Eco-experts-comptables Paca : Les chiffres du dernier trimestre confirment un retour à la confiance

Publié le 6 avril 2016 à  21h36 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  22h11

Mohamed Laqhila, président du Conseil régional de l’Ordre des experts-comptables Paca-Marseille, vient de présenter les chiffres du 4e trimestre du baromètre économique de la profession comptable. «Des données qui montrent que l’économie évolue à deux vitesses, avec un ralentissement au niveau mondial alors que dans les pays avancés on note une reprise lente mais avérée». Dans ce cadre : «On constate que l’économie française a renoué avec le développement sans que cela ait pour le moment un impact sur l’emploi». Un phénomène d’autant plus intéressant que «Paca se comporte plutôt bien puisque nous sommes devant la plupart des grandes régions avec +2% ». Il est également à noter une reprise de l’investissement productif (+3%) et un frémissement positif sur l’emploi (+1%), mais d’autres régions font mieux.

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Experts comptables Paca : l’économie régionale repart

Mohamed Laqhila développe son propos en situant les chiffres régionaux dans leur contexte international. Il évoque ainsi une année 2015 «marquée par le ralentissement d’une croissance mondiale déjà piétinante. Selon les dernières estimations du FMI, l’économie mondiale s’est accrue de 3,1%, soit un ralentissement de 0,3 point par rapport à 2014. Dans les pays avancés, en revanche, la reprise est là : 1,9% contre 1,8% en 2014». Il en vient à la France: «En 2015, l’économie française a renoué avec la croissance après quatre années de quasi-stagnation. Le PIB s’est accru de 1,1% sur un an soutenu par une demande intérieure deux fois plus dynamique que l’année passée. Un frémissement de l’investissement a, de plus, été ressenti en fin d’année». Selon le Président : «Une des conséquences notables de la politique de soutien aux entreprises a été le redressement de leurs marges». Le taux de marge est, en effet, passé de 29 à 31% entre septembre 2014 et septembre 2015 et l’emploi salarié s’est accru de 1% au quatrième trimestre. Dans ce contexte l’activité des TP-PME de Paca a été dynamique au quatrième trimestre «le chiffre d’affaires s’est accru de plus de 2% sur un an, seule la région Aquitaine fait mieux avec 3%». En revanche, l’investissement -3%° contre 25% en Bretagne- et, l’emploi -1% contre 2% en Toulouse Midi-Pyrénée, Lille-Nord Pas de Calais ou Montpellier- progressent moins que dans les autres grandes régions. Il est vrai que les entreprises régionales ont réalisé un chiffre d’affaires moyen 16% au-dessous de la moyenne nationale. «C’est une caractéristique partagée par toutes les régions du Sud : les entreprises y sont globalement plus petites que leurs homologues de Paris, mais aussi du Nord et de l’Est de la France». En matière d’export, la moyenne nationale est de 4%, Marseille-Paca est à 3%, loin derrière le premier de la classe, Rouen-Normandie, 18%.

«La construction seule a soutenu l’activité dans l’économie résidentielle»

On distingue généralement les activités économiques qui relèvent de la sphère productive des activités dites résidentielles. Les premières sont essentiellement tournées vers les entreprises et les marchés extérieurs au territoires sur lesquels elles sont implantées (agriculture, industries, services aux entreprises…). Les secondes visent au contraire les résidents du territoire et les populations de touristes ou de travailleurs de passage. Mohamed Laqhila met en exergue que la progression de l’activité régionale «tient surtout au dynamisme des secteurs productifs», dont le chiffre d’affaires (+4%) a crû «deux fois plus vite que dans l’économie résidentielle». «La construction seule, explique-t-il, a soutenu l’activité dans l’économie résidentielle. Mais les perspectives sont défavorables : l’investissement a reculé et les effectifs stagnent toujours». Un BTP qui, avec 16%, est le secteur qui contribue le plus au chiffre d’affaires global. «L’augmentation de son chiffre d’affaires, 5%, indique-t-il, est attribuable pour l’essentiel aux activités de rénovation thermique et de construction. L’activité reste dégradée dans les travaux publics». «En dépit de la hausse du chiffre d’affaires, l’investissement a reculé de 6% et l’emploi s’est stabilisé», avance Mohamed Laqhila. Avec le BTP, l’industrie manufacturière et le transport-logistique tirent le chiffre d’affaires à la hausse. «La première a vu son chiffre d’affaires progresser de 6%. L’activité a été exclusivement tirée par le marché intérieur. La hausse des exportations vers l’Union européenne n’a pas compensé la baisse des exportations monde. Les entreprises régionales font preuve, en effet, d’un moindre dynamisme que les autres régions, un fait qui s’explique par une baisse des exportations dans les trois principaux secteurs exportateurs : l’industrie manufacturière, le commerce de détail et d’automobile».

«On ne fait pas assez pour accompagner les entreprises à l’export»

Il déplore: «On ne fait pas assez pour accompagner les entreprises à l’export. Les TPE n’exportent pas non par manque de volonté mais parce qu’elles sont insuffisamment informées ». «Les experts-comptables, souligne-t-il, participent à leur niveau à l’export en étant partenaire de l’arc méditerranéen de l’audit avec les espagnols et les Italiens. Nous développons des relations sur le Maghreb également ce qui nous permet d’avoir des correspondants en Algérie, en Tunisie et au Maroc. C’est un facteur rassurant pour les entreprises de savoir qu’elles peuvent être ainsi accompagner. J’ajoute que nous pouvons faire de même dans quasiment tous les pays où il y a des experts-comptables. C’est important sur le marché africain, en croissance de 10% par an, où la plupart des experts ont effectué leurs études en France, ont le même diplôme, un des plus élevés au monde». Il évoque ensuite les transports et la logistique dont le poids est de 3% dans l’économie régionale. Un secteur qui a su tirer son épingle du jeu dans ce contexte avec une croissance de 6%. En revanche, le tourisme, le commerce de détail et les hôtels-cafés-restaurants ont tiré le chiffre d’affaires régional à la baisse. «Les attentats ont troublé l’activité, le chiffre d’affaires, comme au niveau national, a baissé de 3%, cette réduction du nombre de touristes a eu un impact négatif sur les hôtels-cafés-restaurant et le commerce de détail qui voient leur chiffre d’affaires baisser de 0,4%».
Michel CAIRE

Le numérique tire son épingle du jeu

Le baromètre met en avant un secteur qui repart après un ralentissement en milieu d’année, le numérique. «Les TPE-PME de ce secteur ont renoué avec une croissance soutenue de chiffre d’affaires au quatrième trimestre, +8% sur un an». «L’activité des entreprises de Paca, indique Mohamed Laqhila, a été deux fois plus dynamique que la moyenne nationale, seule la région Aquitaine fait mieux avec une croissance de 9%». Des entreprises du numérique qui se concentrent quasi exclusivement dans deux départements : les Alpes-Maritimes et les Bouches-du-Rhône. Une situation qui tient à la localisation des pôles de compétitivité et grappes d’entreprises dédiées aux technologies numériques dans ces deux départements. «Les exportations de logiciels et de services informatiques sont plus dynamiques dans les Bouches-du-Rhône que dans les alpes-Maritimes. L’export ne représente cependant que 3% du chiffre d’affaires global des entreprises régionales et pourrait être davantage développé, notamment vers les pays de l’Union européenne qui ne représentent qu’un tiers des exportations».
M.C.

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