Conseil municipal de Marseille: Une assemblée toujours dans le rythme … scolaire

Publié le 10 octobre 2014 à  23h00 - Dernière mise à  jour le 29 octobre 2022 à  13h44

Tout ce que l’on peut dire de cette matinée passée, ce vendredi 10 octobre, au sein de l’hémicycle du Conseil municipal c’est que certains dossiers attisent les passions. Celui concernant les rythmes scolaires, de conseil en conseil, obtient la palme et laisse la part belle au débat. Tout a commencé à l’extérieur de l’édifice où parents d’élèves, agents municipaux, et enseignants, brandissant des pancartes et scandant des slogans sur la mise, ou plutôt la non mise, en place des temps d’activités périscolaires (TAP), ont accueilli les conseillers municipaux. Et à l’intérieur une banderole a été déployée, quelques minutes, dans l’espace réservé au public.

(Photo Robert Poulain)
(Photo Robert Poulain)

Plus de 350 dossiers étaient inscrits à l’ordre du jour et parmi eux deux rapports sur les nouveaux rythmes scolaires.
L’adjointe aux écoles, l’UMP Danièle Casanova entrera la première dans l’arène déjà habitué aux banderilles qui sont devenues sont lot quotidien depuis que la mise en place des nouveaux rythmes scolaires doit être effective, est-ce à dire la rentrée. Le regard rivé sur sa feuille, elle entamera pour une énième fois l’historique de cette réforme jusqu’au travail réalisé, rappelant que la Ville fait son «maximum», que ce sont «les Conseils d’école qui ont fait ce choix des 3 heures regroupées». Et que la ville est confrontée à deux obstacles actuellement : «Les recrutements et la vérification des casiers judiciaires pour assurer la sécurité des enfants». Mais elle se veut rassurante: «Tout est mis en œuvre afin que les écoliers, le plus tôt possible, aient des activités. C’est notre priorité».

«A la rentrée des vacances de la Toussaint, il y aura 200 écoles de plus»»

Danièle Casanova d’annoncer qu’ à la rentrée des vacances de la Toussaint, «il y aura 200 écoles de plus». Elle tient également à souligner: «On accuse à tort le maire. La responsabilité revient à ce décret du gouvernement qui est passé en 2013 sans consultation et qui n’a pas pris en compte le financement de la réforme». L’adjoint UMP aux finances, Roland Blum, la veille du Conseil précisera à ce propos que «le montant exact» que la Ville doit percevoir de l’État est de 2,6 millions d’euros au dernier semestre 2014 et de 3,9 millions en 2015, soit 6,5 millions au total, alors qu’il estime le coût annuel de la réforme entre 22 et 25 millions d’euros.

«Notre ville est montrée du doigt pour la non gestion des rythmes scolaires

Jean-marc Coppola (Front de gauche) interviendra en rappelant :«Notre ville est montrée du doigt pour la «non gestion des rythmes scolaires». «Il y a eu un moratoire en avril et vous y avait renoncé en juillet. Marseille est aujourd’hui classée en « zone catastrophe de l’éducation ». Ce sont les parents qui sont les victimes certains sont obligés d’arrêter le travail». Il réclame un comité de pilotage où tous les acteurs concernés puissent être réunis.
Le Front national, qui s’essaie depuis quelques temps à la poésie dans les différentes interventions, estime «Au lieu d’un long dimanche de fiançailles nous avons un long vendredi de divorce».
Karim Zeribi (EELV) ira plus loin en lançant : «Les nouveaux rythmes scolaires devaient favoriser l’accès à la culture, au sport, quel gâchis!». Ne comprenant pas qu’il y ait des écoles «où cela marche et d’autres pas». Indiquant qu’«il n’y a pas que des gens de l’opposition mais aussi des parents et des enfants en jeu. Il faudrait une instance de concertation pour jouer la carte de l’intérêt général et que l’État fasse un effort pour Marseille».

«Mon vœu le plus cher est de préparer la rentrée 2015»

La socialiste Annie Lévy-Mozziconacci qui, depuis le début s’est inscrite dans ce dossier, les manifestations des parents-d’élèves, fustigera Danièle Casanova: «La question madame c’est que sur le terrain on ne vous voit pas. Les familles sont dans une situation infernale, notamment les femmes qui travaillent et qui sont victimes d’un manque d’anticipation.» Elle poursuit en s’adressant au maire : «Lorsque vous avez été élu, le groupe socialiste vous a proposé son aide parce que nous avons concerté les acteurs. On vous a écrit et vous ne nous avez jamais répondu». Elle met en exergue sa proposition qui permettrait de «réduire de moitié cet investissement». La solution serait que la ville soit partagée en plusieurs secteurs avec des activités réparties sur deux créneaux horaires de 1h30, 15h30 et 16h30, «en anticipant ce roulement» ce qui aurait permis «aux animateurs d’effectuer un temps complet». Elle explique: «Nous avons 74 660 enfants, un taux d’encadrement de 14 enfants. Un coût horaire qui varierait de17€ à 20€. Avec 5334 animateurs pendant 3h durant 36 semaines cela représenterait 576 000 heures soit 9,792M€» Et de conclure: «Mon vœu le plus cher est de préparer la rentrée 2015. Car, les parents ne vous lâcheront pas. ils vous ont écoutés: ils s’occupent de leurs enfants.»
Yves Moraine de s’insurger: «Vous donnez des leçons mais la réalité n’est pas 50 ou 100 euros par enfant mais c’est qu’aujourd’hui on a reçu zéro». Et de lui rappeler: «Vous êtes allée voir le préfet pour qu’il ne nous verse pas les aides de l’État. Avec le massacre du gouvernement sur les Français qui travaillent, bientôt nous serons tous des sans dents.»

«Nous étions contre cette réforme mais nous sommes des républicains et le décret fait force de loi»

Le maire de Marseille d’intervenir: «Le gouvernement socialiste est à l’origine de ces difficultés. Il a eu la trouille de présenter une loi où l’on aurait exiger la contrepartie financière. Nous étions contre cette réforme mais nous sommes des républicains et le décret fait force de loi.» «Nous avions proposé, poursuit-il, 1heure supplémentaire sur 3 jours à la fin de l’école, pour du soutien. Le recteur et le préfet sont venus me voir pour me dire: occupez de ce qui vous regarde». Rappelant: Ce sont «des sommes énormes» qui vont être investies «dans l’immensité de la 2e ville de France». Insistant sur le fait que «les dirigeants d’en haut ne nous ont pas facilité les choses».
Patricia MAILLE-CAIRE

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