Conseil départemental 13 : Quand les entreprises s’inscrivent dans la solidarité

Publié le 6 octobre 2015 à  23h32 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  20h07

Le Club des entreprises solidaires, initié par le Conseil départemental des Bouches-du-Rhône vient de tenir sa 3e assemblée générale. L’occasion de revenir sur une initiative qui fait école en France et a réinséré en 3 ans, dans l’emploi, quelque 730 allocataires du Revenu de solidarité active (RSA).

Martine Vassal entourée de Marine Pustorino, Michèle Grell-Lallement, Annick Lafaïs (Photo P.M.-C.)
Martine Vassal entourée de Marine Pustorino, Michèle Grell-Lallement, Annick Lafaïs (Photo P.M.-C.)

Affluence presque record en cette fin de journée au sein du Vaisseau bleu où plusieurs centaines de chefs d’entreprise ont rejoint le salon d’honneur. Un moment exceptionnel puisqu’il s’agit de la plénière du Club des entreprises solidaires du Conseil départemental des Bouches-du-Rhône. Une initiative, unique en France à l’échelle d’un Département, qui est née de la volonté de rapprocher le service de l’insertion du monde de l’entreprise. Elle a été lancée par l’ancienne majorité de gauche, le 12 décembre 2012, à la veille de l’année Capitale européenne de la Culture, afin de surfer sur l’effet accélérateur que devait produire l’événement culturel. Depuis, le Club poursuit sa route et conjugue depuis 3 ans la solidarité à un double niveau, comme l’explique Marine Pustorino, vice-présidente du Département déléguée à l’insertion sociale et professionnelle. «La solidarité, bien sûr, vis-à-vis des allocataires du RSA pour les embaucher mais également entre entreprises. Elles se retrouvent régulièrement et se donnent des coups de pouce notamment sur le recrutement». Au niveau des embauches, poursuit-elle: «Les offres couvrent à la fois des CDI et des CDD, renouvelés ou pas». Un bénéficiaire du RSA est considéré «comme sorti du système» au bout de 6 mois. «Cela lui permet de (re)trouver le goût du travail et d’acquérir de l’expérience. Et l’on peut voir si, ensuite, on doit les repositionner sur une formation ou sur un emploi directement».

«Il faut une meilleure orientation au niveau de la formation sachant qu’il n’y a pas de mauvais bacs et pas de sots métiers»

La présidente du Conseil départemental, Martine Vassal, a profité de cette plénière pour réaffirmer que sa priorité est «l’emploi» qui passe, entre autres, par «la lutte contre le chômage». Chômage qui touche 13% de la population active des Bouches-du-Rhône alors que «160 000 offres d’emploi ne trouvent pas de demande», avance-t-elle. Un département où l’on recense 75 000 Rsistes, «un chiffre en augmentation de 10% par an», annonce la présidente. «Un décalage» qui, constate-t-elle, «vient sûrement d’un problème lié à la formation». «Il faut, avance-t-elle, une meilleure orientation au niveau de la formation sachant qu’il n’y a pas de mauvais bacs et pas de sots métiers. Il y a un travail d’explication de textes à accomplir». Considérant que, «être au RSA, ce n’est une fatalité, c’est un passage, une période transitoire qui doit être très courte» Enfin, à l’heure où le Département consacre un demi-milliard d’euros chaque année au financement du RSA, Martine Vassal dénonce les agissements de l’État: «Les collectivités locales ont obligation de financer le RSA alors que l’État « tape dans les caisses ». C’est une dizaine de Départements qui ne pourront pas payer le dernier mois de RSA». Le Club des entreprises solidaires compte aujourd’hui 265 entreprises, principalement des PME implantées sur les Bouches-du-Rhône mais également des grands groupes (Hammerson, Printemps, Veolia …), couvrant 18 secteurs d’activité qui manifestent leur volonté de travailler étroitement avec le service de l’insertion du Conseil départemental. Elles proposent des offres d’emploi sur des métiers tels que la restauration, les aides à la personne, l’aide à domicile ou encore la propreté. Dans ce cadre, les équipes du Conseil départemental croisent ces informations avec la CVthèque, entièrement numérisée afin de dénicher le ou les profils qui correspondent à ces offres. Un processus qui peut passer par la mise en place, par le Département, de formations courtes qualifiantes afin d’adapter les compétences des allocataires aux postes recherchés. Deux millions d’euros sont consacrés à ces formations.

«Depuis 2013, 1 500 offres d’emploi ont été collectées et 730 allocataires ont été placés»

Sur l’année 2014-2015, 453 offres ont en effet été collectées permettant le placement de 230 allocataires du RSA. «Depuis 2013, 1 500 offres d’emploi ont été collectées et 730 allocataires ont été placés. Cela représente une économie de 6 millions d’euros sur le versement des allocations », précise Michèle Grell-Lallement, directrice de l’insertion au Conseil départemental.
Si la nouvelle majorité conduite par Martine Vassal (LR) a naturellement fait valoir son droit d’inventaire sur un certain nombre de dossiers depuis son arrivée aux manettes de l’institution, elle a en revanche souhaité poursuivre l’action engagée par ce Club des entreprises solidaires. «Il n’y avait pas de communication faite dessus, se souvient Marine Pustorino. Alors quand elle a pris la délégation de l’insertion, elle a demandé à ce qu’il soit «davantage médiatisé». «Il faut montrer que des patrons, si souvent pointés du doigt, jouent le jeu de la solidarité. Et puis, faire connaître le club, cela va permettre d’attirer d’autres entreprises, ce qui veut dire collecter plus d’offres d’emplois qui vont bénéficier à davantage d’allocataires du RSA : c’est un cercle vertueux », conclut la vice-présidente du Département.
Patricia MAILLE-CAIRE

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