Conseil général des Bouches-du-Rhône : Jean-Noël Guérini présente ses vœux à la presse sur fond d’élections…

Publié le 24 janvier 2014 à  23h30 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  17h13

(Photo Philippe Maillé)
(Photo Philippe Maillé)
Jean-Noël Guérini, lors de la présentation de ses vœux à la presse, ce vendredi 24 janvier, n’a éludé aucune question si ce n’est celle concernant un éventuel soutien à Patrick Mennucci, candidat socialiste à la mairie de Marseille. Sous la forme d’une confidence, il avance: « Comme tout citoyen, je voterai pour le candidat qui apportera les meilleurs réponses aux attentes de nos concitoyens. Je voterai pour le programme le plus porteur d’avenir pour Marseille en termes d’emplois, de logements, de sécurité, de transports, de projets culturels… C’est une vision d’avenir dont a besoin Marseille et non pas de la valse des ego ». En revanche, il affirme et il le réitérera tout au long de ses interventions, son soutien à Lisette Narducci candidate PRG à sa succession dans les 2e et 3e arrondissements de Marseille. « Moi je suis fidèle en amitié. C’étaient tous mes enfants, ils ont pris une autre voie, je leur souhaite bonne chance ».

Le nombre de cantons diminuera, pour un nombre d’élus restant identique

Il pointe ensuite le découpage cantonal, lié à la réforme du mode de scrutin. Il explique : « Les électeurs devront choisir, au mois de mars 2015, sur le territoire de circonscriptions cantonales recomposées, un binôme homme-femme. Ces deux élus, qui présenteront leur candidature pour un scrutin bi-nominal à deux tours, siègeront au sein d’un conseil départemental, composé de 58 élus. » In fine, le nombre de cantons diminuera, pour un nombre d’élus restant identique. Le président du conseil général d’indiquer : « Ce projet, que j’ai reçu la semaine dernière, sera soumis à l’appréciation des conseillers généraux le 24 février prochain, à l’occasion d’une séance publique extraordinaire ».
Toujours à propos des cantonales, il déclare avoir le plus gros canton des Bouches du Rhône . « Ayrault m’aime beaucoup », ironise-t-il en décrivant un canton qui va compter 80 719 habitants et « qui aura une partie du 2e arrondissement, une partie du 3e, qui ira jusqu’à Saint-Barthélémy pour se terminer à Saint Just ». En revanche, poursuit-il : « Quand vous aurez à regarder la carte cantonale, vous verrez qu’il y en a un fait sur mesure, avec une partie du 2e et du 3e . Un canton hyper blindé ». Il ne dévoilera pas l’identité de la personne à qui, il est destiné.

« En septembre 2014, je conduirai une liste autonome aux sénatoriales»

Et d’aucun d’ignorer que l’année 2014 s’inscrit dans les rendez-vous électoraux : municipales, européennes, sénatoriales. Jean-Noël Guérini d’annoncer : « Je ne serai pas candidat aux élections municipales ». Mais, ajoute-t-il, outre son soutien à la maire du 2e secteur, il fera campagne, à leur demande, « pour mes amis conseillers généraux-maires ». Et confirme dans le même temps sa candidature aux sénatoriales. « En septembre 2014, je conduirai une liste autonome aux sénatoriales, sans étiquette ».
Autant d’élections à venir, suscitent une question sur le cumul des mandats. Le Parlement ayant voté ce mercredi de façon définitive la réforme le limitant. «Le cumul des mandats, précise-t-il, j’ai voté contre au Sénat ». Selon lui, il s’agit « d’effets de mode, pour ne pas parler des grands problèmes de la Nation ».
Son discours, il le poursuivra par le haut de la pyramide en taclant le gouvernement. « Les perspectives nouvelles présentées par le Président de la République lors de ses vœux et de sa conférence de presse permettront-elles d’inverser le cours des événements ? J’ose l’espérer, car il est grand temps, 18 mois après l’alternance, qu’une ligne claire se dégage des annonces gouvernementales. »

La situation financière du Conseil général est saine

Il aborde ensuite les questions inhérentes aux collectivités territoriales. Il rappelle à ce propos qu’elles représentent « les trois quart de l’investissement public dans notre pays, et à peine 10% de l’endettement public ». Et qu’elles verront cette année « leurs dotations réduites de 3 milliards ». Pour le président du Conseil général « il n’est pas question de dévier de la politique rigoureuse qui est menée par la majorité que je dirige depuis un peu plus 16 ans ». Il en vient à la collectivité qu’il préside : « La situation financière du Conseil général est saine, et nous avons réalisé, l’an dernier, plus de 480 millions d’euros d’investissement. Cela représente plus de 10 000 emplois créés ou maintenus. Notre endettement s’élève à 180 euros par habitant, alors que la moyenne nationale est de 500 euros. » Des bases solides «qui nous permettent de maintenir des politiques publiques soucieuses d’améliorer la qualité des habitants », précise-t-il. Il cite notamment en exemple : « Les interventions pour équiper en matériel de pointe l’hôpital public, qui sont maintenues et qui seront complétées par une aide pour le projet de nouvelle maternité à la Conception ou bien encore pour accompagner le développement du centre Paoli Calmette avec plus de 5 millions d’euros pour le renouvellement du scanner».

Nous sommes régulièrement appelés à la rescousse pour sauver des emplois et des entreprises

Il met en exergue la capacité de réaction et d’intervention des collectivités notamment sur des dossiers importants comme « LFoundry » à Rousset et la SNCM à Marseille. « Le traitement de ces deux dossiers me pousse à m’interroger sur la manière dont le pouvoir central traite les collectivités territoriales. Nous sommes régulièrement appelés à la rescousse pour sauver des emplois et des entreprises, et dans le même temps, un débat est lancé sur la clause de compétence générale».
A la suite des propos tenus par le Président de la République sur l’évolution du nombre de collectivités. Jean-Noël Guérini considère que « l’annonce d’une nouvelle réforme territoriale, alors que nous attendons encore les décrets d’application qui permettront de savoir comment le texte adopté, il y a quelques semaines, par le Parlement sera mis en œuvre, ne m’effraie pas.» Mais, prévient-il :« S’il s’agit de réduire les dépenses publiques, il faudra, à l’usage, vérifier que cela n’entraîne pas une hausse conséquente et difficilement gérable de la fiscalité locale».

Nous sommes dans un pays qui doit répondre aux défis de la globalisation et, il n’est pas question de laisser les territoires se regarder en chien de faïence

Il en vient donc à la métropole dans les Bouches-du-Rhône et à Marseille. « Chacun a pu vérifier combien le projet de métropole a été critiqué en raison de décisions souvent incompréhensibles pour les élus locaux, notamment pour les maires ». Malgré ses réticences, bon enfant, il estime : « Nous sommes dans un pays qui doit répondre aux défis de la globalisation et, il n’est pas question de laisser les territoires se regarder en chien de faïence. Je suis ouvert à la discussion et au dialogue qui doit se conduire dans le respect de chacun, grâce à l’écoute et à la responsabilité. J’attends donc les propositions du gouvernement ».
Jean-Noël Guérini conclura cette rencontre avec la presse : « Au-delà du microcosme politique, des rumeurs, des attaques et des coups bas, j’entends continuer à travailler pour ce département ».
Patricia MAILLE-CAIRE

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