Covid-19/confinement. Les experts-comptables Sud activent une cellule de crise pour accompagner les entreprises en difficultés

Publié le 5 novembre 2020 à  13h17 - Dernière mise à  jour le 31 octobre 2022 à  12h19

Lionel Canesi, le président du Conseil régional de l’Ordre des experts-comptables (Croec) Provence-Alpes-Côte-d’Azur rappelle qu’une nouvelle fois, l’Ordre a immédiatement réagi face au reconfinement puisque, dès le 30 octobre, il a réactivé sa cellule de crise et de coordination de la Covid-19. Il annonce également: «Comme je suis en pleine campagne électorale pour la présidence du Conseil national de l’Ordre des experts-comptables la cellule est pilotée par Colette Weizman qui, je l’espère, prendra ma succession à la tête du Croec Paca».

Lionel canesi, président du Croec Provence-Alpes-Côte d'Azur (Photo archives Destimed/R.P.)
Lionel canesi, président du Croec Provence-Alpes-Côte d’Azur (Photo archives Destimed/R.P.)

Lionel Canesi dévoile qu’il vient d’écrire au ministre de l’Économie, Bruno Le Maire pour lui demander d’étendre la rémunération partielle à tous les patrons de TPE/PME. Il revient sur les raisons qui ont motivé de cette initiative : «15 milliards d’euros sont mis sur la table chaque mois par l’État. Le chômeur récupère son chômage, le salarié dispose du chômage partiel, l’indépendant touche 1 500 euros… Mais, l’entrepreneur à la tête d’une petite structure n’a pas grand-chose pour lui. Il a juste de quoi payer les charges fixes et les fournisseurs». Lionel Canesi insiste sur le fait que «le dirigeant de TPE/PME n’a pas de rémunération garantie mais, c’est celui à qui ont a déjà tout demandé : de fermer son commerce, de mettre en place des protocoles sanitaires, de s’adapter. C’est celui qui finance le fiscal et le social. C’est celui qui embauche, qui fait le lien social avec les quartiers, qui fait vivre les territoires». Pour le président du Croec ce revenu garanti «n’est rien d’autre qu’une justice sociale permettant à ces entrepreneurs qui font l’économie, de nourrir leurs familles, de subvenir à leurs besoins». S’il considère que le gouvernement a mis en place une «belle palette d’outils», il souhaite donc vivement que Bruno Le Maire en rajoute un pour soutenir les chefs d’entreprise de TPE/PME.

«On assiste dans cette période de crise à un vrai sens des responsabilités et une vraie solidarité»

Colette Weizman a une double casquette, celle d’expert-comptable et de présidente de la Chambre de procédure collective au Tribunal de Commerce de Marseille. Elle souligne: «En tant qu’expert-comptable nous voyons des clients tendus par ce confinement, qui se demandent combien de temps il va durer. L’inquiétude est là. Côté Tribunal de Commerce, si on compare la situation au 30 septembre 2020 à celle du 30 septembre 2019 on constate qu’il n’y a pas de cascade de dépôts de bilan. Les entreprises sont encore soutenues par les aides, le PGE, les exonérations. Elles sont en sursis. Si le reconfinement prend fin rapidement la plupart vont rebondir». Elle ne cache toutefois pas que ce reconfinement arrive au pire des moments: «Celui des Fêtes de fin d’année sur lesquelles comptent tant nombre d’entreprises. Et c’est peu dire que cette décision a surpris quand elle n’a pas désespéré des chefs d’entreprise qui, dans leur très grande majorité ont mis en place tous les protocoles sanitaires pour exercer leur activité en pleine sécurité». «Je ne pense pas, lance Colette Weizman, que le gouvernement mesure pleinement les conséquences de ce reconfinement». Elle met alors en exergue: «Mais, notre tissu de TPE/PME, s’il souffre, se bat, entend bien passer cette nouvelle crise». Colette Weizman détaille ce qui a été mis en place pour les soutenir : «Une cellule de crise où, bénévolement, des experts-comptables aident leurs confrères de la Région à décrypter les décrets. Il s’agit également de faire bénéficier de l’expérience que nous pouvons avoir des entreprises en difficultés à des confrères qui comptent parmi leurs clients des entreprises au bord de la cessation de paiements. Nous expliquons qu’il faut savoir parfois pousser la porte du Tribunal de Commerce pour y trouver des solutions car, il peut être un allié et en aucun cas un ennemi de l’entreprise. Enfin, nous sommes une boîte aux lettres, un filtre des difficultés des entreprises et nous faisons remonter ces réalités du terrain au plus haut niveau». Elle ajoute encore que le Conseil de l’Ordre participe également à la cellule relancée par la CCI Aix-Marseille Provence. Colette Weizman de conclure sur une note encourageante: «On assiste dans cette période de crise à un vrai sens des responsabilités et une vraie solidarité se développer. Une logique dans laquelle nous nous inscrivons en véhiculant auprès de nos clients deux messages: payez vos fournisseurs et évitez de prendre des PGE si vous n’en avez pas besoin, laissez-le à ceux pour qui c’est nécessaire. Et, dans l’immense majorité des cas, nos clients nous écoute».
Michel CAIRE

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