Conseil municipal de Marseille: La création d’une brigade de nuit de la Police municipale fait débat

Publié le 30 juin 2015 à  23h39 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  19h19

(Photo Robert Poulain)
(Photo Robert Poulain)

La sécurité est plus que jamais au cœur des débats. En ouverture de séance, le maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin (les Républicains) est revenu sur les attentats terroristes qui ont frappé la France et la Tunisie. Parle de vigilance avant de réclamer «des portiques de sécurité à l’entrée de la salle du Conseil municipal», ayant en mémoire la tuerie de Nanterre en 2003. Lisette Narducci (PRG) maire des 2/3 s’inscrit dans cette démarche et souhaite également un dispositif pour les mairies de secteur préconisant notamment «la présence d’un agent de la police municipale».
Le maire de Marseille de proposer une réunion avec tous les maires de secteur. Toujours dans le cadre de la sécurité parmi les 300 délibérations qui sont à l’ordre du jour figure la création d’une brigade de nuit de la police municipale, dossier porté par l’adjointe à la sécurité Caroline Pozmentier (les Républicains).

Une brigade de nuit qui sera composée d’une quarantaine d’agents, tous volontaires

En préambule, l’élue reviendra sur les moyens qui ont été mis en place au rang desquels: le doublement des effectifs, la dotation des policiers municipaux de moyens de protection et de défense et la création du Centre de supervision urbain (CSU) de vidéo-protection «avec1 000 caméras qui seront toutes en service dans les prochains mois». Une nouvelle étape pour la police Municipale est annoncée avec la création d’une brigade de nuit «qui sera composée d’une quarantaine d’agents, tous volontaires, afin de couvrir une plage horaire de 18 heures à 4 heures du matin», détaille Caroline Pozmentier. Avant de préciser: «Cette brigade de nuit commencera à sortir quand elle sera dotée des armes que le gouvernement s’est engagé à donner à Marseille et dès que leur formation aura été effectuée». In fine, poursuit-elle: «La police municipale sera présente sur la voie publique quasiment 24h sur 24». Une police qui ne sera pas «supplétive» de la police nationale et «qui restera dans le cadre d’emploi prévu par les règlements et par la loi.» «Une police du quotidien. La vie des Marseillais ne s’arrêtent pas à 20 heures», rappelle l’élue qui annonce par ailleurs la valorisation du dispositif de vidéo-protection par la création de l’application informatique Big Data de la tranquillité publique. «Ce projet permettra dès sa mise en route d’aider les élus et les acteurs opérationnels à proposer des solutions efficaces pour améliorer toujours plus la tranquillité publique», explique-t-elle

«Que la même attention soit portée aux écoles»

Pour Jean-Marc Coppola (PCF), cette brigade de nuit «transgresse le rôle de la police municipal. Aussi, il ne suffit pas d’armer la police municipale, de créer des brigades de nuit en se substituant à l’État qui ferme les commissariats, pour se donner bonne conscience et faire croire que la sécurité de nos concitoyens est assurée». Il Regrette ces choix et aurait aimé que «la même attention soit portée aux écoles, principale compétence de la municipalité, où il y a des problèmes d’hygiène et de sécurité». Caroline Pozmentier de lui rappeler que la police municipale ne transgresse pas la loi «d’autres polices municipales travaillent la nuit avec même un cycle en H24».

«il faut rapprocher la police municipale des secteurs»

Patrick Mennucci (PS) d’ironiser : «On ne peut pas ne pas être satisfait d’une brigade de nuit de la police municipale.» D’évoquer les propos de la CFTC lors d’une interview «Marseille déshabillée le jour pour la nuit». Et d’aborder le fonctionnement des agents, énumérant: «30 jours de congé, 11 de RTT et 30% d’absentéisme cela nous ramène sur 40 fonctionnaires à 9 ou 10 fonctionnaires mobilisables par nuit pour tout Marseille.» Évoque également la sectorisation de la police municipale. Justifiant une mise en action «de jamais moins d’une heure». Et d’insister: «il faut rapprocher la police municipale des secteurs». Pour Karim Zéribi: «La sécurité relève de l’État mais, je considère que les collectivités locales ont un rôle à jouer». Il ne nie pas le rôle de la vidéo-protection mais selon lui «rien ne remplacera les moyens humains».
Toujours la faute à … pour le frontiste Stéphane Ravier, la gauche en l’occurrence. Il parle «d’absence chronique idéologique de la présence policière dans les quartiers». Assène au maire de Marseille: «il vous a fallu 4 mandats pour armer la police». Réclamant la même protection des 870 000 Marseillais que celle accordée aux touristes… Un vrai guide touristique.
Caroline Pozmentier tient à préciser à Patrick Mennucci à propos du temps de déplacement, que le sujet n’est plus d’actualité: «Dans la perspective d’une police municipale qui soit là 24h/24, nous avions déjà délibéré sur un nouveau cycle de la police municipale qui permettait à la vacation de l’après-midi de pouvoir être en prise décalée lorsqu’il y avait des missions très tardives. A partir de là, nous avions expliqué aux partenaires sociaux et à la police municipale que nous nous acheminions aussi vers une brigade de nuit qui travaillera sur une place horaire de 10 heures, de 18 heures à 4 heures du matin. Pour limiter les prises décalées, la spécificité de la brigade de nuit sera de travailler comme le CUS en 3/3 c’est-à-dire 3 jours de travail 2 jours de repos, 2 jours de travail 3 jours de repos… La vacation de la brigade de nuit est de 10 heures avec une heure de pose incluse dans le temps de travail et surtout l’organisation de la pose que nous avons modifié, il y a 2 ans, doit se faire au plus près des missions.»

«Ma hantise a toujours été la bavure»

C’est le maire de Marseille qui répondra à Stéphane Ravier.« Il faut de la durée pour faire avancer les choses. En ce qui concerne l’armement, ma hantise a toujours été la bavure comme cela a déjà eu lieu dans des villes de la Côte d’Azur. La sécurité des personnes et des biens dépend de l’État, il supprime les crédits mais nous faisons des efforts pour la police municipale. Rien n’est facile et si certains de la police municipale ne sont pas contents qu’ils démissionnent.»

Le taux d’absence de la police municipale est de 10%

En marge du conseil municipal, Caroline Pozmentier de revenir sur le chiffre de 30% d’absentéisme avancé par Patrick Mennucci: «30% est un taux d’absence qui est la limite au-delà de laquelle les effectifs ne seraient pas suffisants. J’ai contacté la DRH, le taux d’absence de la police municipale est de 10%. On peut même considérer que pour une catégorie active comme la police municipale, c’est plus que convenable. Ainsi sur les 40 agents, qui seront affectés à la brigade de nuit par vacation, seront tous présent sur la voie publique par groupe de 20 en fonction des missions qui leur seront données dans un périmètre donné, qui n’est pas limité au centre-ville de Marseille mais à toute la ville en fonction de demandes émanant des maires de secteurs, des CIQ, des citoyens…»
Patricia MAILLE-CAIRE

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