Du Club de l’Immobilier à la CCI Marseille-Provence Fabrice Alimi part pour une année 2019 sur les chapeaux de roues

Publié le 3 janvier 2019 à  8h39 - Dernière mise à  jour le 28 octobre 2022 à  20h42

C’est au Café citoyen, square Louise Michel, à Marseille que Fabrice Alimi, le président du Club Immobilier Marseille Métropole Provence et vice-président de la CCI Marseille-Provence en charge de l’Emploi, de l’Insertion et de la Formation vient d’afficher la volonté du Club de contribuer aux réponses à apporter en matière de logements indignes à Marseille, notamment à travers la commission qui vient de se mettre en place, sous la présidence de Thierry Garcin. Il souligne à ce propos diverses pistes de réflexion déjà à l’étude. Évoque la 5e édition des Assises de la Transition Énergétique qui seront placées sous le parrainage de Brune Poirson; ne cache pas sa satisfaction en annonçant la création de la Fédération Nationale des Club Immobiliers, à Marseille, en février 2019. Et n’omet pas de signaler à ce propos que l’immobilier est «le premier secteur économique au monde». Puis de changer de casquette pour prendre celle de la CCIMP afin de dresser un bilan sur le développement des Emplois Francs et celui du Hub du Mentorat et annonce le lancement de l’Institut du Mentorat d’Entreprise et de l’Instagram des Métiers. La rencontre se conclut par la visite, avec Marthe Pommié -du Lab-Zéro, laboratoire d’innovations publiques de la Préfecture de Région de Coco Velten- d’un foyer expérimental pour les sans-abri mêlant activités économiques et culturelles qui ouvrira à la Porte d’Aix courant 2019. Une opération portée par Yes we Camp et le Lab-Zéro.

(Photo Robert Poulain)
(Photo Robert Poulain)

«Marseille vient de connaître un drame, nous ne pouvions pas rester comme cela»

«Marseille vient de connaître un drame, nous nous sommes dit au Club de l’immobilier que nous ne pouvions pas rester comme cela, alors que nous sommes les acteurs de la construction ou de la reconstruction de la ville. Nous avons très vite pris contact avec « Marseille Solutions »». Cette structure propose un accompagnement « accélérateur » aux « entrepreneurs de solutions » : ce qui va de l’identification des opportunités à l’évaluation, en passant par la mobilisation des acteurs pertinents, la co-construction d’un projet adapté, l’élaboration du business plan, la levée de fonds, ou encore le recrutement et la communication. Marseille Solutions met le Club en contact avec Marthe Pommié du Lab-Zéro, laboratoire d’innovation publique porté par la Préfecture de région Paca qui vise à réduire à zéro le nombre de SDF. «Et nous cherchons des solutions. Nous étudions ainsi de savoir s’il est possible de mettre en place une foncière qui n’aurait pas vocation de perdre de l’argent pas plus que d’en gagner et qui pourrait prendre des logements vides ou squattés, les réhabiliter et les louer. Autre piste, sécuriser les loyers afin de permettre à des propriétaires de louer sans crainte leur appartement. Puis, il y a, comme c’est le cas à Coco Velten où l’État met à disposition le bâtiment pendant trois ans, la possibilité de proposer des locaux pendant un laps de temps pour y organiser du co-living avec des thématiques différentes». Afin de définir les pistes les plus prometteuses le Club s’appuie sur ce qui fait son originalité et sa pertinence: «Nous regroupons plusieurs dizaines de professionnels de la métropole Aix-Marseille Provence, issus des différents métiers de l’immobilier et particulièrement liés à l’acte de bâtir : architectes, assureurs, avocats, banquiers, bureaux d’études, commercialisateurs, constructeurs, développeurs, investisseurs, gestionnaires de biens, notaires, promoteurs, syndics, etc.».

«Cette année nous intégrons les questions de pollution et d’écologie à notre réflexion»

Le club a entrepris un travail de longue haleine sur la transition énergétique dont l’édition 2019 aura lieu le 5 février. «C’est le sujet sociétal et économique de ce XXIe siècle. La première édition a été couronnée de succès, comme une invitation à poursuivre, la deuxième année, nous avons élargi le cercle des intervenants. La troisième année nous avons été rejoints par un gazier, un électricien, la métropole et la Région. L’an dernier nous avons travaillé sur un mix énergétique permettant 400 euros d’économie qu’un banquier a accepté d’intégrer à son offre de prêt. Cette année nous intégrons les questions de pollution et d’écologie à notre réflexion et nous nous installerons au Mucem». Puis d’en venir à la création d’une Fédération nationale des clubs de l’immobilier, il rappelle dans un premier temps que les objectifs du Club depuis sa création sont restés les mêmes : échanger et apprendre, se former et informer, promouvoir ses différents métiers, valoriser Marseille, la Métropole et sa région. Un modèle qui a séduit plusieurs villes, «8 clubs existent, 3 vont se monter en 2019 et nous allons nous fédérer au niveau national avec Toulon, Strasbourg, Nantes, Paris, Lyon, Toulon, Saint-Denis la Réunion, Tours et Angers. Nice et Montpellier nous rejoindrons sous peu».

«Se rendre utile, participer à une cause»

Fabrice Alimi aborde ensuite l’autre volet de sa riche vie associative, la CCI où il a en charge l’emploi, l’orientation, l’insertion et, depuis peu, la formation. Pour lui: «Le monde économique a muté. L’économie sociale et solidaire prend de l’ampleur. Un collaborateur a besoin de se rendre utile, de participer à une cause, s’il n’y a pas une histoire dans une entreprise la génération des trentenaires ne reste pas car elle a besoin de donner du sens à sa vie». Et, comme pour le logement, il ne peut être question pour Fabrice Alimi de laisser des gens sur le bord du chemin: «Nous avons lancé le hub du mentorat il y a 6 mois. La Chambre n’a pas vocation à faire elle-même mais à être un facilitateur et un fédérateur. Plusieurs structures travaillaient sur cette question mais chacune dans son coin. Nous avons pu réunir une quarantaine d’acteurs de l’emploi et chacun apporte sa pierre à l’édifice, chacun avec sa cible et son mode opératoire et la Chambre a informé les entreprises de cette initiative avec un certain succès». Mais Fabrice Alimi s’insurge: «Un acteur est absent, il s’agit de Pôle Emploi et je suis très triste de voir qu’un bénévole tel que moi, sur une opération en faveur de l’emploi, soit privé des dispositifs, des moyens de Pôle Emploi. D’autant que les chiffres sont là. En matière de retour à l’emploi le taux de réussite est de 30% sans mentorat et de 70% lorsque cet accompagnement est présent». Autre outil de lutte contre le chômage: les emplois francs. «Nous avons reçu le Préfet de région au Palais de la Bourse (siège de la CCIMP ndlr ) afin qu’il présente ce dispositif trop méconnu. Quand une entreprise, et peu importe sa localisation, embauche à temps complet, quelle que soit la profession, une personne au chômage issue des quartiers prioritaires de la politique de la ville, elle bénéficie d’une aide de 15 000 euros sur 3 ans (5 000 euros par an) pour une embauche en contrat à durée indéterminée (CDI) ; 5 000 euros sur 2 ans (2 500 euros par an) pour une embauche en contrat à durée déterminée (CDD) d’au moins six mois.» La Chambre va également créer un nouvel outil pour booster l’emploi: l’instagram des métiers «qui mélangera vidéo, photos, postes à pourvoir, témoignages afin de permettre à chacun de se faire une opinion sur un métier. Il offrira aussi la possibilité à des blogueurs de mettre en lumière telle ou telle filière». Des municipales se profilent à l’horizon, leur enjeu sera particulièrement grand pour la Ville et donc la Métropole. «Nous souhaitons nourrir la campagne. On ne peut pas laisser la décision uniquement à des technocrates. Il faut travailler sur un centre-ville durable, sur la mobilité, les sujets de réflexion ne manquent pas. Et que fait-on pour attirer les classes créatives? Rien. Oh, bien sûr, nous aurons Anima en 2020, c’est très bien mais ce n’est pas suffisant pour une cité qui se veut le New York de la Méditerranée. Nous allons faire travailler le Club de l’immobilier et tous ceux qui voudront s’y associer. Car c’est trop facile de critiquer et de ne pas proposer. Nous avons le devoir de réfléchir, de chercher des solutions». Puis de faire découvrir, sous la direction de Marthe Pommié du Lab-Zéro, le projet de Coco Velten: «Nous avons un bâtiment vacant qui se dégrade et, dehors, il y a des SDF, l’idée est de mettre ici, pour une durée de trois ans, des logements pour SDF, des Bureaux, des associations, un restaurant…».
Michel CAIRE

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