments. Et cela dans un pays où les armateurs ne paient pas d’impôts, où le plus grand propriétaire terrien, l’Église Orthodoxe, n’en paie pas plus».
En ce qui concerne la France, il juge: «Nous sommes toujours dans une logique d’austérité et cela parce que celui qui est Président de la République, après avoir déclaré pendant la campagne qu’élu, il renégocierait le Pacte budgétaire européen, a signé ce document, ce fut même sa première décision une fois élu. A partir du moment où on entre dans cette logique de revenir à 3% de déficit et cela sans mécontenter les marchés financiers on ne peut être que dans une logique d’austérité». «L’État, poursuit-il, peut jouer à deux niveau, le SMIC et la grille indiciaire. Or, il ne fait rien, il ne donne aucun coup de pouce au SMIC et, depuis, 2010, nous connaissons un gel du point d’indice. Si ce n’est pas de l’austérité, je ne sais pas comment cela s’appelle».
Puis de dénoncer: «On va donner 41 milliards sur 3 ans aux entreprises. Et cela est financé en diminuant la dépenses publique et sociale. Lorsque l’on supprime des services publics en zone rurale, il ne faut pas s’étonner après qu’il y ait un sentiment d’abandon par la République. Et il ne faut pas oublier la réduction des dotations aux collectivités territoriales, 11 milliards sur 3 ans, ce qui signifie une remise en cause des services». Il rappelle enfin, la grève interprofessionnelle du 9 avril : «Nous avons pris nos responsabilités, en sachant que c’est difficile de faire grève en période de crise car, si on ne résiste pas personne ne le fera. Nous sommes un rempart social, économique et démocratique».
Michel CAIRE

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