Conseil municipal de Marseille: les points d’achoppements n’ont pas manqué entre majorité et opposition au cours d’une plénière fleuve…

Publié le 17 septembre 2019 à  14h19 - Dernière mise à  jour le 29 octobre 2022 à  12h30

Que dire de ce Conseil municipal de Marseille si ce n’est d’abord qu’il fut long, long et pour être plus précis : très long. Un climat ambiant chaud, très chaud -la climatisation était en panne- pour traiter quelque 300 questions. Des dossiers qui mettent en exergue un Marseille qui avance et d’autres… Ainsi, sur les bancs de l’opposition Bruno Payan et Patrick Mennucci, tous deux PS, ne comprennent pas pourquoi les JO coûteront plus cher aux Marseillais qu’aux Parisiens; une nouvelle charte pour relancer la rue de la République ne soulèvera en rien l’enthousiasme pendant que le RN n’en finit toujours pas de FNiser, l’Autre, quel que soit le sujet, puisqu’il est responsable de tous les maux..

(Photo Robert Poulain)
(Photo Robert Poulain)

Base nautique du Roucas Blanc

Benoît Payan présente l’amendement commun PS, PCF et Verts à propos du coût
de la construction d’une Marina olympique sur la base nautique du Roucas Blanc. «Ce dossier c’est mieux qu’une victoire de l’OM, si vous votez notre amendement vous ferez économiser 18 millions d’euros aux Marseillais. Les travaux d’investissement nécessaires aux épreuves de voile des JO 2024 vont coûter 25 millions d’euros, dont 85% seront payés par les seuls Marseillais. En effet, dans la convention cadre qui est présentée ce lundi, les Marseillais prennent en charge 22 millions d’euros, et l’État seulement 3 millions d’euros. Pourtant, sur le montant global des travaux de Paris2024, budgétés à hauteur de 3 milliards d’euros, les collectivités territoriales ne payent que 15% des investissements». Et de plaider en faveur d’une renégociation avec l’État et les partenaires privés. Pour Patrick Mennucci (PS): «Cet amendement est destiné à mettre en lumière l’incohérence de la politique municipale dans la préparation des JO. Le taux d’effort des collectivités ici est de 32%. Le problème c’est que Marseille a annoncé des travaux pour un coût de 12 millions à l’État avant de modifier son projet pour un coût de 10 millions supplémentaires». Pourtant mis au vote l’amendement tombera à l’eau.

Rue de la République: hé bien Chartons maintenant

Solange Biaggi (LR) présente une énième charte pour la rue de la République. Un document qui convainc pas. Eugène Caselli (PS) rappellera que cette rue de « la Rép’  » «a du mal à démarrer» et si la première partie, jusqu’à la place Sadi-Carnot, résiste, tel n’est pas le cas de la seconde partie. Il considère que «cette charte est un aveu de 15 ans d’échec et cela ne rend pas optimiste avec ce nouveau document», avant de dénoncer une politique de loyer discriminante et l’absence d’animations et de dynamisation. Jean-Marc Coppola, PCF, voit à son tour, dans ce dossier «le symbole de l’échec de la politique municipale» tandis que Lisette Narducci parle pour sa part «d’une réussite urbanistique mais un échec économique». «On a laissé les fonds de pension et grandes sociétés immobilières imposer leurs règles», assène encore Eugène Caselli constatant depuis des années «un turnover des commerces». Solange Biaggi, avoue ne pas comprendre le procès qui est fait sur ce dossier: «Un comité de pilotage va se mettre en place avec, notamment, tous les acteurs publics, Ville, Métropole, Département et Région». Et de dénoncer les critiques: «Les Terrasses du Port sont une réussite totale avec qui plus est 70% de la clientèle qui vient de l’extérieur et, la rue de la République, qui s’inscrit dans notre volonté d’élargir l’hyper-centre de Marseille, est aussi un succès avec 70% des commerces occupés». Le propos fait réagir Patrick Mennucci qui invite l’élue en charge des commerces à le rejoindre après la séance du Conseil: «Nous monterons ensemble cette artère et nous compterons le nombre de commerces en activité». Et, corrige-t-il: «Les derniers rapports officiels font état d’un taux de remplissage de 40%…»

Le Département finance

Le Département des Bouches-du-Rhône finance Marseille, nul n’en disconvient, mais Jean-Marc Coppola déplore: «Vous êtes en phase avec l’austérité imposée par le Gouvernement et le Département met sous perfusion la Ville sur des compétences qui reviennent à cette dernière et cela, au détriment des missions sociales propres au Département». Josette Sportiello (PS), dénonce pour sa part: «Lorsque le Département finance à hauteur de 1 euro dans le Nord de Marseille il en finance 3 dans le Sud. Alors si le Département doit aider Marseille, il doit le faire là où c’est efficace». Yves Moraine ne l’entend pas ainsi. Pour lui des projets sont financés par le Département au Nord comme au Sud. Et lorsqu’il aide au centre-ville ou la police municipale, «c’est toute la ville qui en profite». La présidente du département, Martine Vassal réagit en évoquant la précédente majorité départementale de gauche: «qui a trop longtemps mis Marseille au pain sec et à l’eau. Alors nous allons continuer à avancer car nous croyons en ce territoire».

Un Pôle attractif

Didier Parakian (LR) se félicite de la dynamique enclenchée au Pôle media – Belle de Mai «C’est 1 000 emplois pour 50 entreprises dont « Plus belle la vie ». Et trois nouvelles entreprises viennent s’implanter sur ce site: c’est Trace Talent Académy que nous sommes allés chercher à Londres en décembre dernier. Ce groupe international a développé un programme pour détecter des talents dans le secteur des médias et il vient à Marseille ouvrir sa première académie». Puis de signaler que le groupe Bureau and co vient ouvrir 600m² d’espace de co-working. Enfin, la société le Studio s’installe à la Belle de Mai «où elle va produire des dessins-animés pour les grandes chaînes de télévision». Et de fait annonce «Marseille attire» «Les derniers chiffres officiels du chômage, insiste-t-il, sur le bassin d’emploi Marseille-Aubagne sont là pour le prouver: au premier trimestre 2019 le chômage n’était plus que de 11,3% contre 11,7% un an plus tôt».
Michel CAIRE
A suivre…

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